Éditorial : Russie

Auteur(s) : MASSÉNA Victor-A.
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Depuis des années, la Fondation Napoléon entretient avec des historiens russes d’étroites relations et nous étions sur le point de signer avec une institution de recherche historique de l’Académie des Sciences de Russie un accord de partenariat pour un travail en commun. Ce second volet a évidemment été reporté. Il ne sera réactivé que le moment venu, c’est-à-dire pas tout de suite.

Éditorial : Russie

Concernant nos collègues historiens russes, nous n’avons pas jugé bon de rompre personnellement avec eux, dès lors que nos liens n’ont rien d’institutionnel. Donc, vous trouverez dans cette lettre l’annonce de la parution du récent Napoléon en 1812. Chronique, du professeur Vladimir Zemtsov d’Ekaterinbourg. D’autre part, sur nos différents sites, les contributions d’autres grands universitaires de Moscou ou Saint-Pétersbourg restent accessibles. D’ailleurs, nous n’avons jamais retiré de nos étagères ou de nos serveurs les travaux d’Eugène Tarlé, quand bien même celui-ci était l’historien napoléonien préféré de Joseph Staline. Toute cette historiographie est précieuse et doit être préservée.

Ceci n’emporte aucune conséquence ni n’autorise aucune interprétation sur ce que pensent les collaborateurs et les dirigeants de la Fondation Napoléon sur les affaires en cours. Cet arbitrage signifie en revanche que, attentifs et très concernés par les malheurs du monde, nous ne mélangeons pas notre spécialité historique et scientifique avec des questions qu’il ne nous appartient pas de résoudre. Solidaires évidemment de la position de notre pays, nous ne nous donnons cependant pas le droit de couper tous les ponts avec des personnes qui ne sont pour rien dans ces situations, ont toujours été des partenaires individuels loyaux et ont encore beaucoup à apporter à nos travaux ou à nos recherches.

Nous tenions à en faire part à nos lecteurs.

La guerre en cours à l’orient de l’Europe finira un jour, c’est la seule chose qui soit sûre.

Sans doute ceux qui ont voulu que l’on brûle sans attendre Pouchkine, Tolstoï ou Dostoïevski feront alors une drôle de mine, à moins que, pour ce qui le concerne, le trop « droitier » (à leur goût) Soljenitsyne ne vive un nouveau goulag, dans les enfers des bibliothèques aseptisées. N’ajoutons pas aux nombreux malheurs de ce conflit une censure hors de propos.

Victor-André Masséna, prince d’Essling, président de la Fondation Napoléon, et Thierry Lentz, directeur général de la Fondation Napoléon

Mars 2022

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