Insolites napoléoniens

Auteur(s) : LENTZ Thierry
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De la bête des récifs au coupé de luxe, des toponymes du bout du monde aux codes de l’empire Meiji, ces “insolites” dévoilent une chose simple : Napoléon déborde largement des champs de bataille. On le croise dans l’eau, au détour d’un fromage, sur la carte d’une vallée, dans un roman d’Orwell, sur une plaque de La Nouvelle-Orléans, et jusque dans les textes de loi japonais. Faune, flore, gastronomie, géographie, littérature, politique : autant de miroirs où se reflète l’empreinte d’un mythe devenu marque universelle.

Source : T. Lentz, Napoléon et le monde 1769-2025, Belin, 2025

Insolites napoléoniens

Comme des Napoléon dans l’eau
« Lui, Lui partout », écrivait Victor Hugo… et même là où on ne l’attend pas. En voici une preuve par le règne animal. Notre Empereur a en effet donné son nom à au moins deux espèces aquatiques.

À tout seigneur tout honneur, nous commençons par le poisson Napoléon. Il s’agit d’un labre géant (Cheilinus undulatus), famille qui compte pas moins de 500 espèces. D’une taille moyenne de 60 cm, celui qui nous intéresse peut atteindre les 2,30 mètres et peser 200 kg. Il vit dans les récifs coralliens du Pacifique et de l’Océan indien. Il doit son nom à la bosse dorsale des mâles, qui fait penser au célèbre bicorne. Il peut vivre une vingtaine d’années.

Quant à l’Ophichthus bonaparti ou « anguille-serpent de Napoléon », elle vit dans les eaux de l’Asie du sud-est. Elle peut mesurer jusqu’à 1,20 m et vit enfouie dans le sable, ne laissant dépasser que sa tête. Découverte en 1856, elle a été ainsi baptisée par le naturaliste Jean-Jacob Kaup, en hommage aux deux empereurs des Français. Si cette anguille qui ressemble à un serpent est impressionnante, pas de quoi avoir peur : elle est inoffensive pour l’homme dont elle a peur.

Un Napoléon rampant
« Lui, Lui partout », écrivait Victor Hugo… et même là où on ne l’attend pas. En voici une nouvelle preuve par le règne animal.
Une araignée des régions méditerranéennes a été nommée « araignée Napoléon » en raison du dessin noir qui orne son corps (la partie que l’on nomme l’opisthosome) et fait penser à l’impériale silhouette. Le venin de ce thomise globuleux de trois à six millimètres est puissant et immobilise ses proies, en principe des insectes butineurs. Présente dans tout le bassin méditerranéen (et donc en France !) et référencée dès 1775 comme Synema globosum, elle a pris cinquante ans plus tard son nom vernaculaire (non scientifique).

Un perroquet ou un faisan au barbecue ?
« Lui, Lui partout », écrivait Victor Hugo… et même là où on ne l’attend pas. En voici une nouvelle preuve par le règne animal.
En 1831, fut découvert en Amérique du Sud un caïque (ou perroquet) que l’on baptisa du nom scientifique de Pyrilia pyriliaun. Il reçut quelques années plus tard le nom vernaculaire de « perroquet Bonaparte », en hommage à l’ornithologue Charles-Lucien Bonaparte, qui se trouvait être un neveu de l’empereur. A l’autre bout du monde, et à peu près à la même époque, un éperonnier des Philippines a été référencé comme Polyplectron napoleonis. Il mesure une cinquantaine de centimètres et pèse un demi-kilo.
Nous ignorons si cette sorte de faisan pourrait être dégustée après avoir été grillée sur un des trente-cinq modèles de barbecue Napoléon, marque très populaire en Amérique du nord, ou rôti dans une casserole Napoléon, elle aussi canadienne, dont la publicité nous dit qu’il s’agit « d’une casserole impériale pour une cuisine familiale ».

Quand Bugatti « coupait » Napoléon
En 1927, le constructeur automobile Ettore Bugatti, dont les usines étaient implantées à Molsheim en Alsace, décida de mettre en fabrication un véhicule exceptionnel : la Bugatti Royale Type 41. D’une longueur de six mètres quarante et d’un poids de six tonnes, elle pouvait atteindre la vitesse de 200 km/h, pour la modique consommation de 60 litres aux cents. L’intention de Bugatti était de n’en fabriquer que vingt-cinq et de les réserver à de riches acheteurs : chaque véhicule valait près de 700 000 francs de l’époque, soit le prix de trois Rolls. Seulement six exemplaires furent produits, dont trois furent effectivement vendus. La crise de 1929 était passée par là. Pour son usage personnel, Bugatti avait cependant fait construire un coupé qu’il baptisa « Bugatti T41, coupé Napoléon ». Il était à la fois beau et confortable. Utilisé par la famille (mais de moins en moins) jusqu’en 1963, il est aujourd‘hui visible à la Cité de l’automobile de Mulhouse. Quant à la société Bugatti, elle produit encore quelques dizaines de véhicules de très grand luxe par an. Son siège et ses ateliers sont toujours à Molsheim.

Napoléon envahit le monde végétal
A côté des quelques espèces animales portant son nom, la présence de l’empereur dans le monde végétal est massive : un cerisier (qui aurait été introduit en France par Parmentier et dont les fruits constituent la variété idéale pour les cerises confites), un pied de vigne, un poirier, un pin, une pomme de terre, une rose (créée par Jean-Pierre Vibert, ancien grognard) et une fraise.
En botanique, Napoléon a cependant connu un échec, et ce dès 1804. A cette époque, Antoine Marie François Joseph Palisot de Beauvois tenta d’imposer une nouvelle famille de plantes, les Napoleonaea Imperialis, dont les fleurs ressemblaient à une couronne. Cette qualification fut rapidement abandonnée car les plantes en question appartenaient à une famille déjà connue, les Ericales, dont on ne changea pas le nom.

Vous prendrez bien un dernier Napoléon pour la route !
Certains fruits deviennent « napoléoniens » une fois transformés en boissons alcoolisées : une mandarine, des armagnacs, des calvados ou des cognacs. Ces derniers ne le doivent pas à une prédilection de l’empereur pour cet alcool, contrairement à ce que prétendent certaines publicités. L’appellation ne s’intègre dans l’AOC Cognac que depuis 1950. Depuis 1983, pour différencier « XO » et « Napoléon » dans l’appellation du cognac, on décida que le second devait présenter un assemblage dont la plus jeune eau-de-vie avait 6 ans d’âge (10 ans pour le XO).

Afin que le titre de cet article ne puisse être considéré comme un encouragement à la conduite en état d’ivresse, nous nous empressons de conclure : boire ou conduire, il faut choisir.

Miam-miam Napoléon !
Sauf si l’on sert en entrée des pommes de terre « Napoléon » en salade et en plat principal un Polyplectron napoleonis, sorte de faisan des Philippines, il est difficile de réaliser un repas entier portant le prénom de l’empereur. On devra se contenter de faire fromage et dessert. Ainsi, on dégustera un délicieux fromage pyrénéen, « le Nez de Napoléon », affiné face à une hauteur qui porte ce nom et dont la publicité nous dit qu’elle est « le gardien du terroir ». On finira les agapes (avant de déguster un cognac « Napoléon ») avec un « Napoléon » russe ou scandinave, sorte de mille-feuilles. Et pour se terminer la bouche, on pourra sucer un bonbon Napoléon, créé près d’Anvers par le confiseur Louis Janssens, en 1912, toujours produit par ses successeurs.
(Source : T. Lentz, Napoléon et le monde, Belin, 2025)

Rendez-vous à Napoléon
Parlant l’autre jour de fromage, nous avons évoqué le « Nez de Napoléon », dans les Pyrénées. On trouve un autre « nez » dans la vallée de la Warche (Ardennes belges). On dit même que ce nom fut donné à cet affleurement rocheux dès 1805, lors de l’établissement d’une carte d’état-major.
Les Napoléon toponymiques sont très nombreux : un lac au col de Vars (en souvenir du retour de l’île d’Elbe) et un autre dans les Laurentides (Québec), une forêt au Luxembourg. Un peu partout dans le monde, un monticule ou une colline arrondie reçoit le nom de l’empereur, parfois associé à son chapeau, comme par exemple au lac de Serre-Ponçon ou à Veyrier-du-Lac. Une hauteur de Düsseldorf a pris le nom de Napoleonsberg. Celle de Pajiesys, près de Kaunas, en Lituanie, qui porte aussi le nom de l’empereur, est celle d’où il assista au passage de Niémen par la Grande Armée en 1812.
(Source : T. Lentz, Napoléon et le monde, Belin, 2025)

Waterloo (un peu) vengée aux Etats-Unis…
Les édiles de Waterloo ne sont pas peu fiers de l’exportation du nom de leur commune dans le monde entier. Ils ont recensé 124 Waterloo : un en Afrique du Sud, un en Allemagne, un en Antarctique, 25 en Australie, un aux Bahamas, un en Belgique, un aux Bermudes, 12 au Canada, un en Colombie britannique, 30 aux États-Unis, 34 en Grande-Bretagne, un au Guyana, deux en Irlande, quatre en Jamaïque, un en Nouvelle-Zélande, un sur l’île de Saint-Vincent, deux au Sierra Leone, un au Suriname, un à Trinité-et-Tobago, un en Ukraine et un au Zimbabwe.

Les anciens de la Grande Armée ont pris une forme de revanche aux Etats-Unis où ils se sont réfugiés après 1815. Ils purent y fonder des localités aux noms inspirés de l’épopée à laquelle ils avaient participé : trois Napoleon (Michigan, Ohio, Missouri), une Napoleonville (Louisiane),une Bonaparte (Iowa), une Massena (New York), une Bertrand (Virginie), une Marengo (Illinois, Iowa), une Austerlitz (New York), etc. Moins connue que celle du Champ d’Asile, la colonie agricole de la Vigne et de l’Olivier, initiée par le général Lefebvre-Desnouettes en Alabama, vit même la création du comté de Marengo dont le chef-lieu prit le nom d’Aigleville. Les anciens de la Grande Armée y furent finalement supplantés par d’anciens colons de Saint-Domingue ou des Anglo-Américains. Aigleville fut abandonnée quinze ans après sa fondation, même si l’on cultiva le coton dans le comté jusqu’aux années 1930. L’emplacement du bourg fut reboisé et il ne reste rien des quelques bâtisses de La Vigne et de l’Olivier.

Napoléon et Mao
La première biographie chinoise de Napoléon a été publiée en 1842, au sein d’une étude plus vaste sur la « Géographie des nations maritimes ». Il fallut attendre la fin du XIXe siècle pour voir l’historiographie napoléonienne autochtone se développer. On raconta d’abord l’empereur comme un héros qui « balaya l’Europe » (Liang Qichao, 1902), avant de mieux jauger son œuvre gouvernementale et en faire une sorte de Washington européen, comme chez Zhou Rong dans son « Manifeste pour une armée révolutionnaire » (1903). Après avoir visité la France, le penseur Wang Tao publia une longue analyse de ses réussites. Si bien que les premiers révolutionnaires du XXe siècle se prirent à se comparer à lui. En 1911, au moment de la chute de la dynastie Qing, ils composèrent une Marseillaise de leur cru dont Napoléon et Washington étaient les héros. L’empereur « homme fort » intéressa le nationaliste Tchang Kaï-Chek. Il en fit son modèle et c’est pourquoi Mao Zedong se montra réticent envers le personnage. Il était certes de son point de vue « un homme de grande capacité », mais il avait échoué « dans celle de transformer la société » et gaspillé son assise populaire (La pratique de la guerre révolutionnaire, 1949). Après la victoire des communistes, Napoléon devint logiquement un « tyran » inhumain tout à fait capable de séduire les « traîtres révisionnistes ». Sans totalement être abandonnée, cette condamnation a depuis été édulcorée et les études napoléoniennes ont pris un cours plus serein, comme en témoignent les nombreux colloques et expositions auxquels participent les spécialistes européens. L’empereur est redevenu l’adversaire du régime féodal, un fils de la Révolution et un militaire de premier plan.

Napoléon et le mystère de la carte de Sainte-Hélène
Participant à une expédition en direction de l’Australie, le naturaliste Bory de Saint-Vincent dut arrêter son voyage à l’île Maurice en raison d’une maladie. Il rebroussa chemin à bord d’un bateau de commerce hambourgeois. Celui-ci fit escale à Sainte-Hélène, du 3 au 5 mai 1803. La France et l’Angleterre étaient en paix et il fut autorisé à visiter l’île, à condition de rester éloigné des côtes et de leurs fortifications. Ayant cependant repéré une carte détaillée de l’île dans la salle de billard du gouverneur, il profita de quelques parties pour la mémoriser et la reproduire. De retour en France, il fut reçu par Bonaparte qui examina ses travaux cartographiques et… préleva pour son usage personnel la carte de Sainte-Hélène, interdisant même sa publication dans l’ouvrage que préparait Bory de Saint-Vincent. Elle fut conservée à Malmaison. Napoléon l’emporta en 1815, sans savoir que la « petite isle » allait devenir sa prison, puisque son intention était de se retirer aux Etats-Unis. Malgré les recherches de générations d’historien, l’original de la carte n’a pas été localisé.

Un poète arabe pleure « sur la tombe de Napoléon »
Le poète et dramaturge égyptien Ahmed Chawqi (1868-1932) est considéré comme un des fondateurs de la littérature arabe moderne. Après avoir étudié en France, il rentra en Egypte où il fréquenta les milieux du pouvoir. Exilé en Espagne pour avoir cessé de plaire aux autorités d’occupation britanniques, il revint à plusieurs reprises en villégiature dans notre pays. Juste avant la Première Guerre mondiale, il composa un long poème intitulé Sur la tombe de Napoléon, dont la première traduction française a été publiée en 2024 par l’historien Ahmed Youssef dans son Bonabarta (Passés composés). La saveur de ce texte « oriental » est sans doute amoindrie par son passage au français, mais on relève tout de même quelques expressions qui nous sont parlantes, telle « Dans le marbre sculpté, il dort tel un lion dans sa tanière » ou, résumé de ce que l’on peut penser des effets de la légende : « L’origine du meilleur vin se reconnaît par son effet sur les buveurs ».

Orwell et le cochon Napoléon
On entend ou on lit parfois dans certaines chroniques rapidement préparée qu’une loi française datant du Premier Empire interdit de baptiser un cochon du nom de « Napoléon ». L’information est fausse, et on imagine mal les juristes de l’époque perdre leur temps à ce genre de futilités. L’anecdote tire son origine de la première traduction française du roman de George Orwell, La ferme des animaux. Le livre raconte la vie d’une basse-cour et les ambitions du cochon Napoléon, en réalité allégorie de Staline, d’y prendre le pouvoir. Publié en 1945, l’ouvrage fut traduit dans notre langue deux ans plus tard, chez l’éditeur Pathé puis chez Gallimard. L’un comme l’autre ordonnèrent que le cochon soit rebaptisé « César ». Il fallut attendre 1981 et une nouvelle traduction pour que ce « Napoléon » retrouve son nom d’origine.

La maison de Napoléon à La Nouvelle Orléans
Depuis les Etats-Unis, certains anciens de l’Empire échafaudèrent des plans d’évasion de Napoléon, retenu à Sainte-Hélène. Ils contactèrent Joseph Bonaparte, installé dans un vaste domaine à Bordentown, près de Philadelphie. L’ancien roi leur refusa toujours son concours, convaincu que de tels projets étaient vains et que, de toute façon, son frère refuserait de s’y prêter. Il repoussa le rêve de l’ex-amiral britannique Cochrane –chassé de la Royal Navy pour malversations- de prendre Sainte-Hélène d’assaut avec un vaisseau de soixante-quatorze canons qu’il ne possédait pas. Il réagit de la même façon lorsque le pirate français Dominique Yon proposa la même expédition avec un petit trois-mâts. Le capitaine Raoul fut éconduit de même, malgré la présence dans sa conspiration de Charles Lallemand et Lefebvre-Desnouettes. Réfugié au Brésil, le général Hogendorp projeta de son côté de parcourir les quelques trois mille kilomètres entre le Rio et l’île de l’Atlantique-sud en sous-marin, tandis que l’ancien fonctionnaire belge Colins de Ham envisageait le même trajet en ballon. Comme on s’en doute, Joseph ne les subventionna pas. C’est donc en pure perte que le maire de La Nouvelle-Orléans, Nicolas Girod, fit aménager sa maison pour y recevoir Napoléon après sa libération. Une plaque commémorative le signale encore aujourd’hui : « Résidence du maire Girod, asile offert à Napoléon en 1821 ».

Un « empereur céleste » très napoléonien
La réputation du Code fut telle qu’il stimula et inspira les législations européennes et extra-européennes. L’exemple le plus inopiné d’une franche référence française dans la législation nous vient du Japon. Très influencé par l’histoire des institutions napoléoniennes, l’empereur Mutsuhito ou « Meiji », qui régna de 1867 à 1912, entreprit à partir de 1870 la codification du droit de son empire. Il commanda des traductions des codes français et prescrivit une étude de leur transposition. Pour assister ses propres juristes, il en embaucha d’autres, venus de France. En attendant que l’œuvre soit achevée, les tribunaux reçurent instruction de s’inspirer du droit français dans leurs jurisprudences. Les principaux conseiller français, Gustave-Emile Boissonade et Georges-Hilaire Bousquet, proposèrent une première mouture d’un code civil en 1890, pour une entrée en vigueur trois ans plus tard. L’opposition nationaliste obtint de l’empereur des amendements, au motif que le projet engendrerait une modification trop radicale des mœurs et traditions nippones. Un nouveau texte fut rédigé et promulgué le 16 juillet 1898. Il n’y resta plus que quelques vestiges des dispositions napoléoniennes, comme le caractère absolu du droit de propriété et quelques éléments sur la responsabilité civile. Au moins, le principe de la codification du droit écrit avait triomphé.

Du sublime au ridicule… le Sacre de Bangui
La mémoire politique et institutionnelle de Napoléon peut être détournée, y compris dans des avatars touchant au burlesque. Ce fut le cas avec le dictateur et président de la République centrafricaine, Jean-Bedel Bokassa, lorsqu’il décida en 1976, après dix ans de pouvoir sans partage, de se faire proclamer empereur. Dans une nouvelle Constitution, il fit inscrire l’hérédité, une procédure de sénatus-consultes, la création de grands dignitaires, etc.. Puis, pour se rapprocher encore de son idole, cet ancien sous-officier de l’armée française organisa dans un gymnase de Bangui une cérémonie de couronnement inspirée de celle de Notre-Dame. Elle eut lieu de 4 décembre 1977, avec carrosses, escortes de cavaliers, laquais en livrée et, pour l’empereur Bokassa Ier, un lourd manteau et une coûteuse couronne. Ce ridicule ersatz fut largement financé par l’aide française au développement et avec le soutien, un peu gêné, du président Valéry Giscard d’Estaing. L’Empire de Centrafrique s’effondra deux ans plus tard, le 20 septembre 1979, lors d’un coup d’Etat organisé avec le soutien de la France, l’opération « Barracuda ». Enlevé par des parachutistes français, l’empereur déchu vécut en exil au Tchad, en Côte d’Ivoire et au château d’Hardricourt, dans les Yvelines, avant de rentrer au pays pour y être jugé. Sa condamnation à mort fut commuée en détention perpétuelle (1988). Libéré, il mourut à Bangui, en 1996.

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