Napoléon et la marine

Auteur(s) : ORTOLI amiral
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Napoléon et la marine
(Archives Musée de la Marine) Decrès.

La marine, en France, est-elle bien comprise du public et des dirigeants ? Elle n'en a pas toujours eu l'impression. Ce public lui-même admettait volontiers que la marine fut une institution, un milieu à part, obéissant à des lois mystérieuses, échappant à l'intérêt du monde normal. Quant aux dirigeants, nominaux ou réels, le domaine de ce qu'on n'appelait pas encore  » l'Hexagone  » leur présentait suffisamment de problèmes pour faire passer trop souvent à l'arrière-plan ceux que posait la mer. C'est pourquoi l'Histoire a retenu comme de grands hommes d'Etat, ceux d'entr'eux qui ont su à la fois comprendre les aspects maritimes de nos grands intérêts nationaux, et obtenir pour les servir le soutien de la nation. Napoléon, si grand par tant de côtés, est-il de ces hommes ?
Pour le commun du public, l'Histoire maritime de l'Empire se résume dans un nom: Trafalgar, sans d'ailleurs en associer rigoureusement le souvenir à la responsabilité directe de l'Empereur. Mais beaucoup sont tentés de conclure que Napoléon ce ne comprenait pas la Marine « . Que veux donc dire  » comprendre la Marine « , pour le chef de l'Etat, pour le maître temporaire de la France ?
Cela veut dire évidemment comprendre le rôle d'une Marine dans la politique de la Nation, et concevoir, en même temps que réaliser, l'instrument de cette politique. C'est aussi, nécessairement, connaître la mer, connaître le marin; un élément, une population, qui ont une personnalité. La première a ses lois redoutables, qui sÕimposent avec toute la puissance de la nature Le second a sa psychologie, façonnée par un mode de vie particulier, et qu'on ne saurait ignorer sans risquer de compromettre l'aptitude de ces hommes à servir avec efficacité. La Marine, dans sa vocation nationale, dans ses structures, dans ses hommes, a-t-elle été comprise par Napoléon ?

La marine et les premières campagnes

Napoléon avait été destiné à la carrière maritime, puisque dès Brienne, le Chevalier de Keralio, inspecteur des Ecoles Militaires du Roi, discernant chez le jeune élève  » une étincelle qu'on ne saurait négliger  » voyait en lui un futur  » excellent marin  » et le recommandait à ce titre pour l'Ecole de Paris. Mais le destin parle, et Bonaparte, d'ailleurs conformément à son gré, est dirigé sur l'artillerie. Il se trouve pourtant que la première action de guerre à laquelle il prend part est une opération amphibie: la malheureuse expédition de Sardaigne en 1792.
Mutinerie d'équipage côté marine, désordre et débandade côté terre, l'opération est un échec sans gloire. Pourtant là part modeste qu'y a prise Bonaparte (commandement et emploi d'une batterie de mortiers) y est honorable, mais surtout il a témoigné auprès des matelots et des officiers de marine de cette curiosité avide qui, associée à son intelligence et à sa mémoire, était l'un de ses grands instruments de travail. Il a pu éprouver alors la nécessité d'une coopération très étroite entre forces maritimes et terrestres, et se rendre compte que cette coopération ne peut-être que le fruit d'une entente sincère entre militaires et marins, dans une amicale et confiante camaraderie. Plus tard, il s'efforcera toujours de promouvoir cette entente, ce climat, autant qu'il dépendra de lui.

Après cet épisode, Bonaparte ne demeure pas en relation avec la Marine ; c'est au cours d'opérations terrestres qu'il va, en 1793, affronter la marine anglaise. Le siège de Toulon lui fait saisir sur le vif le rôle et le poids d'une flotte, en même temps que ses servitudes et par conséquent ses faiblesses. Il a fort bien vu que la prise du fort de l'Eguillette entraînerait la retraite de Hood sur mer, des troupes anglo-napolitaines sur terre. La puissance des batteries de côte contre les navires lui est révélée ainsi. Après la prise de la ville, se soustrayant à la vue des représailles sanglantes que la Convention inflige à Toulon, il va se consacrer à remettre en état la défense des côtes méditerranéennes.

Mais c'est la Campagne d'Italie qui l'invitera à s'initier aux questions maritimes et à les approfondir. Bonaparte prend le commandement de l'Armée d'Italie en mars 1796. En homme qui ne néglige rien, il utilise le plan d'eau du lac de Garde et y crée une flotille, sous le capitaine de frégate Allemand, aux ordres de Masséna qui opère dans le Quadrilatère.
Les événements vont le conduire à intégrer le facteur  » Marine  » dans ses conceptions stratégiques. L'alliance espagnole au mois d'août, les progrès de nos armées sur les cotes italiennes, affaiblissent la position britannique en Méditerranée, affaiblissement souligné par leur évacuation de la Corse. Les yeux fixés sur Vienne, Bonaparte prend pied à Venise, sur l'Adriatique, et aux Iles Ioniennes. Il organise une base navale à Venise, une station navale à Trieste, une autre à Corfou.
Entre toutes les questions qui se présentent au Commandant en chef de l'Armée d'Italie, militaires, administratives et diplomatiques (il est l'initiateur des préliminaires de Leoben entérinées à Campo Formio), les questions maritimes ne devraient occuper qu'une bien petite place. C'est pourtant une activité constante qu'il leur consacre, et sa collaboration étroite avec Forfait, nommé à Venise, l'instruit de la nature et des besoins d'un arsenal maritime, des services que requiert une escadre, et d'une manière-générale, de toute la technique navale.

Après le traité de Campo-Formio, l'Angleterre demeure seule en lice contre nous. Et c'est le premier projet de débarquement outre-Manche confié à Bonaparte. L'opération voit ses préparatifs effectivement entamés, puisque fin 1796 une cinquantaine de mille hommes sont déjà réunis. Kléber et Desaix y sont affectés, tandis que Forfait, ordonnateur de la marine de Flessingue au Havre, réunit les navires de transport. Mais, Bonaparte, sans vraiment avoir étudié à fond l'opération, conclut très justement qu'  » opérer une descente en Angleterre sans être maître de la mer est l'opération la plus hardie et la plus difficile qui ait été faite « . 

La marine et l’expédition d’Egypte

De plus, bien au courant des insuffisances de la marine, de ses faiblesses-moral et valeur des officiers et des équipages, manque d'effectifs, tactique surannée, vieillissement des navires, pauvreté des arsenaux -il les exagèrerait plutôt. Mais attiré par des perspectives plus séduisantes, plus prestigieuses, il obtient en mars 1798, d'accord avec Talleyrand, l'abandon de l'affaire d'Angleterre, et l'adoption de l'Expédition d'Egypte. Mobilisation des troupes, constitution des équipages, d'une flotte de combat en même temps que d'une flotte de transport, autant de problèmes de compétence maritime, dont Bonaparte a eu à connaître pour en étudier les données et en dégager les solutions. Armement de l'escadre de Toulon, rassemblement des troupes, réquisitions des navires de transport, s'opèrent sous l'autorité de Kléber à Toulon, Berthier à Gênes, Desaix à Civita Vecchia. Ainsi Bonaparte juge-t-il exercer plus sûrement sa propre autorité. Sa confiance dans les chefs maritimes est si mince qu'il leur cachera jusqu'au dernier moment l'objet de tous ces préparatifs-même à l'amiral du Chayla son principal assistant à la  » commission des cotes de la Méditerranée « , (état-major civil et militaire créé pour la circonstance).

La solution du problème posé -transport et débarquement- s'exprimait dans un plan qui était bon puisqu'il a réussi. Entièrement l'oeuvre de Bonaparte, en vertu du principe que  » la marine doit être entre les mains du Général qui commande l'Armée, comme les autres armes « . A cette occasion s'exprime la volonté constante de se refuser à considérer la marine comme un corps étranger à l'organisation militaire de la nation avec, corollaire de ce refus, un effort permanent de compréhension et d'intérêt.
Plan de ralliement des différents éléments, formation du convoi, organisation du commandement, définition des missions des éléments de l'escadre, tout est l'oeuvre personnelle, directe de Bonaparte. Il se sent d'ailleurs d'autant plus en possession de son commandement que les équipages très incomplets avant le départ ont reçu un important appoint militaire et que Brueys accepte ses directives avec dévotion. Le plan était donc excellent-dans l'hypothèse, où l'on ne rencontrait pas l'ennemi, ce qui s'est réalisé-.

Et cependant, la faiblesse des équipages, le mauvais armement des vaisseaux, leur encombrement, leur surcharge en matériel et en passagers, le grand nombre des transports, inspiraient les plus vives inquiétudes aux amiraux, pourtant peu suspects comme Brueys de tièdeur vis-à-vis du Général. Bonaparte ne pouvait pas ignorer ces faiblesses. En tout eus, ayant débarqué, il laisse à Brueys liberté de manoeuvre pour demeurer ou partir. Dès ce moment ses préoccupations ne sont plus avec l'escadre, et sa présence, qui pèse mais qui inspire, manque aux amiraux.

Le désastre d'Aboukir n'a pas éclaboussé Bonaparte. Devenu Premier Consul, il stimule les marins jusqu'à la Paix d'Amiens pour secourir l'Egypte. Il mène une action simultanée pour protéger notre trafic commercial et pour tenter d'intimider l'Angleterre par des préparatifs d'invasion. Mais les grands ports français, victimes d'un blocus rapproché, se meurent lentement d'asphyxie; la désertion d'une part, l'appel de la course d'autre part empêchent absolument de porter les effectifs des équipages à leur niveau nécessaire: les convois marchands restent immobilisés dans les ports.

Une puissante infra-structure navale

Cependant les projets de Bonaparte continuent à s'élargir et sont suivis d'exécution. Expansion en Europe continentale, mais aussi expéditions maritimes dans l'océan Indien à Madagascar, aux Indes, en Méditerranée où Sébastiani mène une mission en Tripolitaine, Egypte, Syrie… Et l'étranger ne voit pas cette expansion sans redouter le pire surtout après la publication du  » rapport Sébastiani « . on sent désormais la guerre imminente. Cette guerre, c'est l'Angleterre qui va la déclencher en 1803.

Entre temps, le Premier Consul a entrepris la rénovation de la marine. Il crée la section de la marine au Conseil d'Etat, et un magnifique appareil administratif, industriel et militaire: les Préfectures maritimes. C'est une création qui est son oeuvre personnelle, car il a rencontré des oppositions qui n'étaient pas pour lui sans valeur, celles de ses propres conseillers. Il essaiera aussi de vivifier les cadres en les rajeunissant et en désignant aux plus hauts postes les hommes qu'il a personnellement connus. Mais l'ensemble de son action ne pouvait porter de fruits immédiats. Et c'est pourquoi Napoléon Empereur n'a jamais eu dans la marine le véritable instrument de sa politique. Après Trafalgar l'Empereur renonce aux grandes opérations maritimes, mais il n'abandonne pas la partie, les mers tiennent encore leur place dans ses combinaisons stratégiques. Il va donc s'efforcer de reconstituer la Marine -à l'échelle, cette fois, non plus de la France mais de l'Europe.
Implantation de chantiers nouveaux en Manche, en mer du Nord, en Italie, de préfectures maritimes à Gênes, puis à La Spezzia, d'un port de construction à Venise, de bases à Trieste, Ancône et Corfou, d'un grand contre de constructions navales à Anvers (lui-même part d'un immense complexe maritime incluant Flessingue) qui devient Préfecture maritime, ainsi qu'Amsterdam. Projets sur Cuxhaven, étude d'un futur canal Baltique – mer du Nord. Vastes conceptions, à la mesure de la politique impériale, mais qui pour passer dans le domaine des faits demandaient du temps, des moyens immenses et soutenus. L'aboutissement naturel des efforts accomplis, une puissance navale véritable, ne fut jamais atteint simultanément au matériel et au personnel.

L'hémorragie des effectifs, absorbés soit par la course, soit par la capture anglaise, soit simplement par les désertions, était encore une source de grave faiblesse. Pourtant Napoléon avait sur ce point encore agi personnellement, en décidant d'affecter aux vaisseaux des équipages permanents fortement militarisés. La création de  » 50 bataillons de la marine impériale  » et 25 bataillons de Flotille date de 1808. Enfin à partir de 1811, à chaque régiment de l'armée fut attribué un vaisseau auquel il devait verser une compagnie dite de garnison pour avoir des hommes capables de combattre sur mer comme sur terre. Leur donner un uniforme, les enregimenter, leur faire faire l'exercice, était, croyait-il, un moyen d'y arriver.
 
L'absence d'équipages dignes de ce nom condamnait nos forces à une passivité dont quelques faits d'armes isolés ne compensaient pas les effets. Au fond, le blocus continental a été dans la réalité des faits le blocus de la France.
Non seulement la haute mer a été pratiquement refusée à nos escadres et à notre commerce, mais le trafic côtier lui-même a été gravement compromis. Jusqu'à certaines de nos rades (Douarnenez) où les Anglais s'installaient comme chez eux. A noter que ce blocus interdisait à nos escadres l'entrainement indispensable.
 
Quelques opérations montées avec des forces navales de circonstances pour ravitailler les colonies tournent en général très mal. La guerre contre le commerce-Linois dans l'océan Indien, Allemand dans l'Atlantique – connaît de beaux succès.
Mais toutes ces opérations, si elle témoignent de la valeur des équipages français lorsqu'ils sont bien entraînés , ont pour contre-partie le blocus de plus en plus serré de nos côtes, la séparation d'avec nos possessions lointaines, l'immobilisation de nos navires de combat.
Pourtant ces années si décevantes voient naître des plans ambitieux, des réalisations méritoires.

Bilan de la politique navale impériale

L'aménagement d'Anvers et des Bouches de l'Escaut a été une grande oeuvre et nos propres ports-Toulon, Cherbourg, Rochefort, peuvent porter témoignage du génie impérial à la fois organisateur et réalisateur. Nos équipages, nos navires constituent une preuve malheureusement imparfaite mais éloquente, d'un effort d'imagination et de travail que seul un intérêt raisonné et puissant pour la marine pouvait inspirer. En quittant la France en 1815, l'Empereur lui léguait mieux que des projets: une infrastructure maritime agrandie et puissante, une administration rationnelle dans son organisation, ordonnée dans ses méthodes, efficace dans ses résultats; des équipages dûment militarisés, que l'entraînement à la mer porterait à une haute valeur; une pépinière de chefs dont les noms brilleraient avec éclat sous les régimes suivants, régimes sous lesquels la marine, sans connaître comme sous le Premier Empire la guerre ininterrompue, n'en a pas moins été appelée au combat à maintes reprises jusqu'à la fin du siècle.
Dans leur ouvrage  » Napoléon et la marine « , Philippe Masson et José Muracciole concluent ainsi leur examen critique de notre histoire maritime sous le Consulat et l'Empire:  » En tombant, l'Empire laissait à la France tous les éléments d'une excellente marine secondaire « .

Conclusion d'une étude historique sérieuse, approfondie, éclairée de jugements pertinents, cette affirmation paraît résumer d'une manière frappante la situation du moment, à condition toutefois de considérer – et c'est certainement ce que les auteurs ont sous-entendu- que la France, si elle disposait d'une marine secondaire, avait réuni aussi tout ce qu'il fallait pour édifier une marine de premier rang. Ce à quoi elle devait s'employer avec succès tout au cours du dix-neuvième siècle. Seulement, l'aigle napoléonienne n'a pas retrouvé au-dessus des océans la gloire qui l'auréolait au-dessus des continents. La France impériale n'a pu se donner pleinement la marine ni de sa. politique ni de ses dimensions. De la part de l'Empereur, une attention qui ne s'est jamais démentie, des soins que ne se sont jamais découragés, nous interdisent toutefois de lui adresser le grief d'indifférence ou de méconnaissance; seulement la marine était, dans l'exécution de la politique napoléonienne, non pas l'instrument, mais l'auxiliaire, et l'océan n'a jamais tenu dans l'esprit de Napoléon la place qu'y a tenue le vaste champ de bataille européen.

Le rôle de la marine: coopérer à l'exécution de la manoeuvre terrestre – a été différent de celui de l'armée: anéantir les forces ennemies. Et Napoléon n'a exercé son action sur la marine que par les rouages organiques légitimes, rouages qui se réduisaient pour l'essentiel au plus important d'entre eux: le Ministre. Le nom de Decrès reste indissolublement lié à l'histoire maritime impériale. Si Napoléon a été son propre ministre de la guerre, il n'a pas rempli le même rôle pour la marine: le temps lui a manqué.
Au fond Napoléon avait entrepris cette tâche gigantesque et qui nous demeure toujours proposée: faire l'Europe. L'échec final de cette tentative ruinée par la chute de l'Empire, ne doit pas faire oublier qu'elle a été bien près d'aboutir, et que dans cette affaire somme toute continentale, le rôle de la marine n'a été pourtant ni méconnu ni négligé. Car si insuffisante qu'ait été notre puissance sur mer pour emporter la décision finale,  » cette flotte in being « , la nôtre, n'aura pas moins imposé à l'adversaire un effort très considérable, absorbé des ressources qu'il eût avantageusement employées autrement, bref compté d'une manière effective dans le jeu des forces en présence.

Nous devons nous souvenir surtout que l'entreprise européenne a obtenu bien des succès, et du meilleur aloi: ils ont survécu à l'Empire, et au temps. Les institutions napoléoniennes avaient apporté avec elles d'énormes améliorations dans l'ordre administratif, y compris l'administration de la justice, un allégement dans le poids des structures sociales; une expansion merveilleuse des travaux publies, dans le domaine maritime comme dans les autres.
Bref, elles avaient donné une réalité concrète à ce mot invoqué si souvent comme un idéal, représentant une aspiration vague beaucoup plus qu'un ensemble de données positives: le Progrès. Cet effort, là où il a été apporté, n'est pas encore tout à fait oublié. Et si l'oeuvre napoléonienne n'a pu atteindre en son temps son objectif grandiose, c'est que pour être réalisée, il fallait qu'elle le fût par Napoléon en personne, seul capable d'y parvenir. or la brièveté ordinaire de la vie humaine obligeait l'Empereur à forcer les étapes. Mais le temps ne se laisse pas forcer.
On comprend seulement que Napoléon, séduit, conquis lui-même par l'éclat de ses conceptions grandioses, ne se soit pas arrêté aux obstacles pesants de la réalité. Son attitude vis-à-vis de la Marine montre à la fois une connaissance exacte de cette réalité et une volonté continue de l'ignorer. Les plans d'opérations qu'il formait pour la marine supposaient des instruments d'exception -les navires-d'une solide valeur opérationnelle, au moins comparable à celle des vaisseaux anglais – ce qui n'était pas, Napoléon le savait.

En d'autres termes, il s'est souvent agi, dans l'esprit de Napoléon de décider s'il lui fallait adapter ses desseins à la réalité ou plier la réalité à ses desseins.
La chute de l'Empire paraît donner la réponse mais, pour la marine comme pour d'autres institutions, si le présent était dramatique, l'avenir restait sauf.
C'est à nous de savoir apprécier l'héritage impérial maritime dans ce qu'il a eu de positif et de méritoire et de nous rappeler ce que Napoléon avait parfaitement compris: il n'est pas pour la France de grand dessein national d'où puisse se tenir absente la Marine.

Titre de revue :
Revue du Souvenir Napoléonien
Numéro de la revue :
270
Numéro de page :
2-6
Mois de publication :
juillet
Année de publication :
1973
Année début :
1792
Année fin :
1815
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