Napoléon III et Pasteur

Auteur(s) : LEMAIRE Jean-François
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La vie créative du savant se divise en deux périodes de part et d’autre du désastre de 1870.
La première est propre au Second Empire, durant lequel, avec la participation très active de Napoléon III, Pasteur démontre que toute fermentation est l’œuvre de micro-organismes, mettant simultanément sur pied la création de l’enseignement scientifique. C’est celle des controverses sur la génération spontanée ou la théorie microbienne, celle des travaux sur le lait, le vin et les vers à soie, mais celle aussi de l’hémiplégie et du fauteuil fantôme au Sénat.
Durant la seconde, la bière remplace le vin, et c’est aux protestations parfois véhémentes de l’Académie de médecine, l’épopée des vaccinations, les travaux relatifs au charbon et au choléra des poules, enfin le triomphe sur la rage et la déification républicaine de Pasteur au nom des sciences au côté de Victor Hugo pour les lettres. Lui-même écrivant en 1871 : » la guerre a mis mon cerveau en jachère, je suis prêt pour de nouvelles productions » admet implicitement le partage de son œuvre en deux phases, dont la première se déroule sous l’aigle napoléonienne.

Napoléon III et Pasteur
Pasteur, Doyen de la faculté des sciences de Lille en 1857 © DR

De la Grande Armée à l’Académie

Celle-ci déploie ses ailes très tôt dans la vie de Louis Pasteur. Jean-Joseph, son père, touché par la conscription en 1811, combattra au sein de la Grande Armée jusqu’à la chute de l’Empire. En avril 1814, au lendemain de la bataille de Bar-sur-Aube, il est parmi les sous-officiers du 3e régiment de ligne décorés de la Légion d’honneur. Devenu tanneur à Dôle, comme le sont les siens depuis plusieurs générations, on l’imagine, au soir d’une rude journée de travail, un verre de vin jaune à la main, racontant inlassablement à ses enfants les grandes heures de l’épopée.
Reçu simultanément à l’École Normale (sciences) et au doctorat-ès-Sciences en 1846, Louis poursuit ses études à Paris, et vivant sur place les événements de 1848, prend parti « pour la sainte cause de la République », moins pour celle-ci que par hostilité à la monarchie de Juillet, héritière des Bourbons. Nommé professeur suppléant de chimie à Strasbourg en 1849, il se révèle un ardent partisan du coup d’État.
« L’avenir est au beau », écrit-il en décembre 1851, à son père. « Jamais gouvernement n’a été aussi fort, je crois, que celui de Louis-Napoléon actuellement ». Titulaire de la chaire de chimie en 1852, ses travaux sur les acides tartriques attirent à nouveau l’attention sur lui et entraînent, en 1854, sa nomination comme doyen de la Faculté des Sciences de Lille. Pour celle, en 1857, d’administrateur de l’École Normale, sa sympathie pour l’Empire a certainement joué, mais, à peine arrivé à Paris, il publie deux mémoires, l’un sur la fermentation lactique, l’autre sur celle de l’alcool, qui rappellent que, chez lui, le chercheur est plus que jamais à l’affût.

Poussé par ses maîtres, le physicien Jean-Baptiste Biot (1774-1862) et le chimiste Jean-Baptiste Dumas (1800-1884), qui est également sénateur, président du Conseil municipal de Paris et a même été ministre, Pasteur, tout en entretenant une controverse sur la présence de micro-organismes dans l’air, entame à l’Académie des sciences un parcours moins aisé qu’on aurait pu le penser. Largement battu en 1857 dans la section de minéralogie, il l’est de nouveau en 1861 dans celle de botanique ; à deux reprises même : d’abord lors d’un comité secret qui, par 28 voix contre 23, rejette sa candidature dans cette section, mais reviendra sur ce vote ; puis, lors de l’élection même où il n’obtient que 24 voix contre 38 au botaniste Duchartre (1811-1894). C’est finalement en se présentant à nouveau dans la section de minéralogie qu’il est élu en décembre 1862 par 36 voix contre 21 au géologue Des Cloizeaux qui n’hésite pas à se présenter « avant tout comme l’adversaire de M. Pasteur ».

Ce succès, obtenu sinon à l’arraché, du moins laborieusement, est important pour lui, car, tout en confortant son autorité scientifique, il lui ouvre les portes du » Grand-Monde » ; et cela compte à Paris sous le Second Empire, surtout pour un scientifique en perpétuelle quête de crédits. « Nous dînons ce soir chez la princesse Mathilde, il y a Nieuwerkerke, Sainte-Beuve, un savant du nom de Pasteur, etc. » écrivent, en janvier 1863, les Goncourt. D’autre part, son élection à l’Académie des sciences comporte, suivant la tradition, d’être présenté à l’Empereur et l’audience qu’en mars 1863, celui-ci donne à Pasteur, se déroule dans une atmosphère particulièrement cordiale. Jean-Baptiste Dumas en aura été l’artisan, car voilà déjà plus d’un an qu’à son initiative des relations se sont nouées entre « le savant nommé Pasteur » et l’entourage de l’Empereur. L’intermédiaire est un des aides de camp de celui-ci, le colonel Ildephonse Favé, à qui est revenu de commenter au souverain un résumé des travaux en cours du chercheur sur « les corpuscules organisés présents dans l’atmosphère ». Napoléon III a fait plus qu’écouter Favé. Il a demandé des détails à Dumas, puis s’est lui-même plongé dans le mémoire. Ces faits, rapportés par les propres témoins à Pasteur permettent à celui-ci de faire état de « l’intérêt imprévu que sa Majesté a daigné prendre à [s]es travaux ». Les choses en sont là quand a lieu l’audience que lui vaut son élection à l’Académie des sciences.

Ildephonse Favé

Il va de soi que Napoléon III n’ignore rien de l’adhésion du savant au régime, mais le souverain nourrit, d’autre part, une incontestable curiosité scientifique.

« Le vif intérêt que l’Empereur porte aux sciences et à leurs applications n’est un secret pour personne » écrira Pasteur plus tard ; aussi est-il parfaitement à l’aise dans les questions qu’il pose à celui-ci sur l’intervention des « animalcules » (on ne dira microbes qu’en 1878 ­ dans les maladies), s’attardant en particulier sur la malaria dont il a suivi de près certaines poussées durant la campagne d’Italie, l’encourageant aussi à aller plus loin dans » (ses) recherches vers la connaissance des maladies des vins. »

Le visiteur est littéralement conquis. « C’est un type extraordinaire que cet homme-là » écrira-t-il peu après. De fait, il n’aura plus désormais de termes assez laudatifs pour qualifier Napoléon III, Eugénie, voire le Prince impérial. Félicitant de sa nomination le précepteur de celui-ci, Augustin Filon, dont il connaissait d’ailleurs la famille, il pourra donner l’impression de ne reculer devant aucune génuflexion en lui écrivant :

« … par l’admiration que j’ai pour l’Empereur et pour l’Impératrice, personne peut-être ne désire plus ardemment que moi votre plein succès », ajoutant plus loin : » vous arriverez à développer dans votre jeune élève la grandeur d’âme de l’Empereur et les saintes vertus de l’Impératrice. C’est mon vœu le plus cher ».

Hyperboles du courtisan, écrites avec l’arrière-pensée qu’elles tomberont sous les yeux des souverains ? Expression d’un sentiment sincère qui ne doit ses boursoufflures qu’au langage de Cour ? Deux séquences vont nous démontrer qu’il s’agit bien de la seconde hypothèse. En 1864, c’est-à-dire au moment même où se renforcent ces liens privilégiés sont alors simultanément candidats à l’Académie des sciences le physicien Léon Foucault (le père du télescope) et le cher colonel Favé. En dehors même de leurs relations cordiales, ce dernier n’est pas n’importe lequel des aides de camp de l’Empereur. C’est celui qui est en charge du courrier ; qui, à sa guise, présente ou enterre la moindre lettre, la moindre demande de crédits aussi, adressée au souverain. C’est lui, avons-nous vu, qui avait été chargé des premiers contacts entre les Tuileries et Pasteur. C’est encore lui qu’après l’audience impériale, celui-ci avait pris pour confident : « les applications de mes idées me semblent immenses, lui avait-il écrit, je me trouve préparé pour aborder ce grand mystère des maladies putrides dont je ne puis détacher ma pensée quoique j’en mesure et la difficulté et le danger ». Quelle confidence ! Tout ce qu’on appelle communément aujourd’hui « l’œuvre pastorienne » est contenu dans cette phrase. Enfin, polytechnicien et spécialiste de l’artillerie, l’œuvre scientifique du colonel est loin d’être négligeable. Sous la République, les portes de l’Académie s’ouvriront d’ailleurs (1876) devant l’ancien aide de camp de l’Empereur.

Mais, pour Pasteur, entre Foucault et Favé, l’hésitation n’est, dans l’instant, pas possible.

« Que j’étais loin de prévoir, écrit-il sans le moindre embarras au colonel, que si j’avais un jour la satisfaction d’apprendre que vous étiez candidat à une place vacante à l’Académie, je serais parmi ceux qui ne contribueraient pas à votre succès. C’était cependant le vif chagrin qui m’était réservé. Je ne vois pas le moyen de ne pas voter pour M. Foucault ».

Favé saura en prendre son parti, car, Foucault élu, ses rapports avec Pasteur demeureront excellents. Ce qui pour celui-ci est bien opportun, au moment où, sans en devenir jamais un des intimes, il se rapproche encore du Palais. Le second exemple est encore plus éloquent, car c’est à la fois à l’Empereur et à l’Impératrice que le savant va dire non. Et, paradoxalement sur le sujet qui lui tient le plus à cœur : le financement de la recherche.

 La « biomendicité »

Une grande partie de sa vie aura, en effet, été marquée par ce que le professeur Jean Bernard nomme aujourd’hui » la biomendicité ». Déplorant en 1860, dans une lettre à Victor Duruy » les difficultés (liées) à l’absence de toute ressource pécuniaire régulière et permanente », il souligne que « son laboratoire (n’)a vécu (que de) faveurs, une année secouru par l’Académie des sciences, une autre par des indemnités accordées par votre Excellence ». « J’ai dû également, ajoute-t-il, recourir maintes fois à mes propres ressources ». Or, le temps que le scientifique consacre à mendier, il ne l’utilise pas à faire progresser ses travaux.

« Il y a dans la vie de tout homme voué à la carrière des sciences expérimentales un âge où le prix du temps est inestimable : cet âge rapide où fleurit l’esprit d’invention, où chaque année doit être marquée par un progrès (puisse-t-il ne pas y demeurer bloqué) sous la pression d’obstacles qui ont pour cause l’insuffisance des ressources réservées (aux) sciences dans notre pays ».
Pasteur dans les baraquements de la rue Vauquelin (Musée Pasteur)

Source : www.avenir-agricole-ardeche.fr
Source : www.avenir-agricole-ardeche.fr

En décembre 1865 donc, alors qu’à la demande de J.-B. Dumas, sur la suggestion même de Napoléon III, Pasteur se penche déjà sur les maladies des vers à soie susceptibles d’avoir des répercussions catastrophiques sur l’industrie textile, il est invité avec le neurologue François Longet (1811-1871) à une des séries de Compiègne, autrement dit à passer une semaine entière dans la proximité du couple impérial. Une surprise de taille l’y attend, Eugénie, entre une séance de microscopie avant le thé et un exposé à bâtons rompus sur la génération spontanée après le dîner, lui demande, en effet, pourquoi, plutôt que de s’user à se battre pour des crédits, » ne tire-t-il pas profit de ses études », le moyen existe, il est assez simple, il lui suffit de breveter ses découvertes. À proximité, l’Empereur approuve du chef. Abasourdi, Pasteur sur le champ ne dit rien. La réponse est quelques jours plus tard adressée à l’incontournable Favé, à charge de celui-ci de la communiquer à qui de droit :

« Le savant qui se laisse aller à la tentation d’application industrielle cesse par-là même d’être l’homme de la science pure. [Cette préoccupation] paralyse en lui tout esprit d’invention pour l’avenir. (Pourrais-je mener librement mes recherches) si j’avais l’attache d’un brevet à exploiter ou qui le serait par une personne dont je partagerais toutes les préoccupations de gain d’argent. Il y a des moments pénibles, c’est vrai, ceux où je songe à des dots que mes chères petites filles pourront bien ne jamais avoir ». Et de terminer en adjurant le colonel de convaincre le souverain que la science désintéressée ne relève pas d’un » préjugé ». La seule formule pour faire fonctionner les laboratoires demeure donc, pour lui, l’obtention de crédits qu’il continue à solliciter inlassablement. Ne serait-ce qu’en septembre 1867, dans une lettre personnelle à Napoléon III, dont l’enjeu donne le vertige : » mes recherches sur les fermentations et sur le rôle des organismes microscopiques ­ [ce n’est pas encore » microbes », mais ce n’est déjà plus » animalcules »]­ ont ouvert (…) des voies nouvelles dans les industries agricoles et les études médicales. Mais le champ qui reste à parcourir est immense ». Aussi, celui-ci ne doit pas être tributaire des moyens matériels et, si Pasteur sait tourner ses phrases de politesse au point de leur donner parfois l’apparence de flatteries bassement courtisanes, convenons qu’il sait aussi trouver les mots qui décrochent les crédits : » Le temps est venu d’affranchir les sciences expérimentales des misères qui les entravent, poursuit-il. Tout nous y invite : l’excitation d’un grand règne et la nécessité de maintenir la supériorité scientifique de la France vis-à-vis des efforts des nations rivales ».

La formule a fait mouche : L’année 1868 débute, en effet, par la venue de l’Empereur flanqué d’Eugénie dans son laboratoire à la Sorbonne, traversant, en prime, ceux de Foucault (applications de l’électricité), de Deville (applications de l’aluminium) et de Lamy (propriétés du thallium). Pour la circonstance, Pasteur prend la plume du journaliste, relatant lui-même dans le Moniteur Universel (n° 28, du 28 janvier 1868) la visite des souverains. Pour leur faire sa cour ? Là encore, un coup d’œil rapide peut en donner la fausse image. D’un passage à l’autre, on le voit, s’agissant de Napoléon III, faire référence ­ (ou révérence ?) « aux fortes études qui ont mûri sa haute intelligence », « aux preuves ostensibles de sa sollicitude pour les savants », ou « à la bonté touchante » d’Eugénie, lorsqu’elle prend des nouvelles de Foucault, alors malade. En réalité, le souci de Pasteur est autre.
En écrivant lui-même l’article il peut à sa guise y introduire l’urgence de voir discuter bientôt « devant les chambres et l’opinion publique, la nécessité de doter plus dignement les établissements d’enseignement supérieur et de fonder des institutions capables de développer et de soutenir l’esprit d’invention dans le pays ». De même, la présentation à l’Empereur d’Heinrich Ruhmkorff « sagace et inventif constructeur » mérite-t-elle d’être lue au second degré : « Je ne saurais dire pourtant lequel a dû être le plus touché, du noble ouvrier ou du Prince auguste, ami et providence du peuple, saluant dans M. Ruhmkorff le prolétaire qui a su conquérir un nom européen ».
On notera sans surprise que cette formule est déjà venue au bout de sa plume. En 1863, commentant un refus de crédits qui l’obligeait à annuler une tranche de travaux, n’avait-il pas écrit à Duruy : « l’Empereur eut été, pardonnez-moi ce langage, mon obligé plutôt que je n’aurais été le sien ; quelle comparaison à établir entre une dépense relativement minime et une amélioration sensible et permanente dans une des sources principales de la richesse du pays ? »

« Je suis brisé par la douleur »

Deux mois après la visite du couple impérial à la Sorbonne, en mars, Napoléon III réunit aux Tuileries, dans son propre cabinet, une commission destinée à réfléchir à la réforme de l’enseignement scientifique et où se comptent Rouher, Duruy, Vaillant, Claude Bernard, Sainte-Claire Deville et dont Pasteur assurera la synthèse. Mais ses ébauches de conclusions qu’il mène conjointement à ses recherches sur les maladies des vers à soie, n’ont encore débouché sur rien de concret qu’il est, en novembre de la même année, frappé par une hémiplégie du côté gauche. Les premiers jours sont très sombres. « Tu prieras M. Dumas, demande à sa femme le malade, qui conserve la plénitude de son intelligence, de dire à l’Empereur que je suis mort avec le regret de ne pas avoir assez fait pour honorer son règne ». Tout en demeurant lourdement handicapé, il se remettra suffisamment vite pour envisager de reprendre ses activités.
Mais Napoléon III, qui a d’abord envoyé à son chevet Andral (1797-1875), son médecin-consultant le plus qualifié, puis fait prendre quotidiennement de ses nouvelles, entend qu’il aille alors passer quelques mois de convalescence à la villa Vincentina, près de Trieste, que sa cousine la comtesse Camerata, fille d’Élisa, vient de léguer au Prince impérial. C’est donc là qu’il achève ses travaux sur les maladies des vers à soie qu’il dédie à Eugénie, partageant en mai 1870 le sentiment de cette majorité écrasante d’électeurs qui pensent inscrire, par leurs votes, le régime dans la durée. » Une dynastie qui compte tant de gloire et de grandeur et qui s’appuie en outre sur un règne comme celui qui se déroule sous nos yeux est inébranlable », écrit-il au maréchal Vaillant.

Alors qu’il regagne Paris, il apprend que Napoléon III, dans une promotion où figurent Émile Augier, Maxime du Camp ou le fidèle Piétri, vient de le nommer sénateur à vie en ce qui le concerne « pour services rendus à la Science ». Mais ce titre qui le flatte ne verra pas même le jour ; signé le 27 juillet 1870, le décret prévu pour le 15 août n’aura pas le temps d’être publié au Journal Officiel. La chute du régime afflige sincèrement le savant.

« Je suis brisé par la douleur, toutes mes illusions sont évanouies, adresse-t-il à Vaillant. Malgré les vaines et stupides clameurs de la rue et toutes les lâches défaillances de ces derniers temps, l’Empereur peut attendre avec confiance le jugement de la postérité. Son règne restera comme l’un des plus glorieux de notre histoire ».

Voici venue la seconde partie de sa vie et, pour lui, le temps « d’aborder le grand mystère des maladies putrides » ou, comme il le dit aussi plus sobrement, « celui des recherches sur les maladies contagieuses », qui s’achèvera par son apothéose à la Sorbonne, au bras de Sadi Carnot, président de la République.
Mais cette phase qui l’immortalise à jamais, lui-même ne l’aura abordée qu’avec les armes que Napoléon III lui aura données. Tout ce qu’il va démontrer ou découvrir, le champ immense qui restait à parcourir ayant ouvert, selon l’expression de Paul Bert, « des horizons presque sans limites » se trouve en filigrane dans les travaux encouragés par l’Empereur. Lorsqu’en 1874, l’Assemblée Nationale lui votera une « récompense nationale » ­ qui n’est en fait que celle au sujet de laquelle le souverain avait, en juillet 1869, demandé au Conseil des ministres de lui faire une proposition ­ avant même de remercier Thiers qui, président de la République, a largement payé de sa personne pour la lui faire obtenir, sa première réaction, l’ex-Empereur étant mort, est l’envoi d’un message de gratitude à Eugénie.
Pasteur ne s’est pas plus trompé sur Napoléon III que sur l’ensemble de ses travaux dont on mesure sans cesse « les horizons sans limites » qu’ils ont ouverts. « L’Empereur peut attendre avec confiance le jugement de la postérité », écrivait-il à Vaillant. L’expression est juste, reste que la postérité pourrait se hâter un peu plus à la matérialiser.

Pour aller plus loin, sur le site de l’Institut Pasteur

Les travaux de Louis Pasteur de 1847 à 1861
Les travaux de Louis Pasteur de 1862 à 1877
Les travaux de Louis Pasteur de 1877 – 1887

Mise à jour : 21 novembre 2022

Titre de revue :
Revue du Souvenir Napoléonien
Numéro de la revue :
407
Numéro de page :
19-27
Mois de publication :
mai
Année de publication :
1996
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