Document : Témoignage d’un soldat sur la ville de Vera Cruz durant la campagne du Mexique

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« Véra Cruz avait un aspect lugubre qui fit sur nous tous une profonde impression. Un soleil de plomb nous brûlait de ses rayons verticaux ; une odeur infecte manifestait l'état de malpropreté de certains quartiers et l'indifférence des habitants à nettoyer les rues empestées de la ville. Des bandes de zopilotes, espèces de vautours qui abondent au Mexique, se disputaient devant les maisons des tas d'ordures jetées par les habitants. Ces oiseaux à physionomie repoussante font ici office de vidangeurs ; ils sont protégés par le loi […]

La population de Vera Cruz composée de commerçants, avides de gain, qui s'exposent aux plus grands périls pour tenter fortune, nous était essentiellement hostile, la guerre que nous venions d'entreprendre ruinant beaucoup d'espérances. Il est fâcheux d'avoir à ajouter que les résidants français nous faisaient une sourde opposition en alimentant par leurs propos malveillants les dispositions déjà peu amicales des habitants du pays. »

(Paul Laurent, La guerre du Mexique de 1862 à 1866 ; journal de marche du 3e chasseurs d'Afrique. Notes intimes écrites au jour le jour. Paris Amyot, 1867.
Extrait du livre de Jean-François Lecaillon :  La Campagne du Mexique. Récits de soldats (1862-1867), Bernard Giovanangeli Editeur, 2006)

 
Ce texte fait partie du dossier thématique sur la Campagne du Mexique (1861-1867)


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