La Cour Impériale (deuxième partie) : Le Grand-Maître des cérémonies

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La Cour Impériale (deuxième partie) : Le Grand-Maître des cérémonies
Le comte de Ségur, Grand maître des cérémonies. Ec française.

Le Grand-Maître des cérémonies introduit les ambassadeurs, dresse les projets des cérémonies publiques, solennelles et ordinaires, règle les rangs et les préséances et les soumet à l'Empereur. Il détermine les costumes, l'ordre et le nombre des troupes des cortèges ou des escortes, ainsi que les salves d'artillerie, commande les plans des constructions et des travaux nécessaires, fait établir tous les devis et transmet la demande de fonds à l'intendant général de la Maison et au Trésorier général de la Couronne.
Le jour de la cérémonie, le Grand-Maître est debout près de l'Empereur, tenant à la main sa grande canne noire, parsemée d'aigles. Il introduit les grands corps de l'Etat ou leur députation et les annonce au prince de l'Empire qui doit les présenter.
Il n'exerce ses fonctions chez l'Impératrice que lorsqu'il en reçoit l'ordre de l'Empereur ; sinon, la dame d'honneur et le chambellan introducteur le remplacent, le Grand-Maître se bornant à prendre ses ordres et à lui présenter le cérémonial.
Il se concerte avec le Grand aumônier sur tout ce qui concerne les cérémonies religieuses. Quand l'Empereur va à la messe, le Grand-Maître le précède dans sa marche.
Lorsqu'un prince ou un ambassadeur doivent être présentés à l'Empereur, le ministre des Relations extérieures en informe le Grand-Maître et écrit au prince ou à l'ambassadeur ou au ministre étranger de s'adresser au Grand-Maître ; celui-ci, ayant demandé à l'Empereur de fixer le jour de l'audience, leur rend la réponse ; il écrit de même aux princes, dignitaires, ministres, Grands officiers et autres personnes qui doivent y assister. Les mêmes formalités sont suivies pour les audiences de congé.

Le jour venu, le Grand-Maître veille à ce que le cérémonial soit observé ponctuellement ; il donne les instructions nécessaires aux chambellans de service et indique à chacun quelle doit être sa place. Lorsque l'audience est secrète, il sort du cabinet après y avoir introduit le prince, l'ambassadeur ou le ministre étranger.
Il est assisté de deux maîtres des cérémonies, introducteurs des ambassadeurs, qui ne servent ensemble que dans les grandes cérémonies publiques et solennelles ; dans tout autre cas, ils sont alternativement de service par trois mois. D'après les ordres du GrandMaître, le maître des cérémonies visite les princes, ambassadeurs ou ministres pour les informer des jours et heures d'audience. Il accompagne les ambassadeurs dans les voitures impériales, ainsi que dans les appartements, précède le Grand-Maître lorsqu'il marche, entre avec lui dans la salle du Trône pendant les audiences publiques et reste à la porte du cabinet dans les audiences particulières. En cas d'absence ou de maladie du Grand-Maître, il le remplace dans ses fonctions.
Des aides des cérémonies accompagnent et précèdent les princes, les ambassadeurs et ministres étrangers, surveillent les travaux et les commandes, ainsi que l'observation des formes prescrites par le cérémonial, sont à la tête des cortèges et en dirigent la marche. Ils peuvent suppléer le maître des cérémonies dans ses fonctions, dressent les procès-verbaux exacts de chaque introduction, et rédigent les registres de la correspondance ; l'un d'eux est spécialement chargé de la comptabilité.
Chaque année, le Grand-Maître présente à l'Empereur la collection des procès-verbaux qui doit former le nouveau cérémonial français, ainsi que la comptabilité de son département et un projet de budget pour l'année suivante.
Un chef des hérauts et quatre hérauts d'armes remplissent à la fois les fonctions de messagers d'Etat et de hérauts. Comme messagers, ils portent les lois au Sénat, au Corps législatif et sont sous les ordres du ministre Secrétaire d'Etat. Comme hérauts, ils précèdent les cortèges dans les grandes cérémonies et se tiennent en bas du Trône ; ils font les proclamations publiques pour la paix, la guerre, les grands événements, appellent aux serments publics ceux qui doivent les prêter, font des largesses au peuple lorsque l'Empereur en ordonne ; à la guerre, ils sont chargés des messages pour parlementer, pour faire les sommations, pour déclarer la guerre, pour publier les trêves.
Superbe est l'habillement du chef des hérauts d'armes : pantalon de soie blanche, jarreté d'or ; brodequins de velours violet, brodés d'or ; pourpoint de soie blanche, brodé d'or aux poignets ; cotte d'armes de velours violet, brodée et garnie de torsades d'or; trois aigles d'or sur la poitrine, surmontés d'une couronne d'or; un aigle sur chaque manche; ceinturon de velours blanc, plaque et broderie en or ; bâton de velours violet, semé d'abeilles et surmonté de la couronne d'or ; toque de velours violet, galonnée d'or, surmontée de trois plumes blanches ; col de chemise de baptiste, garni de dentelles.
 
Le bureau du Grand-Maître se compose d'un secrétaire qui tient les registres des adresses, les listes des personnes en place et des étrangers. surveille le travail des employés, commande les imprimés, les cartes, les billets d'invitation, fait la correspondance, surveille les registres et les archives : d'un dessinateur, pour les costumes et les ornements ; d'un répétiteur qui enseigne à ceux qui doivent figurer dans les réceptions, la symétrie des groupes, l'ordre des évolutions, la distance dans les marches et la dignité dans les mouvements.
Parmi les cérémonies que le Grand-Maître a pour mission d'organiser. citons le couronnement, lequel n'a lieu qu'une fois par règne : les remises solennelles de décorations ou d'aigles ; les mariages et les baptêmes princiers ; les catafalques.
Outre ces événements extraordinaires, certaines circonstances requièrent régulièrement un cérémonial approprié: telles sont les réceptions solennelles du Sénat, du Conseil d'Etat, du Corps législatif, du Tribunat, de la Cour de Cassation ; ou des députations de ces corps. Dans ce cas, les convocations ayant été faites par le Grand-Maître des cérémonies, ce dernier, au jour et à l'heure indiqués, fait placer autour du Trône, les princes, les ministres, les Grands officiers de l'Empire, et les officiers civils et militaires de la Maison de l'Empereur, ainsi que les sénateurs ou conseillers d'Etat qui auraient été convoqués. Chacun étant en place, le Grand-Maître entre dans le cabinet de l'Empereur, suivi du colonel-général de la Garde de service et des Grands officiers de la Couronne. L'Empereur se rend alors dans la salle du Trône, précédé par les huissiers du cabinet, les pages, le Grand-Maître des cérémonies, le Grand écuyer, le Grand maréchal du Palais et suivi par le colonel-général de la Garde, le Grand aumônier, le Grand chambellan et le Grand veneur. Il prend place sur le Trône et son cortège se range selon la place qui convient à chacun. Les pages s'assoient sur les marches du Trône, tandis que le Grand-Maître se tient debout, en avant et à gauche de la dernière marche.
Si un prince de la Famille impériale ou un prince de l'Empire a des présentations à faire, il s'avance visà-vis du Grand-Maître, à la droite et en avant du Trône, et plus près de deux pas de la dernière marche que le Grand-Maître. Après la cérémonie, l'Empereur descend du Trône et retourne dans son cabinet, précédé et suivi comme il l'a été pour se rendre à l'audience.

Deux cérémonies parmi d’autres

Voici comment le Moniteur relate le baptême du prince Napoléon-Louis, second fils du prince Louis et de la princesse Hortense. « Le dimanche 3 germinal an XIII (24 mars 1805), Leurs Majestés Impériales, suivies de la Cour, se sont rendues à Saint-Cloud pour le baptême… Cette cérémonie a été faite avec la plus grande pompe par Sa Sainteté… L'extrémité de la galerie du château a été disposée en chapelle. Un lit sous colonnes et surmonté d'un dais s'élevait dans un des salons de l'Impératrice ; auprès du lit était un grand manteau d'étoffe riche, doublé d'hermine, dans lequel on a porté l'enfant au baptême. Deux tables richement couvertes étaient destinées à recevoir, l'une les honneurs de l'enfant, l'autre ceux des parrain et marraine… qui étaient le bassin, l'aiguière et la serviette ; ceux de l'enfant étaient le cierge, le crémeau et la salière. La serviette a été placée sur un carreau d'étoffe d'or ; tous les autres honneurs, hors le cierge, sur un plat d'or. Les honneurs étaient portés… la salière par Mme de Bouillé ; le crémeau par Mme de Montalivet ; le cierge par Mme la maréchale Lannes ; la serviette par Mme de Sérant ; l'aiguière par Mme Savary et le bassin par Mme de Talhouët ; les coins du manteau par Mmes les maréchales Bernadotte, Bessières, Davout et Mortier. Madame, mère de S. M. l'Empereur, était à gauche. Sa Sainteté a baptisé l'enfant avec les formules ordinaires et le cortège est retourné dans le même ordre qui avait été observé pour se rendre à la chapelle. Sa Sainteté est revenue à Paris immédiatement après le baptême ».
La journée se terminera par un banquet et la représentation d'Athalie, tragédie en cinq actes de Racine, qui n'avait pas été jouée depuis la Révolution. L'Empereur, avouant que la lecture de l'ouvrage ne l'avait jamais bien frappé, se montrera très satisfait de la représentation.

A l'occasion de la naissance ou du mariage d'un prince ou d'une princesse de la Famille, des fonctionnaires, militaires, diplomates et grands magistrats peuvent être admis à offrir leurs hommages à LL. MM. Prévenus par le chambellan de service, du jour et de l'heure auxquels ils doivent se rendre au palais, ils se rassemblent dans les pièces qui précèdent la salle du Trône ; les princesses sont du côté de l'Impératrice, les Grands officiers, en arrière.
Quand LL. MM. ont pris place sur leur Trône, les princes et les princesses s'asseoient sur des pliants. Le Grand chambellan prend les ordres de l'Empereur et fait introduire par le chambellan de service, les personnes admises à offrir leurs hommages aux souverains. Elles font une révérence en entrant dans la salle du Trône, saluent l'Empereur et l'Impératrice et se retirent. Le Grand chambellan, placé à côté de l'Empereur, à un pas de la dernière marche du Trône, les nomme à Sa Majesté; la dame d'honneur, placée de même du côté opposé, les nomme à S.M. l'Impératrice.
Le mariage d'Eugène de Beauharnais fut le prétexte de la première et, semble-t-il, de la seule cérémonie de cette nature qu'il y eût à la Cour.
« Pendant son séjour à Munich, écrit Mme de Rémusat, [l'Empereur] avait été témoin d'une cérémonie allemande dans laquelle le roi et la reine de Bavière, assis sur leur trône, passaient en revue toutes les personnes de leur Cour, admises à faire devant eux une révérence. Il voulut établir cet usage en France, et nous reçûmes l'ordre de nous préparer à cette nouvelle étiquette… Aussitôt Despréaux, qui avait été maître de danse de la Reine, fut mandé par chacune de nous, et nous donna des leçons. Il nous montra comment nous devions marcher et saluer… A un jour donné, l'Empereur se plaça donc sur un trône avec l'Impératrice à sa gauche, les princesses, la dame d'honneur sur des tabourets et les Grands officiers debout des deux côtés. Les dames du Palais, les femmes des maréchaux, des Grands officiers, des ministres, défilèrent lentement en habit de Cour très pompeux, et vinrent jusqu'au pied du trône faire leur silencieuse révérence. Les hommes suivirent après. La cérémonie fut très longue. Elle charma d'abord l'Empereur qui, par vanité, se complaisait dans l'étiquette, surtout parce qu'elle était de son invention ; mais cela finit par l'ennuyer mortellement. On pressa tout le monde vers la fin ; on eut assez de peine à lui persuader de demeurer sur le trône jusqu'au bout, et peu s'en fallut qu'il ne prît de l'humeur contre nous de l'obligation qu'il nous avait pourtant imposée, assurément par le fait de sa seule volonté ».

Deuils de cour

En toutes circonstances, l'Empereur veut que sa Cour continue dignement les traditions de l'Ancien Régime, non seulement dans la splendeur et les fêtes, mais aussi dans la douleur. Le deuil avait déjà été pris à la Cour consulaire lorsque fut connue la mort du général Leclerc, beau-frère du Premier Consul. On avait improvisé tant bien que mal, un cérémonial basé sur ce qui se faisait au temps des rois. Dans la première année de l'Empire, alors que rien n'est encore codifié, il a fallu improviser derechef.
« Mon cousin, écrit l'Empereur à Cambacérès, le 4 avril 1805, alors qu'il fait étape à Troyes, en route pour l'Italie, le roi de Prusse vient de me notifier la mort de la reine douairière ; il est donc nécessaire de prendre le deuil. On le prend à Berlin pour trois semaines. Je ne sais ce que faisait dans de telles circonstances la Cour de Versailles, dont je veux suivre l'usage. M. Ségur, qui avait fait un travail sur les deuils, n'est pas ici… Réunissez-vous à M. l'architrésorier pour me proposer un projet sur la manière dont je dois porter le deuil et sur celui que doivent prendre les Grands officiers, l'impératrice, les dames, etc… Etant dans l'usage de porter l'uniforme, je ne crois pas devoir changer d'habit. Lorsque vous aurez déterminé le deuil que doit prendre l'impératrice, informez-en Madame Lavalette, afin qu'elle ait à faire préparer sur-le-champ les vêtements et les ajustements nécessaires, et qu'ils soient envoyés dans les vingt-quatre heures ».
Trois jours plus tard, s'adressant à Talleyrand, il écrit encore : « Vous auriez bien dû m'envoyer une note sur le deuil ; je voudrais avoir un travail complet là-dessus ».
 
Tenant compte des désirs de l'Empereur, l'Etiquette du Palais impérial a réglementé les deuils de Cour. Chaque cas semble avoir été prévu. Les prescriptions portent essentiellement sur l'habillement et fixent la durée des deuils, selon l'importance de la personne qui est décédée.
Il y a les grands deuils ; il y a les deuils ordinaires. Les premiers sont provoqués par le décès de l'Empereur, de l'Impératrice, ou des membres de leur proche famille ; les autres par le décès des têtes couronnées. des princes du sang et de leurs frères et soeurs : tous ceux à qui l'Empereur accorde le titre de Frère.
Dans les grands deuils, on tendra en violet la chambre et l'antichambre de l'Empereur, ainsi que les carreaux, les fauteuils et les tapis de la chapelle. Les voitures de l'Empereur seront drapées de la même couleur. Les princes tendront leur antichambre en noir et draperont en noir leurs voitures. Les ministres, les Grands officiers civils et militaires, les présidents du Sénat, du Conseil d'Etat, du Corps législatif et du Tribunat, draperont leurs voitures en noir. La livrée, tant de la Maison de l'Empereur que des autres personnes désignées ci-dessus, sera habillée en noir.
La durée des grands deuils variera de trois mois pour l'Empereur, à trois semaines pour un prince de la Famille celle des deuils ordinaires, d'un mois à trois jours. L'usage, en France, étant qu'un père et une mère ne portent pas le deuil de leurs enfants, l'Empereur ne porterait pas celui d'un de ses enfants, mais les autres personnes y seraient astreintes conformément au règlement. Enfin, il est à noter qu'on ne portera pas le deuil des enfants qui n'ont pas atteint l'âge de dix-huit ans.
Il serait trop long de décrire en détail l'habillement de deuil des hommes et des femmes de la Cour. Notons cependant qu'il varie selon les trois temps du grand deuil et que sa rigueur ira en diminuant : laine noire pour le premier temps ; soie et pierres noires pour le second ; petit deuil et diamants pour le troisième. Tout ceci n'étant d'ailleurs pas incompatible avec une recherche élégante.
L'habillement de deuil de l'Empereur est déterminé par l'Etiquette. Alors que tous les hommes de la Cour commencent le deuil en noir pour le finir en noir et blanc. l'Empereur sera le seul à le porter en violet.
Dans le premier temps du grand deuil il mettra un habit de drap violet boutonné tout du long sans laisser voir la chemise. les manches fermées jusqu'aux poings et garnies de petites manchettes plates et cousues ; un collet garni d'un rabat de toile de Hollande : des bas de laine violette : souliers de drap violet avec les boucles d'acier tirant sur le violet ; l'épée garnie d'acier de même couleur, avec le ceinturon de drap violet, le chapeau noir garni d'un crêpe violet ; les gants violets avec la garniture. Pour les autres personnes, cheveux sans poudre, habillement noir. bas de laine noire, épée noire.
Dans le second temps du grand deuil (ou deuil ordinaire), l'Empereur mettra l'habit, veste et culotte de drap violet, bas de soie violette, manchettes de mousseline d'effilé, boucles et épée d'argent, un ruban violet à l'épée. Pour les autres personnes, habillement noir, bas de soie noire, épée d'argent.
Dans le troisième temps (ou petit deuil), l'Empereur, ainsi que les autres personnes, mettront l'habit noir de soie, épée et boucles d'argent, bas blancs de soie, noeud d'épée noir et blanc.

Quant aux femmes, leur habillement doit se conformer aux principes déjà énoncés : premier temps, laine noire ; second temps, soie noire, garnitures en crêpe blanc : troisième temps, blanc uni ou noir et blanc.
La Cour impériale aura plusieurs fois l'occasion de prendre le deuil. Remarquons à ce sujet qu'à la mort de Mme de la Pagerie, mère de l'impératrice, survenue aux Trois Ilets en juillet 1807, la nouvelle, quand elle parvint à Paris, fut tenue secrète, Nul deuil n'assombrit la Cour et les larmes de Joséphine ne coulèrent qu'en cachette… si tant est qu'elles coulèrent!
Voici comment, à son retour d'Espagne en 1811, s'habilla la duchesse d'Abrantès pour être présentée à l'impératrice Marie-Louise. « La Cour était en grand deuil pour le roi de Danemark (*), écrit-elle. Ma toilette devait donc être toute renouvelée ; car du noir au grand jour est hideux pour peu qu'il ait six mois de date. Je fis faire un grand habit de crêpe noir doublé de satin noir, garni d'une grande blonde surmontée d'une tête de jais. J'étais coiffée avec des plumes noires, et j'avais au cou et aux oreilles de très beaux fers de Berlin, gravés et montés en émail noir. Le costume de cour est fort beau ainsi. tout en noir ».
Quant à l'Empereur, nul témoin ne nous a rendu l'aspect qu'il pouvait avoir dans ses habits violets de deuil de Cour : car jamais il ne les a portés.
Dès son entrée en fonctions, le comte de Ségur, Grand-Maître des Cérémonies, a dû assumer l'écrasante responsabilité de préparer les fêtes du Couronnement. Il s'en est admirablement acquitté.
Mais que n'aurait pu entreprendre et mener à bien, un homme qui avait alors derrière lui une vie déjà si remplie ? Colonel en Amérique aux côtés de Rochambeau, voyageur au Mexique et au Pérou, ambassadeur en Russie et en Prusse, maréchal de camp, auteur dramatique et poète, journaliste, mémorialiste, historien et académicien, homme politique enfin, et membre du Tribunat où le Premier Consul l'avait remarqué!
Ségur, qui n'a jamais trahi la confiance de l'Empereur, a contribué plus que tout autre, à donner, à la Cour impériale, la dignité et la splendeur que souhaitait Napoléon.

Notes

(*) Mme d'Abrantès se trompe. Le deuil que porte alors la Cour est celui du grand-duc de Bade, mort en juin 1811.
Titre de revue :
Revue du Souvenir Napoléonien
Numéro de la revue :
298
Numéro de page :
14-18
Mois de publication :
mars
Année de publication :
1978
Année début :
1804
Année fin :
1814
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