Réouverture le 30 mars 2011
Après de nombreuses années de fermeture au public, le mythique Museo Napoleonico de La Havane a rouvert ses portes, le 30 mars 2011, lors d'une manifestation solennelle organisée par M. Eusebio Leal, qui, comme Historiador de la ville de La Havane, oeuvre avec patience, volonté et le soutien du gouvernement cubain à la restauration de la vieille ville de La Havane, petit bijou architectural des Caraïbes. SAI la Princesse Napoléon était l'invitée d'honneur de la cérémonie. Elle était accompagnée de M. Jean Mendelson, ambassadeur de France, et de l'amiral commandant les forces françaises dans la zone Antilles-Caraïbes.
Le vice-Président du conseil de Ministres, José Ramon Fernandez, les ministres de la Culture, Abel Prieto, de l'Enseignement supérieur, Miguel Diaz-Canel et de nombreux membres du corps diplomatique étaient également présents. Ainsi, ce musée, bien connu des napoléoniens, peut à nouveau être vu.
Découvrir le Museo Napoleonico
Unique en son genre à Cuba, dans toute la zone Antilles-Caraïbes et même dans toute l'Amérique, le Museo Napoleonico a été créé en décembre 1961, à partir des collections de Julio Lobo, riche industriel du sucre cubain (à Cuba, on dit qu'il était un « sacarocrate »), à la suite d'un accord avec le gouvernement de Fidel Castro. Il a été installé dans un immeuble de style florentin Renaissance construit entre 1926 et 1929 par les célèbres architectes Evelio Govantes et Félix Cabarrocas, déjà concepteurs et constructeurs du Capitole National.
Dans cette superbe maison de quatre étages rue San Miguel, aujourd'hui totalement restaurée et remise aux normes muséales modernes, plusieurs milliers de pièces sont exposées. Elles couvrent la période allant de la Révolution française au Second Empire. Mais c'est Napoléon 1er qui est au coeur de l'ensemble, avec des tableaux, des gravures et des sculptures représentant les différents moments de sa vie et notamment des tableaux d'Appiani, Robert Lefèvre, des meubles de Jacob, quelques pièces signées Boutet ou de la manufacture de Sèvres, etc. S'ajoutent à ces collections une bibliothèque de près de 5 000 volumes sur le Consulat et l'Empire, largement issue des collections de Julio Lobo qui, dans les années 1950, était bien connu des libraires d'ancien parisiens pour les véritables « razzias » qu'il menait dans leurs catalogues.
On notera encore que la collection compte quelques pièces venant de la collection du docteur Antommarchi, dernier médecin de Napoléon à Sainte-Hélène, qui mourut de la fièvre jaune à Santiago de Cuba, en 1838 : une longue-vue en bronze, verre et bois utilisée par Napoléon, deux modèles du masque mortuaire issus de la souscription des années 1830 et une montre qui aurait appartenu au médecin, offerte récemment au musée par Raoul Castro. A l'occasion de la réouverture du musée, le 30 mars 2011, la princesse Napoléon a elle-même offert plusieurs pièces d'un service de Sèvres issues de ses collections.
La rénovation du Museo Napoleonico a été rendue possible par la volonté du gouvernement cubain qui soutient depuis 1967 le patient travail de mise en valeur du patrimoine dirigé par M. Eusebio Leal, « l'historiador » de La Havane, sorte de « ministre du patrimoine » qui ne dit pas aussi clairement son nom. Selon l'intéressé, cet exceptionnel musée se veut « une contribution à l'étude d'un phénomène universel qui a concerné tant de pays, y compris en Amérique latine ». Il s'agit aussi d'une « extraordinaire mise en valeur d'un patrimoine commun » à la France et à Cuba, comme le souligne l'ambassadeur de France à La Havane Jean Mendelson.