Trafalgar, en finir avec huit idées fausses

Auteur(s) : MIOQUE Nicolas
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À la fin de l’année 1805, le Naval Chronicle affirma que la bataille de Trafalgar (21 octobre 1805) avait été présentée en France comme une immense victoire. Le journal anglais s’appuyait pour cela sur un faux et pathétique article du Moniteur universel, en vérité totalement inventé et jamais publié. En fait, la presse napoléonienne évoqua très peu la bataille de Trafalgar, elle minimisa le désastre, qui était de toute façon éclipsé par les succès de la Grande Armée sur terre, notamment à Austerlitz (2 décembre 1805), et se concentra sur la mort de l’amiral Nelson, tué par le courageux équipage du vaisseau le Redoutable.

À Londres, on fit exactement l’inverse, on chercha à accentuer les conséquences stratégiques de la bataille : Nelson fut présenté comme le sauveur du royaume, celui dont le génie tactique avait empêché le débarquement et l’invasion française. En Espagne, on insista sur le sacrifice de la Real Armada pour un allié qui n’en valait pas la peine et se moquait d’elle.

Plus tard en France, la presse de la Restauration voulant démontrer que Napoléon était responsable de la ruine de la Marine, affirma que l’Empereur se désintéressa totalement d’elle après Trafalgar. Napoléon lui-même confirma cette idée à Sainte-Hélène.

Cette grande différence de perception et de traitement de la bataille de Trafalgar et de ses conséquences, en France (sous l’Empire puis sous la Restauration), au Royaume-Uni mais également en Espagne, eut pour conséquence la multiplication de fausses idées à son propos, fausses idées qui sont aujourd’hui encore régulièrement rapportées.

► Lire l’article Pour en finir avec huit idées fausses sur la bataille de Trafalgar (21 octobre 1805)

Nicolas Mioque est spécialiste d’histoire navale du XVIIe au XIXe s. Il anime sur ce sujet un blog de recherche : Trois-Ponts !

Trafalgar, en finir avec huit idées fausses
J.M.W. Turner, « La bataille de Trafalgar, 21 octobre 1805 »
© National Maritime Museum, Greenwich.
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