Une chronique de Pierre Branda : « Le regard de la jeunesse sur l’histoire et son enseignement »

Auteur(s) : BRANDA Pierre
Partager

En partenariat avec l’Ifop et avec l’important soutien de la Fondation Napoléon, l’Observatoire Histoire & Vie publique a réalisé un sondage portant sur le rapport des 15 – 24 ans à l’histoire. Il détaille à la fois le retour d’expérience de l’enseignement de l’histoire dans les collèges et lycées comme leur attrait pour cette discipline de manière plus générale. C’est la première fois que le sujet est abordé de cette manière, en s’intéressant non pas à leur niveau de connaissance mais à leur opinion sur tout ce qui touche à l’histoire.

Une chronique de Pierre Branda : « Le regard de la jeunesse sur l’histoire et son enseignement »
Pierre Branda © Fondation Napoléon/Rebecca Young

Parmi les nombreux enseignements de ce sondage, on remarque d’abord la très bonne place de l’histoire parmi les matières préférées en classe : 2e avec 13 % des sondés, devant le Français (11 %), l’éducation physique et sportive (10 %).

Les raisons de cette haute appréciation par les jeunes tiennent à la variété des sujets abordés (53 %), la qualité des professeurs (42 %), l’attrait pour la matière (36 %), au fait que l’histoire soit connectée à l’actualité (34 %) ou encore à un professeur en particulier (34 %).

Ils aiment donc aussi bien la matière que leur professeur, et sont nombreux à s’intéresser à l’histoire grâce à leur professeur. On ne peut que se réjouir de cette reconnaissance de l’implication de leurs enseignants. C’est un bel hommage à leur engagement, leur abnégation, qui ne sont pas vains. Et c’est un message fort en pensant à Samuel Paty.

Pour les jeunes d’aujourd’hui, l’histoire ne se conjugue pas seulement au passé ou même au présent, mais bien au futur.

Après les bons résultats concernant les cours d’histoire et les professeurs, les chiffres sont encore meilleurs pour ce qui est de l’attrait général : ils sont 75 % à déclarer aimer l’histoire.

Mais comment l’aiment-ils en dehors de l’école ? On voit qu’ils souhaitent plus d’histoire quel que soit le média. Leur appétit d’histoire est général. Ainsi, sont plébiscités les expositions, les films, les livres les jeux et les réseaux sociaux.

Tous les chemins mènent à l’histoire et c’est à prendre en compte lorsque l’on veut la transmettre.

Enfin dernier enseignement, à quoi peut leur servir l’histoire ? Ils sont 82 % à dire qu’elle est utile pour former de bons citoyens, 70 % à penser qu’elle leur sera utile dans leur vie personnelle comme professionnelle (58 %).

Nos jeunes ont donc bien compris l’utilité de l’histoire, ce qui est très rassurant mais confère également une très grande responsabilité à ceux qui la portent, celle d’offrir des clefs de lecture aussi pertinentes qu’objectives.

Pierre Branda, directeur scientifique de la Fondation Napoléon (juin 2024)

Partager