Napoléon et les scientifiques. 2 : 1799-1821

Auteur(s) : DHOMBRES Nicole
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Le souci persistant d’une culture scientifique

Deux jours après le coup d'Etat du 19 brumaire, le nouveau chef de l'Etat se rend à la séance ordinaire de la première classe de l'Institut National sans troubler en rien ni la régularité de la vie académique, ni l'ordre du jour de la séance. Il écoute deux longs rapports :  » Un rapport de Chaptal et de Prony sur un poêle à gril aérien; un rapport de Darcet et de Vauquelin sur un bouillon tonique et incorruptible  » ! Puis vient le rapport intéressant, rapport de Bonaparte lui-même, de Laplace et de Lacroix sur le Mémoire mathématique de Biot :  » Mémoire sur les équations aux différences mêlées « ..
Le procès-verbal de la séance étant signé par le  » citoyen Bonaparte « .., il est clair que le consul provisoire entend continuer à faire partie de la communauté scientifique, sans aucune prérogative spéciale. La communauté scientifique, quant à elle, sait qu'elle peut s appuyer sur le nouveau pouvoir. Mais la question qui est maintenant posée est la suivante : le consul provisoire, puis le Premier Consul, pourra-t-il encore effectivement participer aux travaux de l'Institut ? Pourra-t-il maintenir éveillée cette curiosité pour les sciences, alors qu'une réforme fondamentale de la vie administrative française s'impose et sur tous les plans, une remise en ordre rendue nécessaire par dix années de Révolution ?
Si on prend comme premier test cette présence de Bonaparte aux séances de l'Institut, on obtient les résultats suivants:
— Bonaparte assiste à six séances de l'Institut en 1799, qui ne sont réparties que sur le dernier trimestre de l'année puisqu'il ne rentre d'Egypte qu'à la mi-octobre. C est beaucoup.
— En 1800, on note sa présence à huit séances mais réparties sur l'ensemble de l'année. Il y a donc une diminution de l'assiduité.
– En 1801, et toujours pour l'ensemble de l'année, Bonaparte n'assiste qu'à six séances, mais uniquement des séances de la première classe des sciences physiques et mathématiques. Néanmoins la baisse de l'assiduité s'accentue.
— En 1802, Bonaparte continue à venir aux séances de l'Institut jusqu'au 8 septembre. De janvier à septembre, il y vient cinq fois. Après le 8 septembre, les procès-verbaux ne portent plus la signature ni du citoyen Bonaparte, ni du Consul-à-vie, ni de l'Empereur.

Du point de vue de sa culture scientifique, alimentée en partie par les discussions et les rapports des travaux les plus récents portant sur un spectre de recherches scientifiques très large, on constate ici une coupure nette. Celle-ci passe chronologiquement entre les deux périodes du régime napoléonien très nettement délimitées pour l'historien. Avant le Consulat-à-vie, maintien d'un régime républicain et libéral, le citoyen Bonaparte est un membre de l'Institut à part entière, sans prérogative spéciale. Après le Consulat-à-vie, évolution rapide mais réelle vers une dictature personnelle de plus en plus pesante. Ni le Consul-à-vie, ni l'Empereur ne viendra plus à l'Institut. Mais il en reste membre (et ce jusqu'au 10 avril 1815): sa liste civile continua à débuter par cette recette :  » traitement de Sa Majesté l'Empereur et Roi comme membre de l'Institut, 1.500 francs « . Mais pas un membre comme les autres, et ce changement me parait très significatif.
 » L'Etat actuel de l'Institut des Sciences, Lettres et Arts, au 1er octobre 1805, met hors cadre, en tête de la première classe, l'Empereur nommé membre de cette classe, section de Mécanique, le 5 nivôse an VI « . Il ne figure plus au nombre des membres de la première section, aux côtés de celui de Monge, de Prony, de Périer, de Berthoud, de Carnot. Un changement de ton est intervenu entre Bonaparte et ses collègues. On est loin des déclarations du 6 nivôse an VI :  » Le suffrage des hommes distingués qui composent l'Institut m'honore. Je sens bien qu'avant d'être leur égal, je serai longtemps leur écolier. Les vraies conquêtes, les seules qui ne donnent aucun regret sont celles que l'on fait sur l'ignorance… « .
N'allons pas conclure trop hâtivement que cet éloignement de l'Institut où le tiennent les affaires politiques et militaires de la France signifie l'abandon par l'Empereur de son intérêt pour les sciences.

Il y a d'autres tests : les lectures de l'Empereur par exemple. Il lisait beaucoup. Que lisait-il ? Et surtout quelle place occupaient dans ses lectures les ouvrages de caractère scientifique ?
En 1802, Laplace présente au Premier Consul, le troisième volume de son monumental ouvrage  » La Mécanique Céleste « , ce qui lui vaut la lettre suivante :
 » Citoyen Laplace, sénateur, tout ce que j'ai lu de votre ouvrage m'a paru si parfaitement clair, qu'il me tarde pouvoir consacrer quelques semaines à en achever la lecture ; j'éprouve le regret de ne pouvoir y donner le temps et y porter l'attention qu'il mérite. C'est pour moi une nouvelle occasion de m'affliger de la force des circonstances qui m'a dirigé dans une autre carrière, où je me trouve si loin de celle des sciences… « .
Bonaparte
Saint-Cloud, 3 frimaire an XI
(24 novembre 1802)
Première constatation. Le Premier Consul, en charge des affaires de l'Etat depuis trois ans déjà, et engagé dans la réforme politique, judiciaire, administrative, commerciale et religieuse que l'on sait, trouve encore le temps et le plaisir d'aborder la lecture du troisième volume de la Mécanique Céleste qui développe la théorie des planètes (livre VI) et celle de la lune (livre VII) en améliorant au second ordre les approximations faites au livre II. Il faut noter que l'ouvrage renferme des résultats numériques directement utilisables par la mesure de la longitude en mer.

Deuxième constatation. Alors au sommet de sa popularité — la Paix d'Amiens vient d'être signée, le Concordat aussi — et de ses ambitions — la Constitution de l'an X date du mois d'août– le Consul -à-vie  » s'afflige  » de la force des circonstances qui l'ont dirigé vers une autre carrière, c'est-à-dire tient en 1802 exactement le même langage qu'à Passariano.
A cette date, il n'apparaît pas de hiatus dans la relation de Bonaparte avec les sciences au niveau du discours. Seulement de plus en plus, cette relation est transposée sur un autre plan : mise en oeuvre d'une politique scientifique, promotion des hommes qui illustrent la communauté scientifique et industrielle.

Troisième constatation. Il y a plus dans les relations de Bonaparte avec Laplace, mais ceci serait valable aussi bien pour un Berthollet, un Monge ou un Lacépède, que des relations d'estime réciproque :  » Je désire que les générations n'oublient pas, en lisant votre Mécanique Céleste, l'estime et l'amitié que j'ai portées à son auteur  » écrit Bonaparte en terminant sa lettre.
Si ambigu qu'on considère ce mot dans la bouche de Bonaparte, bornons-nous à constater qu'on le trouve rarement… sous sa plume !
En 1812, Laplace publie sa Théorie analytique des Probabilités, divisée en deux livres : l'un très mathématique et partant des fonctions genciatrices conduit à l'estimation de certaines intégrales définies lorsque des paramètres deviennent grands, l'autre plus volumineux concerne l'application aux probabilités elles mêmes.
L'Empereur qui reçoit cet ouvrage à Vitebsk, le remercie ainsi :  » Monsieur le comte Laplace, je reçois avec plaisir votre traité du Calcul des Probabilités. Il est un temps où je l'aurai lu avec intérêt, aujourd'hui je dois me borner à vous témoigner la satisfaction que j'éprouve toutes les fois que je vous vois donner de nouveaux ouvrages qui perfectionnent et étendent cette première des sciences. Ils contribuent à l'illustration de la nation. L'avancement et la perfection des mathématiques sont intimement liés à la prospérité de l'Etat « .
Cette lettre est datée du 1er août 1812 : la Campagne de Russie a commencé. Rien d'étonnant dans le fait que l'Empereur ne trouve pas la disponibilité d'esprit nécessaire à la lecture de la Théorie Analytique des Probabilités. La troisième et la quatrième coalitions, la guerre d'Espagne et la Campagne de Russie relèguent au loin cette  » paix de l'esprit  » que Bonaparte jugeait indissociable de toute réflexion scientifique.

Deux autres idées reviennent ici en leitmotiv de la pensée napoléonienne : premièrement, il existe une hiérarchie à l'intérieur des différents domaines qui constituent la science. A la tête de cette hiérarchie, les mathématiques (nous savons déjà par l'affaire Desgenettes qu'en dernière place vient la médecine). Napoléon redit en 1812 son intérêt pour cette première des sciences.
Deuxième idée : un Etat prospère est un Etat où prospèrent les mathématiques. Fait nouveau dans l'histoire : un chef d'Etat affirme ici vigoureusement la nécessité pour un Etat qui se veut puissant de se doter d'une véritable politique scientifique.
Le discours tenu ici à Laplace n'est pas différent au fond de celui tenu à Oriani quatorze années plus tôt. Mais, à cette date, on peut juger le gouvernement non sur ses discours, mais sur ses actes.
Ce qu'on retient de cette lettre, du point de vue de la culture personnelle de l'Empereur: il est évident que l'Empereur ne consacre plus de temps à la lecture d'ouvrages mathématiques. Mais pour ce qui est de l'intérêt qu'il porte encore aux publications scientifiques, nous avons cru bon d'interroger les bibliothèques du Premier Consul et de l'Empereur, témoins vivants de ses goûts intellectuels.

Place des ouvrages scientifiques dans les bibliothèques du Premier consul et de l’Empereur

Un autre test de la curiosité scientifique de Bonaparte après Brumaire : la place que tiennent les ouvrages scientifiques dans la bibliothèque du Consul et de l'Empereur. Disons tout de suite qu'une étude précise, méthodologiquement rigoureuse, de ce sujet serait passionnante, mais qu'elle s'avère dans l'état actuel de nos sources primaires, tout à fait impossible.

Avançons prudemment une première assertion: pendant son court passage au pouvoir, Napoléon n'a cessé de multiplier et d'enrichir ses bibliothèques, comme le remarque Mouravit :  » Pour le moment, je me borne bien à constater ceci : avoir des livres, avoir même une bibliothèque organisée, tout à sa portée, à toute heure, afin de subvenir aux nécessités comme aux imprévus dans les desseins formés et perpétuellement renouvelés par l'activité de son universelle intelligence vouée à la recherche de solutions promptes et nettes, ce fut pour Napoléon, dès l'origine, partout, toujours, jusqu'en ses courses militaires, une constante préoccupation, la seule habitude peut-être dont il ait subi la tyrannie « . D'où l'intérêt d'envisager l'aspect proprement scientifique de ces bibliothèques.

Le bibliothécaire en charge de l'ensemble des bibliothèques de l'Empereur à partir de septembre 1807, Antoine Alexandre Barbier, évalue à 50 000 volumes le contenu de l'ensemble des bibliothèques des Tuileries, du Trianon, de Compiègne, de Rambouillet, de Saint-Cloud et de Fontainebleau (en excluant les bibliothèques particulières des deux Impératrices).
Chiffre énorme, invérifiable puisque la plupart de ces volumes sont aujourd'hui introuvables. Ceci pour plusieurs raisons : l'Empereur, engagé à partir de 1803 et presque continûment jusqu'à la chute de l'Empire dans des expéditions militaires, ne se déplaçait jamais sans ce qu'il appelait  » ses bibliothèques volantes « . Or, les volumes composant ces bibliothèques de campagne étaient prélevés sur les bibliothèques particulières de ses résidences, ce qui introduisait un élément de désorganisation permanente dans ces bibliothèques.

Désorganisation qu'on ne peut donc imputer à la remarquable compétence de Barbier. Voilà pourquoi les catalogues des Tuileries et de Trianon ne révèlent pas de science bibliographique. Les divisions y sont multipliées, le classement des volumes arbitraires, surprenant. A titre de référence, nous prenons le catalogue du cabinet particulier de l'Empereur à Trianon, comportant, en 1815, 1928 volumes.
C'est le commentaire suivant de Mouravit qui justifie notre choix :  » Au temps des longs et cruels jours de déchéance, il écrit à Barbier, le 25 juin 1815, pour l'inviter à établir le catalogue des livres qu'il veut emporter avec lui. Il avait auparavant demandé au gouvernement de prendre ces livres dans la bibliothèque de Trianon.
 
De ce point de vue — du dévolu jeté par Napoléon dans une circonstance aussi capitale — l'inventaire de cette bibliothèque offre un exceptionnel intérêt « .
Sur le plan scientifique, qu'y trouvons-nous ? Une rubrique Sciences et Arts qui s'insère, entre Finances et Art militaire, de la façon suivante :

SCIENCES ET ARTS
INTRODUCTION
DIDEROT. — Encyclopédie. 35 vol.
Encyclopédie méthodique. 125 vol.
CICÉRON. — Traité de la nature des dieux. 2 vol.
BARTEZ. — Théorie du beau.
HISTOIRE NATURELLE, MÉDECINE
BUFFON. — Histoire naturelle. 36 vol.
LACÉPÉDE. — Histoire des poissons, ovipares et serpents. 6 vol.
BERNARDIN DE SAINT PIERRE. — Etudes de la nature. 5 vol.
VÉNETTE. — Tableau de l'amour conjugal
AGRICULTURE
L'Agronome, par Alliez. 2 vol.
DUHAMEL DU MONCEAU. — Éléments d'agriculture. 2 vol.
LEB RETO N. — Manuel de Botanique.
LA MARCK. — Flore française. 3 vol.
PHYSIQUE CHIMIE
FOURCROY. — Système des connaissances chimiques. 10 vol.
CHAPTAL. — La chimie appliquée aux arts. 4 vol.
MATHEMATIQUES
BEZOUT. — Cours de mathématiques. 6 vol.
MASCHERONI. — Géométrie du compas (A).
BOSSUT. — Calcul différentiel et intégral. 2 vol.
LAGRANGE. — Calcul des fonctions analytiques.
LACROIX. — Traité d'arithmétique, d'algèbre et de géométrie. 6 vol.
ALLAYZE., BILLY ET AUTRES. — Cours de mathématiques.

Choix surprenant à bien des points de vue:
— d'abord absence totale d'ouvrages concernant certains domaines essentiels de la science: la physique, l'astronomie. Absence quasi totale pour la médecine: un seul ouvrage, et sur le mariage !
— ensuite le classement de certains ouvrages : Lamarck est classé dans l'article Agriculture, alors que la rubrique Histoire naturelle existe ;
— enfin certaines présences sont insolites : le traité de la nature des dieux de Cicéron et la théorie du Beau de Barthez ;
— certaines absences sont très remarquées : celles des oeuvres de Laplace par exemple. L'ensemble des ouvrages scientifiques frappe donc par sa faiblesse: 250 volumes sur 1 928 que contient la bibliothèque, soit une proportion d'ouvrages scientifiques d'environ 12 %. Il étonne par bien des aspects.

On ne peut s'en tenir à ce seul catalogue pour tirer quelques conclusions que ce soit. Et d'autre part, il s'agit du contenu de la bibliothèque à la fin de l'Empire. Pour apercevoir une évolution dans les lectures de l'Empereur, encore faut-il pouvoir les comparer avec celles du début du Consulat par exemple.
Nous ne disposons pour ce faire que d'un seul autre catalogue — une simple notice en l'occurrence — établie en 1801 à Marseille par le bibliothécaire de la ville, C.F. Achard, lorsqu'il prit livraison et reçut en dépôt les caisses de livres qui avaient formé la bibliothèque de Bonaparte en Egypte et en revenaient. Nous savons que le général en chef avait choisi lui-même les ouvrages scientifiques.

C'est alors Ripault qui a la charge de bibliothécaire et les livres sont rigoureusement classés selon dix-neuf rubriques différentes qui sont les suivantes :

I Dictionnaires généraux II Académies
II Académies
III Langues
IV Mathématiques
V Astronomie
VI Physique
VII Chimie
VIII Histoire naturelle IX Médecine, chirurgie, pharmacie
X Agriculture et économie rurale XI Architecture
XII Art militaire
XIII Marine
XIV Economie politique
XV Géographie
XVI Histoire
XVII Voyages
XVIII Philosophie morale
XIX Littérature et romans

Comme l'ensemble de la bibliothèque comportait environ cinq cents volumes, on constate de visu la place royale qui revenait aux ouvrages scientifiques.
La bibliothèque municipale de Marseille ne possède plus aujourd'hui que quelques volumes sur tous ceux qui y furent déposés au retour d'Egypte. Et encore s'agit-il d'ouvrages provenant de la bibliothèque bien distincte de celle-ci, dont le préfet Thibaudeau fit transporter les caisses dans sa résidence. Malgré les notes et instances d'Achard, il ne les rendit jamais.

La conclusion s'impose d'elle-même si Napoléon — et tous les témoignages concordent sur ce fait — aimait les livres essentiellement pour leur contenu — et en faisait une consommation gargantuesque — au fil des années, la place des ouvrages scientifiques dans ses lectures s'amenuise sérieusement.
Sans qu'on puisse dire qu'elle disparaîsse, étant donné ce que l'on sait de l'usage que l'Empereur faisait de ses bibliothèques, surtout dans les dernières dernières années de l'Empire, où elles furent converties en fond de réserves où il venait prendre des munitions en livres qui l'accompagnaient dans ses voyages. Or, pendant la Campagne de Russie, la magnifique bibliothèque qui le suivait fut entièrement détruite. Peut-être expliquerait-on par là l'absence d'ouvrages de physique à Trianon alors que la rubrique qui apparaît sur le manuscrit de Barbier a été sûrement prévue pour en contenir ?

C'est l'étude de la dernière bibliothèque de l'Empereur, celle de Sainte-Hélène, qui apporte les éléments les plus intéressants sur la question qui nous occupe présentement. Celle de la persistance chez Napoléon toute sa vie durant d'un souci de culture scientifique.
Le premier fond de cette bibliothèque fut constitué de quelques ouvrages pris rapidement sous la pression des circonstances à la bibliothèque de Rambouillet. Ces ouvrages ne suffirent pas longtemps à étancher la soif de l'ex-Empereur qui passa commande en 1816 d'importantes quantités de livres. La commande fut renouvelée et plusieurs caisses de livres arrivèrent à Longwood. Leur estimation fut faite le 20 octobre 1816. Aucune notice détaillée n'existe de l'ensemble de cette bibliothèque que Napoléon réussit contre vents et marées à reconstituer là.

On sait qu'à sa mort ses livres furent saisis par le gouvernement britannique à l'exception de la collection particulière destinée au Roi de Rome, et des ouvrages distribués par l'Empereur mourant à ses compagnons d'exil. On en vendit une partie à un libraire français établi à Londres, Bossange qui écréma la bibliothèque et fit vendre le résidu aux enchères publiques dans cette même ville. L'expert Advielle se chargea de publier un catalogue; celui-ci ne comporte que cent-douze titres, dont un certain nombre d'ouvrages scientifiques qui ne peuvent avoir été commandés que par Napoléon lui-même.

Nous reproduisons cette partie du catalogue car il s'agit d'un document unique, et d'autre part c'est un témoignage difficilement réfutable de l'intérêt intellectuel qu à la fin de sa vie Bonaparte portait encore à la lecture des ouvrages scientifiques. Même Las Cases, auteur du Mémorial, est très discret sur ce point.

CATALOGUE, & c.
OCTAVO ET INFRA.
4. BEZOUT, Cours de Mathématiques, 2 tom. — Bohn, 1, 13.
 
There is One word written by Napoleon in the volume of Mecanique.
7. Bouillon La Grange, Manuel d'un cours de chimie, 3 tom.1803. — Komstown, 16.
8. BUFFON, DAUBENTON ET LACEPEDE, HISTOIRE NATURELLE, avec Notes, par Daudin, Montfort, Latreille, Mirbel, Sue, etc. Ouvrage formant un Cours complet d'Histoire naturelle, rédigé par Somini, 2 500 planches, 127 tom.. 1798-1807. — Balcroft, 24, 13, 6.
32. Haüy, Traîté de Minéralogie, 4 tom.. et 40 atlas. 1801 — Pippieg, 2, 6.
36. La croix, Cours de Mathématiques à l'Usage de l'Ecole centrale des Quatre-Nations, 9 tom.l805. — Reinbeth, 5, 10.
 
At the end of the volume which, contains the algebra, there are Three pages of Calculations by Napoleon.
48. Mentelle, Malte.Brun et Herbin. Géographie Mathématiques, Historique et Politique de toutes les Parties du Monde, 16 tom. et atlas en fol. half russia. — Bohn, 3, 6.
54. O'Reilly, Annales des Arts et des Manufactures, ou Mémoires sur les Découvertes modernes, etc. 42 tom. — Bohn, 3, 13, 6.
QUARTO.
96. Delambre, Astronomie, Théorique et Pratique, 3 tom. 1814. — Boteler, 2, 2.
99. Fourcroy, Système des Connaissances Chimiques, 5 tom. An. 9. — Wolriche, 2.
107. Rosier, Cours complet d'agriculture, planches, 12 tom.. — Thrope, 3, 10.
FOLIO.
III. Description de l'Egypte, publiée par Ordre de Napoléon, 2 livraisons ; Antiquités, 2 tom.. atlas folio ; Etat moderne, 2 tom. Ditto ; Histoire Naturelle, 2 tom. Ditto ; Atlas général de l'Egypte, 1 tom. super royal atlas folio, incomplet, several plates, etc., having been cut out by Napoléon — Bohn, 34, 13.


L’image déformante du Mémorial de Sainte-Hélène

Une lecture rapide du Mémorial de Sainte-Hélène ne permet pas de distinguer dans la personnalité napoléonienne un goût nettement marqué pour les sciences.
Mais une relecture attentive révèle quelques phrases de l'Empereur qui disent beaucoup plus long que ce qu'en comprend son historiographe. En effet, pour le grand metteur en scène de la version pseudo-historique de la figure napoléonienne qu'est Las Cases, certains décors sont plus flatteurs que d'autres, certains propos plus  » payants « . Gardons ce terme même s'il choque ici.
Dans ce  » rabâchage des idées napoléoniennes  » que constitue le Mémorial aux yeux de l'historien Jean Tulard, voyons autant l'effet de l'esprit vieillissant de l'Empereur que la  » volonté délibérée d'un auteur habile dans l'art d'attirer les succès de librairie « . Las Cases s'explique directement là-dessus avec beaucoup de complaisance et de naïveté, quand il fait l'historique de son premier ouvrage édité en 1803 et 1804 sous un pseudonyme : l'Atlas de Lesage.

Revenons au contexte historique qui fait d'un officier de marine de l'Ancien Régime aux opinions naturellement royalistes, contraint d'émigrer en Angleterre après le débarquement manqué de Quiberon, un écrivain d'abord, un best-seller ensuite :  » Après avoir tâté sans succès plusieurs directions, écrit-il dans le Mémorial, je résolus de n'avoir recours qu'à moi-même, et je me décidai à écrire : c'était à peu près faire comme Figaro. Je balançai un moment à me jeter dans les romans. Les propositions d'un libraire m'en donnèrent la pensée ; mais il me demandait trop et prétendait me donner trop peu. Je me décidai pour l'histoire… ; alors me prit l'idée même de l'Atlas historique. C'en fut assez pour me tirer dès l'instant d'embarras et me composer même une véritable fortune. Je me mis à en publier quatre feuilles par trimestre. Alors vraiment j'eus au moral et au matériel un succès prodigieux, intérêt, bienveillance, offres de toute espèce, argent, connaissances, me tombèrent de toutes parts « .
Encore plus intéressante est la façon dont Las Cases s'y prend pour vendre son Atlas à Paris, l'importance qu'il accorde aux relations personnelles dans les transactions purement commerciales :  » C'est là surtout, que j'ai pu me convaincre du grand avantage de faire ses affaires soi-même, et de tout l'empire qu'exercent la complaisance et les bonnes manières dans les transactions de la vie « .

La tentation est grande de trouver ici la réponse à la question sans cesse formulée par Napoléon à Las Cases et que nous résumons en deux points :
1)
pourquoi m'avez-vous suivi en exil, vous dont je n'avais jamais remarqué la présence au conseil d'Etat (où Las Cases joua un rôle mineur à la fin de l'Empire), vous qui m'étiez totalement inconnu (Napoléon n'avait pas entendu parler du fameux Atlas) ?
2) pourquoi vouer un culte à une personnalité qui, par bien des aspects, est complètement opposée à la vôtre ? Il est étonnant que l'Empereur qui s'intéressait tant aux atlas (d'une façon générale à tous les ouvrages traitant d'histoire et de géographie, il y aurait là une autre thèse à écrire) n'ait pas eu sous les yeux celui de Las Cases. Nous trouvons à cela plusieurs explications:
— la première clef est donnée par Las Cases lui-même :  » Il fut fait à l'Empereur un rapport par l'Institut sur les ouvrages qui avaient paru depuis quelques années ; l'Atlas y fut maltraité (opus cité dans le tome 2, page 52) ;
— or Bonaparte se reposait entièrement sur les rapports de l'Institut pour se faire une idée personnelle de la valeur des ouvrages scientifiques et littéraires qui paraîssaient sous le Consulat et l'Empire,  » De même que l'Empereur avait coutume de livrer à des membres de l'Institut toute idée scientifique qui venait en tête  » (tome 1, page 138) ;
— autre clef : il ne s'agit pas d'un ouvrage destiné à l'élite cultivée, mais d'un ouvrage de vulgarisation, l'ancêtre des atlas que l'on compose aujourd'hui à l'usage des collèges et lycées. La présentation est séduisante, différentes couleurs sont utilisées et des tableaux très récapitulatifs permettent de faire tenir l'histoire universelle ancienne sur une feuille folio par exemple ! D'ailleurs, cet ouvrage sera adopté par Fourcroy pour figurer au nombre de ceux qui doivent composer la bibliothèque d'un lycée (lettre de Fourcroy à Lesage du 20 frimaire an XII).

La perplexité de l'Empereur à ce sujet dut se dissiper le 5 octobre 1816, jour où il découvrit qu'en dehors des Mémoires de sa vie qu'il dictait lui-même à Las Cases, celui-ci tenait son propre Journal de la vie à Longwood. Voici ce qui se passe ce jour-là :  » Puis il a gagné la calèche, où je suis monté seul avec lui, et le Journal a fait la conversation de toute la promenade. L'Empereur s'est fort étendu sur ce sujet, l'idée lui en plaisait beaucoup ; il m'a dit plusieurs choses à cet égard, concluant que ce pourrait devenir, par les circonstances particulières, un ouvrage unique, un trésor sans prix pour son fils, etc. (sic) « .
Las Cases garde donc pour lui les commentaires de Napoléon sur ce sujet. Il est clair que l'Empereur avait compris tout le profit commercial que ce vulgarisateur de génie tirerait d'un Napoléon en exil.

Ce qui entre plus spécialement dans le cadre de notre sujet, c'est de remarquer que Las Cases, de par sa tournure intellectuelle et ses goûts personnels, était peu porté vers les sciences, et donc mal placé pour écouter ce que l'Empereur avait à dire sur ce sujet.
Cette absence d'esprit méthodique, analytique, scientifique en un mot, agace prodigieusement Napoléon. Deux exemples :
— le 2 août 1816, Las Cases déjeune avec l'Empereur et le sujet de la conversation roule sur l'émigration :
 » Voilà déjà plusieurs fois que vous me dites une grande partie de ces choses, et cependant elles ne demeurent pas dans ma tête parce que vous me les débitez sans ordre. Ecrivez-en un petit historique régulier… demande Napoléon « . Historique qui lui donnera l'occasion de se gausser des idées de Las Cases et des émigrés.
— le 15 septembre 1816 :  » Aujourd'hui l'Empereur a profité d'un instant de beau temps pour aller se promener vers le jardin de la compagnie. J'étais seul avec lui… j'osais me permettre de suggérer quelques idées. Il les a repoussées en se moquant fort de moi :  » Allons, allons, mon cher, a-t-il dit, vous êtes un niais… et ne vous fâchez pas de l'épithète, elle est toujours de ma part un brevet d'honnête homme! « .

Sous l'insulte, qui l'atteint sans doute profondément, Las Cases se doit de réagir et, dans les jours qui suivent, deux anecdotes retiennent particulièrement notre attention.
La première se situe le 4 octobre 1816 (l'Empereur prend une leçon d'anglais et trouve à Las Cases des dispositions de maître d'école. Dispositions, explique Las Cases, qu'émigré il a gagnées à Londres en un temps où il donnait des leçons pour survivre) :  » Mais au fait, interrompt l'Empereur, vous autres avez dû honorer le métier, sinon par votre science, du moins par vos manières… Et je lui appris qu'un de nos princes avait donné des leçons de mathématiques pendant son émigration. Et ce seul acte, s'est-il écrié vivement, en fait un homme… « .
Voilà que Las Cases découvre tout à coup que le chemin qui conduit à l'estime de l'Empereur passe… par les mathématiques.
Quelle naïveté dans l'attitude du mémorialiste et quelle surprise pour le lecteur quand au samedi 5 octobre 1816, soit le lendemain même de cet épisode, le Journal de Las Cases commence par ces mots :  » J'étais encore couché lorsque d'assez bon matin j'ai entendu la porte de ma chambre s'ouvrir doucement. J'ai aperçu un bras entr'ouvrant avec autorité mon rideau; c'était celui du maître. Heureusement, je me trouvais entre les mains un ouvrage de géométrie, ce qui l'a édifié, et sauvait, a-t-il dit, ma réputation… « .
Il est presque inutile de souligner l'invraisemblance de la scène. Les rideaux sont encore tirés et Las Cases lit un ouvrage de géométrie ! L'invraisemblance est moins grande sur le fond : la formation scientifique reçue par Las Cases devait différer fort peu de celle de Bonaparte, et de plus ils ont le même âge. Las Cases a poursuivi ses premières études au collège Oratorien de Vendôme, qu'il quitta pour entrer à l'Ecole Militaire de Paris, puis à l'Ecole d'Application de la Marine. Une brillante carrière d'officier s'annonçait pour lui, qui fut brutalement interrompue par la Révolution française.
Le soir même  » après dîner, l'Empereur s'est amusé à résoudre des problèmes de géométrie et d'algèbre : cela lui rappelait son jeune temps, disait-il, et il nous étonnait fort de l'avoir si peu oublié « . En recoupant ce fait avec une autre phrase allusive de Las Cases :  » Je l'ai vu lire à Sainte-Hélène, dix ou douze heures de suite, des sujets abstraits, sans en paraître nullement fatigué  » (25 novembre 1815), aucun doute ne subsiste quant à l'intérêt porté par l'Empereur à la fin de sa vie à la lecture d'ouvrages de sciences pures.
Ibidem, page 47. Il s'agit vraisemblablement de problèmes posés dans les volumes de Bezout ou dans le cours de mathématiques de Lacroix, puisque le catalogue de Bossange mentionne trois pages de calculs de la main de Napoléon à la fin de cet ouvrage.

Les derniers témoignages de l'activité scientifique de Napoléon ne seront d'ailleurs pas ceux de Las Cases qui, rappelons-le, quitte Longwood en novembre 1816. Sa correspondance sera saisie, et le Gouverneur se trouvera informé des plaintes que Las Cases voulait faire parvenir en Europe concernant le sort de l'Empereur. Ces plaintes paraîssent aux historiens de cette période fort peu justifiées aujourd'hui. Menacé d'être envoyé prisonnier au Cap, Las Cases ne changera pas sa façon d'agir, et sera arrêté le 27 novembre 1816 en présence même de Napoléon.

La tâche de mémorialiste sera reprise par un autre compagnon d'exil, le général comte de Montholon et celle de bibliothécaire par son épouse Madame de Montholon qui repart en France avec une mission de confiance de l'ex-Empereur : choisir les meilleurs ouvrages qui paraîssent et les lui envoyer à Longwood.  » Vous devez avoir reçu maintenant une quantité de livres. Je me suis toujours occupée de vos instructions à cet égard « , écrit-elle à Napoléon le 26 août 1820.
Les livres vendus à Londres proviennent sans doute à la fois des caisses arrivées de Newcastle en 1816 et des commandes passées par Napoléon à Madame de Montholon. Las Cases ( » Il ne faudrait pas croire que ces livres fort médiocres fussent choisis par lui « ) et des historiens plus récents (marquis de Sayve, Napoléon et les livres, Paris, 1927) ont accrédité l'idée qu'il s'agissait d'ouvrages fort médiocres qui ne correspondaient pas aux commandes de l'Empereur. Le catalogue de Londres ne nous permet pas d'accepter un pareil jugement.

C'est au plus dévoué des serviteurs de Napoléon, le témoin de tous les instants et des derniers, c'est à Marchand que nous laissons la conclusion de cet article, le dernier récit qui concerne directement notre propos :
 » Un jour que j'étais resté seul auprès de l'Empereur, pendant qu'il était dans son bain, il me demanda si je saurais lui dire ce que son corps déplaçait d'eau; je fus obligé d'avouer mon ignorance :  » Donne-moi du papier et du crayon ; je vais te le dire « . Il en fit le calcul dont le chiffre ne m'est pas resté dans la mémoire.  » Les élèves de l'Ecole Polytechnique, lorsque j'allais les voir, étaient toujours heureux de résoudre les questions que je leur posais « . L'Empereur disait que l'Ecole Polytechnique avait toujours été l'objet de sa sollicitude. Elle était fondée par Monge qu'il aimait; Laplace, Lagrange, Prony, étaient ses amis et en étaient les chefs. On y enseignait les sciences mathématiques qu'il affectionnait « .

Bibliographie

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Titre de revue :
Revue du Souvenir Napoléonien
Numéro de la revue :
340
Numéro de page :
2-26
Mois de publication :
04
Année de publication :
1985
Année début :
1779
Année fin :
1821
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