FRANCOIS Ier, empereur d’Autriche (1804-1835) et du Saint Empire romain germanique (1792-1806)

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FRANCOIS Ier, empereur d’Autriche (1804-1835) et du Saint Empire romain germanique (1792-1806)
François Ier d'Autriche en 1832, par Friedrich von Amerling © CC0/Kunsthistorisches Museum Wien

Né à Florence (Italie) en 1768, il est le fils de l’empereur Léopold II (1747-1792) et de Marie-Louise d’Espagne (1745-1792). Il est le dernier empereur du Saint Empire romain germanique sous le nom de François II (1792-1806), et le premier empereur d’Autriche sous le nom de François Ier (1804-1835). Il se marie quatre fois, mais n’a de nombreux enfants que de sa seconde femme, Marie-Thérèse des Deux-Siciles (décédée en 1807), et notamment une fille aînée dénommée Marie-Louise. Il meurt en 1835 à Vienne.

Les deux premières décennies de son règne sont marquées par sa lutte contre la Révolution française et contre Napoléon. Neveu de Marie-Antoinette, il a des raisons tout autant familiales (donc affectives) que politiques pour s’opposer à la Révolution française. Il craint par ailleurs que ces territoires disparates en appellent aux idéaux de liberté et d’égalité de la Révolution. Ses premiers efforts pour combattre la France révolutionnaire sont vains, et voient sa défaite à Valmy, en septembre 1792.

Après s’être confronté au génie militaire de Napoléon durant la Première Campagne d’Italie du général corse, François II doit s’asseoir à la table des négociations à Campoformio (en Vénétie). Il cède à la France les territoires autrichiens de la rive gauche du Rhin, en échange de territoires en Vénétie et en Dalmatie. Avec une nouvelle défaite à l’issue de la Seconde Campagne d’Italie de l’armée de Bonaparte, et la perte de la Vénétie qui s’ensuivit, l’influence autrichienne dans le nord de l’Italie est suspendue jusqu’à la Paix de Lunéville. Le grand duché autrichien de Toscane est attribué à la France, les républiques batave, ligurienne, helvétique et italienne reçoivent des statuts d’indépendance.

Avec la perte de la rive gauche du Rhin et la montée en puissance de l’influence de Napoléon parmi les territoires allemands (dont les princes décident d’accueillir, sans lui, l’empereur des Français lors de sa visite à Aix-la-Chapelle à l’automne 1804), François II se fait lui-même empereur d’Autriche, tout en conservant le titre d’empereur du Saint Empire romain germanique.

Le couronnement de Napoléon roi d’Italie, ainsi que la haine de Marie-Thérèse et de son entourage contre la Révolution française, haine encouragée par les Anglais, poussent François II à rejoindre la troisième coalition à l’été 1805. Cependant, son armée n’est pas encore prête. Les défaites autrichiennes à Ulm, puis à Austerlitz, conduisent à la signature de l’humiliant traité de Presbourg (26 décembre 1805), tandis que la création de la Confédération du Rhin (traité de Paris, 12 juillet 1806) met la touche finale à la disparition du Saint Empire romain germanique.

En 1809, l’Autriche attaque de nouveau la France, espérant tirer partie des difficultés que rencontre Napoléon en Espagne. Mais François Ier connaît un nouvelle défaite, et doit cette fois s’allier avec Napoléon, céder des territoires à l’Empire, rejoindre le système continental et marier sa fille, l’archiduchesse Marie-Louise, à l’Empereur des Français. François Ier n’est plus qu’un vassal de Napoléon. Les guerres napoléoniennes touchent profondément et durablement l’Autriche et réduisent son prestige, ce qui permet à la Prusse de prendre l’avantage dans la lutte pour la conquête de l’Allemagne.

En 1813, pour la quatrième, et dernière, fois, l’Autriche s’oppose à la France et rejoint la Grande-Bretagne, la Russie et la Prusse dans leur guerre contre Napoléon. L’Autriche peut enfin jouer un rôle déterminant dans la défaite finale des troupes françaises. Aussi, François Ier, représenté par Clemens von Metternich, préside le Congrès de Vienne, aidant à former le Concert de l’Europe et la Sainte Alliance, ouvrant une période de conservatisme et de réaction en Europe.

La Confédération germanique, une association d’Etats d’Europe centrale, est créée par le Congrès de Vienne en 1815 afin d’organiser les Etats issus du défunt Saint Empire romain germanique. Une diète fédérale se réunit à Francfort sous une présidence autrichienne (l’Empereur d’Autriche est en fait représenté par un « envoyé présidentiel »).

Après les guerres napoléoniennes, François Ier décide, non pas de rétablir le système de l’ancien régime en Autriche, mais de légitimer ses règles, en érigeant un système social conservateur et pour tout dire réactionnaire, suivant les plans de Metternich et l’influence de la Sainte Alliance établie en 1818. François Ier suit alors la politique de son oncle Joseph II (courant connu sous le nom de joséphisme), accordant une grande place à la police, la censure et la répression de toute tendance démocratique qui tenterait de percer.

Peter Hicks, trad. Irène Delage, juin 2006

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