BAGRATION, Prince Pierre (1765-1812), général russe

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Né dans une famille noble de Géorgie, il commence sa carrière militaire en 1782. Il est employé dans les campagnes de 1792 et 1794 contre les Polonais. Il y gagne la faveur de Souvarov qui le choisit comme l'un de ses lieutenants pour la campagne de 1799 en Suisse et en Italie. Il y montre à nouveau beaucoup de bravoure et d'intelligence, notamment sur l'Adda (avril 1799) et à la Trebbia (17-19 juin 1799). Il est ensuite chargé de commander, en 1805. L'un des premiers corps russes arrivés au secours des Autrichiens (armée de Koutousov). À Hollabrünn (16 novembre 1805), à la tête des troupes formant la flanc-garde de Koutouzov, il réussit à résister aux attaques de Murât le temps suffisant pour que le gros des troupes puisse se retirer sans dommage. Il se distingue à Austerlitz où, à la tête d'une colonne de la droite alliée, il réussit à avancer contre l'infanterie française. Il faudra les charges de la cavalerie de Treilhard et Milhaud et le tir de l'artillerie du Santon pour le faire reculer. II se distingue encore à Eylau (S février 1807). Heilsberg (10 juin 1807) et Friedland (14 juin 1807). En 1807 il est mis à la tête d'une armée russe (en remplacement de Buxhoewden) chargée de combattre les Suédois. En 1809, il est commandant en chef de l'armée de Moldavie. En 1812, il commande la 2e armée russe contre l'invasion française. Il est vaincu à Mohilev (23 juillet 1812), mais réussit à échapper aux tentatives françaises d'encerclement et rejoint avec son armée Barclay de Tolly (1e armée russe) à Smolensk. Koutouzov lui confie le commandement de l'aile gauche russe à la Moskowa (7 septembre 1812) où il est blessé mortellement. Dans ses Mémoires inédits le général Langeron écrit de lui : « La nature avait beaucoup fait pour le prince Bagration, mais l'art n'y avait rien ajouté ; né avec une grande bravoure, un bon coup d'oeil militaire, une activité prodigieuse et avec l'instinct de son métier, il avait acquis l'habitude de la guerre. […] Bagration qui ne savait aucune autre langue que le russe et qui, encore, ne pouvait écrire dans cette langue ni un mémoire ni une relation sans fautes, n'avait jamais lu un livre, mais il avait le talent de consulter les autres et son esprit, juste et droit, lui faisait adopter le bon parti parmi ceux qu'on lui conseillait de prendre. […] Il avait aussi un autre talent bien précieux, c'était celui de se faire adorer de tous ceux qui servaient sous ses ordres. […] C'était un homme précieux pour la Russie. »
 
 
Source
Dictionnaire Napoléon, éditions Fayard, 1999, notice : Jacques Garnier
Avec l'aimable autorisation des éditions Fayard

 

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