Napoléon III sur le champ de bataille

Auteur(s) : GARNIER Jacques
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Après Waterloo, la famille Bonaparte est exilée. Hortense s'est retirée à Arenenberg où le futur Napoléon III y a pour précepteur Le Bas, fils de conventionnel qui sera ensuite remplacé par Vieillard, un ancien artilleur. Puis, il suit les cours de l'école militaire de Thoune, dans le canton de Berne où, sous la direction du général Dufour (1), il perfectionne les quelques connaissances sur l'artillerie et le génie que lui avait inculquées son précepteur.

Formation et oeuvres militaires

En février 1831, Louis- Napoléon a 22 ans, il est entrainé dans une insurrection en Romagne qui lui vaut le grade de capitaine d'artillerie. L'artillerie, l'Italie… Comment ne pas rêver au fabuleux destin de l'Oncle ? Et cela d'autant plus que la mort du duc de Reichstadt, le 22 juillet 1832, fait de lui le chef de la famille Bonaparte. Il importait donc, dès ce moment, de se faire connaître. Il commence donc à écrire des ouvrages à prétention militaire. Des Considérations politiques et militaires sur la Suisse (Paris, Levavasseur, 1833) d'abord, puis un Manuel de l'artillerie à l'usage des officiers d'artillerie de la République Helvétique (Zurich, 1836), qu'il distribuera assez généreusement à des officiers supérieurs de l'armée française, à des personnages importants et à des journalistes afin de faire connaître ses compétences militaires.
 
Après deux tentatives avortées de prise du pouvoir, « enfermé » au fort de Ham, il fait paraître en 1841 une Note sur les amorces fulminantes (2). En prison, il travaille, avec l'aide du futur général Favé (3), à un monumental ouvrage : Étude sur le passé et l'avenir de l'artillerie. L'introduction du 1er volume (Paris, Dumaine, 1846), signé du seul Prince Napoléon- Louis Bonaparte, donne la mesure du projet, qui est ambitieux : les quatre premiers volumes étudieront l'histoire des armes à feu en général, le cinquième étant consacré aux « considérations sur l'avenir de l'artillerie, ou améliorations futures, démontrées comme conséquence des progrès qu'a fait l'artillerie depuis cent ans ».
 
Le « résumé du progrès » contenu dans ce qui devait être le cinquième volume possède le style caractéristique de Napoléon III : « Pour parler de l'avenir ou indiquer les progrès futurs, il faut bien se rendre compte de la marche qu'a suivi le progrès. […] Plus la stratégie s'est agrandie, plus l'arme, considérée comme une machine homicide, a diminué d'importance. […] Il y a toujours eu deux partis parmi les hommes de l'art : les uns préoccupés uniquement des effets généraux à obtenir à la guerre ; les autres préoccupés des effets secondaires. Fausse route du progrès. »
 
« La marche du progrès une fois constatée, j'ai cru sans trop de présomption pouvoir, en suivant son développement logique, indiquer quelle doit être sa direction future. »
 
« Tout se tient dans le savoir humain, et chacune de ses conquêtes a besoin du concours de toutes les autres », etc. Raisonnement ampoulé, bienveillant, confiant en l'avenir de la pensée et des connaissances, bref, pas très militaire…
 
Une phrase servant de conclusion à l'avant-propos explique pourquoi ce projet ne sera pas complètement tenu : « J'ai écrit cet avant-propos il y a un an ; alors je comptais terminer mon ouvrage en prison ; mais un devoir sacré m'appelle hors de France. Libre, je continuerai avec la même persévérance une étude qui a adouci l'amertume de ma captivité. Fort de Ham, le 24 mai 1846. » Deux jours plus tard, la planche de Badinguet (4) lui permettra de remplir son « devoir sacré »…
 
Le second volume paraîtra en 1851 avec, pour nom d'auteur : Louis-Napoléon Bonaparte, Président de la République. Les autres paraîtront sous la signature du colonel, puis du général Favé (5).
 
En 1848 avait paru, chez Martinon, une Histoire du canon dans les armées modernes. L'auteur en était alors « le citoyen Bonaparte, représentant du peuple ». Le but poursuivi était plus électoraliste que purement militaire puisque l'ouvrage contenait sa « biographie par un vieil ami de la liberté » et une notice sur tous les membres vivants de la famille Bonaparte.
 
Enfin, Napoléon III publie, en 1865-1866, chez Plon, une Histoire de Jules César, inachevée, et qui aurait dû être une oeuvre militaire si le neveu avait suivi les conseils de Montholon qui lui rendit visite à Ham, et avait écrit une histoire des campagnes de Jules César, comme l'avait fait l'oncle (6). Restera de cette oeuvre, historiquement remarquable au demeurant, une querelle historico-politique à propos de la localisation du site de la bataille d'Alésia : Napoléon III penchait pour Alise Sainte-Reine (Côted'Or) par raison et sur l'avis d'historiens reconnus ; la critique vint d'historiens amateurs et républicains, dont Christophe (Georges Colomb), par ailleurs scientifique de qualité et auteur de BD génial. Autre querelle : Napoléon III n'aurait-il pas eu un « nègre » (fûtil de qualité, puisqu'on a parlé de Victor Duruy) pour rédiger l'ouvrage ? Le savant Joël Le Gall a balayé l'accusation dans un article de la Revue en juillet 1984.
 
Napoléon III semble pourtant ne pas avoir eu une grande culture militaire : en février 1856, pendant la guerre de Crimée, le maréchal de Castellane lui dit : « Il y a trois livres qui ne me quittent jamais : les Rêveries du maréchal de Saxe, les Fantaisies et préjugés militaires du prince de Ligne ; l'Instruction de Frédéric le Grand à ses officiers généraux. » L'Empereur est intéressé et dit : « Je vais en prendre note. » Mais Castellane doit répéter les noms qui lui semblaient inconnus… (7)

Campagne d’Italie

La guerre de Crimée se termine par le traité de Paris (30 mars 1856), qui place l'intégrité de l'Empire ottoman sous la garantie des Puissances et neutralise la mer Noire. La situation de Napoléon III et de la France est à son zénith : le philosophe Victor Cousin peut l'appeler, sous la coupole de l'Institut, « l'empereur de l'Europe » (8). Et comment ne pas le qualifier de tel alors que « tous les États venaient demander leur mot d'ordre au souverain » ?
 
Napoléon III n'a qu'un regret : celui de ne pas avoir participé à l'expédition.
 
C'est à ce moment que, poussé par Cavour, Premier ministre piémontais, il commence à penser à une intervention en Italie. Il rêve : l'Italie, c'est la revanche sur les traités de 1815, mais c'est aussi les débuts militaires du grand empereur, son oncle. Comment résister à la tentation de devenir, lui aussi, un grand chef militaire ?
 
Le 23 mai 1856, lorsque le maréchal Vaillant entre dans son bureau, il lui dit : « Je désire avoir une armée prête à entrer en Italie. » Quelques jours plus tard, il précisera ses intentions : « Il faut constituer cinq corps toujours prêts à partir. Il faut les exercer à la guerre dans des grands camps d'instruction. » En faisant cela, il pensait sans aucun doute au légendaire camp de Boulogne où s'était formée la Grande Armée d'Austerlitz… Toujours est-il que, dans l'année, il achète 10 000 hectares entre Châlons et Reims sur lesquels il fait immédiatement tracer le camp de Châlons (9) qui aura une grande importance lors de la guerre de 1870.
 
« L'année suivante, raconte Bapst, au mois d'août, il y réunit la garde et vient prendre le commandement afin de s'habituer à la direction et au maniement des masses sur le terrain ; car, dès ce moment, il est décidé à se mettre à la tête de l'armée qui luttera contre l'Autriche. »
 
Il est certain que la guerre de Crimée avait apporté son lot de gloire à la France : la prochaine confrontation devrait apporter la gloire aux Bonaparte… Cependant, on ne s'improvise pas de la sorte commandant en chef à quaranteneuf ans. À Waterloo, Napoléon Ier n'avait pas encore quarante-six ans !
 
Pensait-il rattraper son retard lorsque, ayant invité au camp de Châlons les maréchaux et une foule de généraux, après avoir passé la journée à cheval et dîné avec eux, il faisait lire à haute voix au maréchal Vaillant, son ministre de la Guerre, le dernier volume paru de l'Histoire du Consulat et de l'Empire de Thiers ? (10) Toujours est-il que les manifestations, entre le 29 août et le 10 octobre 1857 – au cours desquelles ont eu lieu pas moins de onze grandes manoeuvres entrelardées de revues, de messes solennelles, de réceptions et même d'une fête arabe « improvisée » – ne devaient pas manquer de grandeur… (11)
 
Lors d'une de ces réunions, une querelle éclata entre le maréchal de Castellane et le général Espinasse. Napoléon n'intervint pas « soit par timidité, soit par apathie », écrit Bapst. Sont-ce là les qualités d'un véritable chef d'armée ? Bapst conclut : « Il avait souvent des idées justes ; mais trop bon, trop timide ou épuisé par la maladie, il manqua de l'énergie suffisante pour en exiger l'exécution. » (12) Ce sera tout le problème lors de la journée de Sedan.
 
Faute d'avoir l'autorité sur les hommes et l'expérience du commandement, Napoléon III s'intéressait au progrès, en particulier en matière d'armement. Ainsi, à l'Exposition de 1855, il avait acheté tous les modèles de fusils se chargeant par la culasse, et, aux Tuileries, son cabinet était plein d'armes, de mémoires ou d'épures de balistique, de profils et de coupes d'engins de guerre. Des essais de nouvelles pièces d'artillerie sont effectués en Kabylie. L'Empereur demande un canon léger : pas plus de 350 kg (13). Ses services techniques lui en proposent un de 333 kg. Le modèle est adopté le 6 mars 1858. Plus : on lui promet la fabrication de 360 pièces de 4 de ce nouveau modèle pour la fin de l'année. Bel optimisme !
 
Un curieux entretien a lieu au début de 1859. Le maréchal de Castellane a vaguement entendu parler de la possibilité d'une guerre prochaine : lors de son dernier séjour à Paris, son contemporain le roi Jérôme, à qui il aime à rappeler qu'ils se sont connus au commencement du siècle, lui a dit qu'il y croyait « parce que l'Empereur a envie de commander une armée ».
 
L'armée française remporte la victoire en Italie, mais la fermeté du commandement de l'Empereur avait grandement laissé à désirer : « Il y avait un immense laisseraller pour la tenue à l'armée d'Italie. L'Empereur aurait voulu conserver les shakos à l'infanterie, il a cédé ; il a défendu les tentes aux officiers, ils en ont constamment eu. Les officiers généraux étaient les premiers à ne pas obéir. […] La campagne a été très courte, heureusement, si elle s'était prolongée, on aurait eu de beaux désordres. » (14)
 
Napoléon ne s'est pourtant pas toujours montré à son désavantage : lors de la bataille de Solférino, « en véritable capitaine d'artillerie qu'il a été, il suit les pièces, il vérifie le pointage et rectifie le tir » (15).
 
En fait, il s'est posté au sommet de Castiglione, l'oeil rivé à sa lorgnette, cherchant à nouer ensemble les quatre batailles décousues que constituait l'action (16). Mais, à l'instant critique, il semble accablé, comme dépassé par les événements. Il se décide tout de même à faire donner ses dernières réserves : les grenadiers et les zouaves de la Garde impériale. Les Autrichiens doivent se mettre en retraite : l'Empereur des Français avait vaincu François-Joseph, empereur d'Autriche.
 
Le lendemain, en parcourant le champ de bataille et en voyant le nombre énorme de tués et de blessés, l'Empereur, blême et en sueur, ne peut retenir ses larmes.
 
Le 14 août 1859, l'armée fait une entrée triomphale à Paris. Le défilé a lieu aux cris de : « Vive l'Empereur ! ». Peut-être sont-ce les mêmes qui, au départ, étaient contre cette intervention en faveur de l'Italie…

La guerre de 1870

Allaient suivre les grandes épreuves. Quel était, militairement parlant, l'Empereur qui se voulait commandant en chef de ses armées ? Pierre Lehautcourt (général Palat), dans son gros ouvrage sur la guerre de 1870-1871, résume bien la situation : « L'empereur est le chef suprême de l'armée, mais en théorie seulement. Il n'en exerce jamais les vraies attributions, durant la paix comme à la guerre. […] Napoléon III manque de l'une de ces qualités principales du chef d'armée. Il ne sait pas forcer l'obéissance. Sa bonté est excessive. Elle l'entraîne à commettre des injustices, à tolérer des infractions évidentes à la discipline. L'empereur est trop bon… Ainsi, dernièrement, un capitaine de sa garde lui exposa qu'il allait avoir sa retraite et qu'il voudrait… la croix d'officier. L'empereur la lui accorda ; il se trouva que c'était un officier fort médiocre, qui n'avait la croix que depuis deux ans. » (17)
 
Ce n'est point par excès de bonté seulement qu'il est hors d'état d'exercer un haut commandement. L'expérience et l'acquis indispensable lui font défaut (18).
 
Dans ses Souvenirs, le général Jarras, chef d'état-major général de l'armée du Rhin, raconte : « L'Empereur m'emmena dans son cabinet, où il désira consulter une carte, et je constatai avec regret qu'il n'avait pas une habitude suffisante des cartes pour y lire tout ce qui s'y trouvait » (19).
 
Il n'a jamais mis à profit la sévère leçon de Napoléon Ier au roi Jérôme, le 1er août 1813 : « L'Empereur me charge de dire à V. M. que la guerre est un métier et qu'il faut l'apprendre. » (20)
 
Bismarck, dans ses Mémoires, est beaucoup plus sévère (mais qui s'en étonnerait ?) : « Politiquement parlant, les Français sont, dans la plus complète acception du mot, une nation à l'esprit étroit. Ils n'ont pas la plus petite idée de la façon dont les choses marchent en dehors de France, et on ne leur dit rien dans leurs écoles. Les maisons d'éducation, en France, laissent leurs élèves dans l'ignorance la plus crasse de tout ce qui se passe au-delà des frontières, de sorte qu'ils n'ont pas la moindre connaissance de leurs voisins. C'est le cas de l'empereur Napoléon III ou peu s'en faut. Oui, il est ignorant de toutes choses, et il a pourtant été élevé dans des écoles allemandes ! Mais il a tout oublié. Sa politique a été stupide… La guerre de Crimée était diamétralement opposée aux intérêts de la France, qui réclamait une alliance ou, tout au moins, une bonne entente avec la Russie. Il en est de même de la guerre pour l'Italie. Il s'est créé là un rival dans la Méditerranée, le nord de l'Afrique, la Tunisie, etc., qui, un jour, sera peut-être dangereux. La guerre du Mexique et l'attitude qu'a prise la France en 1866 sont encore des fautes, et nul doute que, dans la tempête qui éclate aujourd'hui, les Français ne sentent eux-mêmes qu'ils sont en train de commettre une dernière faute [c'est nous qui soulignons]. » (21) Il faut bien préciser que ce témoignage est bien antérieur aux malheureux événements de 1870.
 
Lehautcourt ajoute : « Il n'a pas la moindre notion de l'Allemagne et croit, en 1861, à l'imminence d'une révolution en Prusse. » (22)
 
George Sand précise, dans son Journal d'un voyageur pendant la guerre (23) : « Il n'avait pas d'instruction réelle, mais beaucoup d'intelligence, les rudiments et même les éclairs d'un génie plutôt littéraire que philosophique et plutôt philosophique que politique. »
 
Tout cela ne retire rien à sa grande intelligence des problèmes économiques et sociaux : nous nous cantonnons bien aux seuls problèmes militaires.
 
À la veille de la guerre, Napoléon III était le commandant en chef des armées françaises devant entrer en campagne. Le général Jarras, qui est donc chef de l'étatmajor de l'armée du Rhin et le plus à même de connaître les plans du Haut Commandement, écrit : « Je suis autorisé à croire que l'Empereur et le ministre de la Guerre n'ont jamais eu de plan d'opération arrêté à l'avance. » (24)
 
Peut-être avait-on alors un peu trop en mémoire le précédent de la campagne de Prusse de 1806 ? Cela est si vrai que du papier à lettre avait été imprimé pour les soldats partant vers la frontière en 1870 avec, pour en-tête, des drapeaux français entrecroisés et un titre : « Campagne de Prusse »…
 
Comme lors de la guerre d'Italie, en 1859, Napoléon prend le commandement en chef de l'armée du Rhin. Comme en 1859, il est dans l'incapacité de l'assumer. Cédant à la pression, il confie le commandement au maréchal Bazaine, mais reste présent dans l'armée, notamment lors de la journée catastrophique de Sedan. Là, lors de la dramatique palinodie du transfert du commandement de Ducrot à Wimpfen, « l'empereur erre désespérément sur le champ de bataille, peut-être en quête d'une mort qui ne veut pas de lui » (25).
 
Napoléon III, homme riche humainement, aux visions d'avenir en matière économique et sociale, n'avait donc aucune des qualités nécessaires à un chef de guerre. Il s'est cru obligé de faire croire qu'il les avait, poussé par le souvenir de l'Oncle, qui lui avait servi à monter sur le trône. Sur certains points, son intelligence a pu s'appliquer, comme sur l'évolution des armes à feu, même si la mitrailleuse, ou « canon à balle » n'a pas apporté tous les avantages qu'il en attendait (26). Malheureusement, sur le plan du commandement, cela fut un échec total.
 
Jacques Garnier

Notes

(1) Guillaume-Henri Dufour (1787- 1875), général suisse, avait été reçu à l'École polytechnique en 1807 et avait été intégré dans l'armée napoléonienne dans l'arme du génie. Après la chute de l'Empire, il continue sa carrière militaire en Suisse et, devenu général, se fait remarquer en réduisant, à la tête de 30 000 hommes, le mouvement séparatiste du Sonderbund. Il a publié un Cours de tactique (Livourne et Leipzig, 1851) qui est la publication des feuilles qui, pendant quelques années, ont servi de texte aux leçons qu'il avait données à l'école de Thoune. On peut ainsi avoir une idée de l'enseignement qu'a reçu le jeune Charles-Louis-Napoléon.
(2) Je n'ai pu consulter cet opuscule, qui ne figure pas au catalogue de la Bibliothèque nationale de France.
(3) Ildefonse Favé (1812-1894). Élève à l'École polytechnique, choisit, à sa sortie de l'école, l'arme de l'artillerie « pour laquelle il a montré, par ses divers travaux, une remarquable aptitude » (Pierre Larousse). Napoléon III le nommera professeur d'art militaire à Polytechnique puis directeur en 1857, colonel en 1859, puis général. « Il a toujours usé de son influence auprès du souverain en faveur des inventeurs, des savants, des industriels qui s'efforçaient de faire apprécier et répandre leurs découvertes ou leurs innovations ayant un but d'utilité publique » (Pierre Larousse).
(4) Badinguet était le nom de l'ouvrier maçon dont Louis-Napoléon Bonaparte emprunta les habits pour s'évader du fort de Ham, le visage caché par une planche qu'il portait sur l'épaule. « Badinguet » deviendra le surnom donné à Napoléon III par l'opposition.
(5) Tome 3, 1862, tome 4, 1863, tome 5- 1, 1870, tome 5-2, 1871, comprenant un chapitre sur le « système d'artillerie de campagne du prince Louis-Napoléon Bonaparte » : curieux, compte tenu de la date…, peut-être ce chapitre est-il celui, annoncé, sur les « considérations sur l'avenir de l'artillerie » ?
(6) A d'abord paru dans les Dictées aux généraux ayant partagé sa captivité, puis a été repris dans le tome 32 de la Correspondance de Napoléon Ier publiée par ordre de l'Empereur Napoléon III.
(7) Journal du maréchal de Castellane, Paris, Plon, 1897, tome 5, p. 68
(8) Germain Bapst, Le maréchal Canrobert. Souvenirs d'un siècle, Paris, Plon, 1904, t. 3, p. 159
(9) À une quinzaine de kilomètres au nord de Châlons-en-Champagne.
(10) Les volumes venant de paraître étaient le tome 14, traitant de la campagne de Russie (août 1856), et les tomes 15 et 16, traitant de la campagne de 1813 (mars et août 1857).
(11) Une exposition, intitulée « Une visite au camp de Châlons sous le Second Empire », a eu lieu au musée de l'Armée du 31 octobre 1996 au 12 janvier 1997. Elle présentait 75 photographies tout à fait impressionnantes de Le Gray (les manifestations de 1857) et de Prévost (1866).
(12) Le maréchal de Castellane, dans son Journal, dit la même chose : « L'Empereur est très bon, trop bon même ; il ne sait jamais refuser en face, du moins cela lui fait de la peine ; aussi il est souvent trompé » (Journal du maréchal de Castellane, Paris, Plon, 1897, t. 5, p. 192).
(13) Nous avons vu plus haut que Napoléon avait, au fort de Ham, beaucoup travaillé sur l'artillerie.
(14) Castellane, op. cit., t. 5, p. 258.
(15) Ibid., p. 481.
(16) Voir J. Garnier, Dictionnaire des guerres et des batailles de l'histoire de France, Paris, Perrin, 2004, p. 780.
(17) Castellane, op. cit., t. 5, p. 151.
(18) Pierre Lehautcourt, Histoire de la guerre de 1870-1871, Paris, Berger- Levrault, 1893-1904, 15 vol., t. 2, pp. 64-65.
(19) Souvenirs du général Jarras, Paris, Plon, 1892, p. 56.
(20) Lettre citée par Lehautcourt, op. cit., t. 1, p. 65 et par le général Ambert, dans son ouvrage Gaulois et Germains. Récits militaires, Paris, Blond et Barral, 1884-1885, t. 1, p. 415. Mais, je n'en ai pas trouvé trace dans la correspondance de Napoléon...
(21) Les mémoires de Bismarck, Paris, Charpentier & Fasquelle, 1898, t. 1, p. 30.
(22) Lehautcourt, op. cit., t. 1, p. 39.
(23) Paris, Michel Lévy, 1871.
(24) Jarras, p. 59.
(25) Alain Gouttman, article « Sedan », dans le Dictionnaire des guerres et des batailles…, p. 765.
(26) Sa recherche du secret, issue de son passage chez les carbonari, eut en l'occurrence un assez mauvais résultat : croyant tenir l'arme révolutionnaire qui lui ferait gagner les batailles, il la cacha tellement afin qu'elle ne soit pas connue de l'ennemi que, lorsque la guerre arriva, le personnel militaire n'était pas en mesure de l'utiliser efficacement, n'ayant jamais appris à s'en servir...
Titre de revue :
Revue du Souvenir Napoléonien (Hors-série)
Numéro de la revue :
n°1
Numéro de page :
p.74-p.83
Mois de publication :
décembre
Année de publication :
2008
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