La manufacture de pianos Pleyel

Auteur(s) : HICKS Peter, PAPOT Emmanuelle (Trad.)
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Compositeur et musicien de renom, mais aussi éditeur de musique, Ignace Pleyel se lance en 1807 dans la fabrication de pianos. Avec des compositeurs comme Beethoven qui poussent les instruments de l'époque à la limite de leurs capacités techniques, Pleyel songe à améliorer le piano.
 
Pleyel est alors le premier à introduire le piano droit en France, adaptant les meilleures caractéristiques des pianos fabriqués en Angleterre – ingénieuse idée commerciale qui ouvre le marché à un plus vaste public.

Ces pianos dit « de chaumière » (avec les cordes à la verticale) ou « pianinos » sont développés avec l'aide de Jean-Henri Pape dans la période 1811-1815. Lorsque le fils d'Ignace Pleyel, Camille (en 1815), et le pianiste Frédéric Kalkbrenner (en 1829) rejoignent l'équipe administrative, la manufacture Pleyel gagne progressivement en notoriété avec en point d'orgue l'association avec Chopin lui-même. Ce dernier recommande les instruments Pleyel avec lesquels il se produit (notamment dans les salons Pleyel le 26 février 1832) et porte le piano Pleyel à sa consécration. Le pianiste polonais n'hésite pas à déclarer : « Quand je me sens en verve et assez fort pour trouver mon propre son, il me faut un piano Pleyel. » Avec son placage d'acajou sur son corps de pin, on trouve alors au piano Pleyel un son brillant et argenté.

Les instruments remportent un franc succès et en 1834 la compagnie emploie 250 personnes et produit environ 1000 pianos par an. Après s'être spécialisée dans les pianos haut de gamme, la compagnie Pleyel décide à partir de 1839 de se tourner vers une production moins chère de pianos d'apprentissage.

La compagnie reçoit la médaille d'or aux expositions internationales de 1839 et 1844. A la mort de Camille Pleyel en 1855, elle est reprise en mains par son associé, Auguste Wolff, et devient la Pleyel, Wolff et Cie. Wolff se montre un inventeur talentueux, créant non seulement une pédale « transposante » et un piano avec pédalier, mais aussi un nouveau piano plus court, baptisé crapaud par Gounod. A la mort de Wolff deux ans plus tard c'est son fils Gustave Lyon qui prend la tête de la société et la gère jusqu'à la fin du 19e siècle. Sa production est surtout connue pour ses nombreuses inventions, notamment une harpe et des timbales chromatiques, des claviers de répétition ou encore le célèbre Duoclave, constitué de deux pianos à queue enchâssés dans une même armature. Au 20e siècle, Pleyel et Cie produit même des clavecins.

En 1961 la société fusionne avec la société Gaveau-Erard, conservant une gamme d'instruments sous l'appellation Pleyel. Aujourd'hui, Pleyel appartient à la société Rameau.
 
Source:
Grove Dictionary of Music and Musicians, 2001 s.v., Pleyel (ii), pp. 923-924

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