Le butin de Waterloo reconstitué au musée de la Légion d’honneur

Auteur(s) : OTTAVI Laurent
Partager
La berline de Napoléon, saisie par les Prussiens il y a presque deux cents ans, est exposée du 7 mars au 8 Juillet 2012 au musée de la Légion d'honneur, en partenariat avec la Fondation Napoléon. Les décorations de l'Empereur et des objets de son quotidien, qui se trouvaient dans la voiture en 1815, sont également présentés.
Le butin de Waterloo reconstitué au musée de la Légion d’honneur

Au centre de la salle de la Légion d'honneur, réaménagée pour l'occasion, le landau en berline en impose. Il a été restauré pour l'exposition La berline de Napoléon, le mystère du butin de Waterloo au sein de laquelle il trône pendant cinq mois.
Cette voiture prêtée par le musée national de la Malmaison attire les visiteurs fascinés par son histoire, dont l'origine remonte à 1812 et sa création par le carrossier Getting pendant la campagne de Russie. Toutefois c'est à la défaite de Waterloo en 1815 qu'elle doit sa place dans les livres d'Histoire.

 

Le landau en berline de Napoléon (c) EPCLe retour de l'Aigle à Paris en mars 1815 annonçait une nouvelle guerre inévitable en Europe. Les Anglais et les Prussiens menaçaient rapidement la souveraineté française : il fallait retourner au combat. Deux berlines consacrées au service personnel de l'Empereur participaient à l'expédition militaire, le landau en berline et la dormeuse, commandée d'urgence en 1815. Dotées de nombreux rangements, elles permettaient notamment à l'Empereur de transporter ses décorations et autres affaires personnelles.
Après la défaite de Waterloo, qui opposa les Français aux Prussiens et aux Britanniques, les deux voitures de l'Empereur furent abandonnées entre les mains de l'ennemi à Genappe. Accaparée par le major von Keller, la dormeuse passa entre différentes mains, pour finalement être exposée en 1842 au musée Tussaud de Londres, où elle brûla dans l'incendie de 1925. Le landau en berline, lui, fût saisi par le feld-maréchal Blücher, peu après que Napoléon l'eût quitté pour s'échapper plus rapidement à cheval. En 1973, un descendant du maréchal prussien, le comte Blücher von Wahlstatt, confia la voiture au musée national de la Malmaison.

L'une des vitrines présentant les décorations de l'Empereur (c) EPCDes collectionneurs privés se sont mobilisés pour cette exposition afin de reconstituer le butin de Waterloo, longtemps dispersé à travers l'Europe. Le Musée historique d'Etat de Moscou a lui aussi été un prêteur de premier ordre. Il a fourni au musée de la Légion d'honneur la plupart des décorations françaises et étrangères de Napoléon, héritée de la fin de la seconde guerre mondiale.

Seize décorations de l'Empereur, sur vingt-et-unes existantes, sont ainsi rassemblées pour la première fois en France auprès de la berline où certaines étaient entreposées il y a deux cents ans. Parmi ces seize distinctions, on trouve le Bijou de la Toison d'or d'Espagne, celui de l'ordre de Saint-André de Russie ou encore le Grand aigle de la Légion d'honneur.

Dans la deuxième partie de l'exposition, consacrée aux effets personnels de l'Empereur, des éléments de son grand nécessaire en vermeil, une de ses chemises et un magnifique nécessaire dentaire (prêt de la Fondation Napoléon) sont présentés.
Cette exposition permet également de découvrir le chapeau que portait Napoléon le jour de la bataille de Waterloo, l'épée qu'il avait sur lui à Austerlitz et une remarquable serrure à 427 combinaisons. Le tout étant raconté par des récits dressés au mur sur de grandes toiles. 
 

La Berline de Napoléon (catalogue de l'exposition) (c) Albin-Michel 2012Le livre de l'exposition La berline de Napoléon, le mystère du butin de Waterloo (édité chez Albin Michel), regroupant sous la direction de Jean Tulard les meilleurs spécialistes de la période napoléonienne, prolonge ce fabuleux voyage à bord d'une berline qui a vu s'écrire quelques-unes des pages de l'Histoire. 
 
 
L'album photos complet de cette exposition est à voir sur la page Facebook de la Fondation Napoléon.

Photographies : (c) Emmanuelle Papot-Chanteranne

Partager