M. Victor-André Masséna élu président de la Fondation Napoléon le 13 décembre 2005

Auteur(s) : LENTZ Thierry
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Après dix-huit années d'exercice, le baron Gourgaud a souhaité être déchargé des fonctions de président de la Fondation Napoléon, tout en restant administrateur. Il a en conséquence présenté sa démission au conseil d'administration du 13 décembre 2005.
Le conseil d'administration a élu aux fonctions de président M. Victor-André Masséna, prince d'Essling, duc de Rivoli. Administrateur de la Fondation depuis trois ans, M. Masséna en était le vice-président depuis janvier 2005.
Lors de la même séance, le baron Gourgaud a été nommé président d'honneur de la Fondation Napoléon. M. Bernard Chevallier, conservateur général du patrimoine et directeur du musée national de Malmaison et Bois-Préau a pour sa part été élu vice-président.
Se joignant à M. Masséna, le conseil d'administration a remercié le baron Gourgaud pour l'ensemble du travail qu'il a réalisé à la tête de la Fondation Napoléon depuis 1987. Fondateur de l'institution après la dévolution du legs Lapeyre, il a sans relâche oeuvré à faire de la Fondation un lieu d'accueil du plus large public, reconnu pour ses compétences historiques et ses actions de préservation du patrimoine napoléonien.

Le baron Gourgaud : un formidable bilan

A la suite du legs de M. Martial Lapeyre, décédé en 1984, le baron Gourgaud, alors président du Souvenir Napoléonien, a dû négocier avec l'État la création d'une fondation qui puisse devenir le légataire du fameux mécène. Après trois ans de travail, la Fondation Napoléon a été portée sur les fonds baptismaux et reconnue d'utilité publique par un décret du 12 novembre 1987. C'était il y a dix-huit ans.
Logiquement, le baron Gourgaud fut nommé président de la Fondation et sans cesse réélu depuis. Sous sa présidence, la Fondation Napoléon a beaucoup évolué. Elle s'est résolument tournée, au début des années quatre-vingt dix vers des activités recouvrant deux objectifs d'ailleurs contenus dans le testament de Martial Lapeyre : le développement de l'histoire napoléonienne et la préservation du patrimoine napoléonien. Aucune manifestation d'envergure ne s'est depuis déroulée sans que la Fondation Napoléon en soit le partenaire, par son mécénat ou son soutien scientifique.
Par ailleurs, le baron Gourgaud a développé des services propres à la Fondation. Le site internet napoleon.org a été créé dès 1995, à un moment où internet n'en était qu'à ses balbutiements : il est aujourd'hui le numéro un des sites napoléoniens, avec près de 2,5 millions de connexions annuelles et plus de 6 000 abonnés à la lettre hebdomadaire. La bibliothèque Martial Lapeyre est installée depuis 2000 dans ses propres locaux et accueille un millier de lecteurs chaque année. Un site internet spécialisé, napoleonica.org, a également été lancé en 2000 : il propose en accès gratuits et plein-texte près de 10 000 documents d'archives. Après le décès des usufruitiers de Martial Lapeyre, la collection d'oeuvres d'art et d'objets historiques a été présentée au public, en France, au Brésil et, bientôt, au Mexique.
Sur le plan historique, parmi des dizaines d'autres, le projet phare voulu par le baron Gourgaud est l'énorme entreprise de publication de la Correspondance générale de Napoléon qui verra paraître 12 volumes et près de 35 000 lettres d'ici à 2009.
Grâce à cet éventail de compétences, la Fondation Napoléon est devenue une institution napoléonienne de référence pour les passionnés, les chercheurs, mais aussi la presse et les centres universitaires du monde entier.

Victor-André Masséna, itinéraire d’un voyageur actif et curieux

Né le 29 avril 1950, M. Victor-André Masséna est juriste de formation et a été inscrit au barreau de Paris, de 1973 à 1978. Diplômé MBA de l'INSEAD, il a eu des responsabilités dans l'exportation à l' Aérospatiale puis dans différentes sociétés. Devenu cadre à la DREE, et Conseiller Économique et Commercial à l'ambassade de France en Bosnie-Herzégovine, il s'est occupé de la mise en oeuvre de l'aide française pendant la guerre, notamment de l'assistance apportée aux habitants de Sarajevo. Après les accords de paix de Dayton/Paris en décembre 1995 il a été nommé, adjoint du Haut-Représentant de l'ONU en Bosnie-Herzégovine, responsable du développement et de la reconstruction (1996) puis adjoint de M. Carl Bildt, représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour les Balkans (1999). M. Victor-André Masséna est aujourd'hui consultant.
Descendant d'un maréchal de l'Empire, il s'est toujours passionné pour l'histoire en général et l'histoire militaire en particulier, son impressionnante bibliothèque en témoigne. Il est vice-président du conseil d'administration du musée de l'Armée.
M. Victor-André Masséna est prince d'Essling et duc de Rivoli.

M. Victor-André Masséna : Poursuivre et amplifier l’œuvre du baron Gourgaud

Le nouveau président de la Fondation Napoléon répond à quelques questions et présente son « programme » de travail.
 
Que ressentez-vous au moment de prendre la présidence de la Fondation Napoléon ?
Je voudrais d'abord dire à quel point je suis honoré de succéder à un homme de la trempe du baron Gourgaud. Si la Fondation est aujourd'hui ce qu'elle est, c'est grâce à son travail quotidien depuis près de vingt ans. Son bilan est formidable et constitue pour moi une base de départ confortable. Je compte d'ailleurs continuer à collaborer avec le baron Gourgaud qui, comme vous le savez, reste administrateur et a été élu président d'honneur. Nous avons tous encore besoin de sa connaissance des sujets, du milieu dans lequel nous évoluons et de ses conseils. Quant à moi, je suis à la fois très heureux de la confiance du conseil d'administration et, je ne vous le cacherai pas, un peu étonné de me retrouver à la tête de la Fondation, ce que je n'imaginais pas il y a encore trois ans. Ici aussi, c'est le baron Gourgaud que je dois citer : à la suite de la disparition brutale du comte Florian Walewski –dont nous savons tous à quel point il était impliqué dans les dossiers de la Fondation Napoléon et du Souvenir Napoléonien-, c'est lui qui m'a demandé de rejoindre le conseil d'administration, d'apprendre à connaître et à apprécier l'institution, tout en me préparant à lui succéder.
 
Quelle est la situation actuelle de la Fondation ?
Sur le plan de sa notoriété et du travail accompli, la Fondation Napoléon est une institution unique en son genre. La qualité des prestations offertes, des sites internet à la bibliothèque, en passant par les conseils et réceptions de chercheurs, est –et je pèse mes mots- exceptionnelle. La Fondation est à présent très connue et appréciée en France, mais aussi à l'étranger, ce qui compte beaucoup pour moi. Le conseil d'administration et le bureau ont accompli ces dernières années une tâche vraiment impressionnante, tant au niveau de l'action napoléonienne qu'au niveau de l'organisation de notre structure. J'ajoute que ces décisions sont mises en oeuvre par une équipe administrative de haut niveau, fort bien conduite par Thierry Lentz. Sur le plan financier enfin, après quatre années difficiles, dues à la situation économique et boursière, la situation est aujourd'hui tout à fait satisfaisante. J'en profite pour préciser que nous n'avons jamais été en « danger » mais que, c'est vrai, nous avons dû gérer au plus près et nous montrer imaginatifs à tous points de vue. Pour résumer ce que je viens de dire : tout va bien et notre programme d'action pour les années à venir se dessine sous des auspices favorables.
 
Quel est ce programme ? Avez-vous de nouveaux projets ?
Nous allons d'abord nous appuyer sur ce qui existe : les services que nous rendons au public, les travaux de recherche que nous menons ou soutenons, les excellentes relations que nous avons avec les grandes institutions, etc. Sans doute allons-nous nous tourner davantage vers l'étranger, ainsi que le conseil d'administration en a accepté le principe. C'est déjà vrai avec les présentations de notre collection : après le Brésil en 2003, nous serons au Mexique en 2006. Ce sera encore plus d'actualité dans le domaine scientifique avec des accords en cours de négociation avec de grandes universités italiennes, polonaises ou américaines. Nous pourrons en reparler avec plus de précision au cours du premier semestre.

 
Paris, 14 décembre 2005

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