Une chronique de Marie de Bruchard : le numérique dans les musées, d’un outil annexe à un ersatz sanitaire

Auteur(s) : DE BRUCHARD Marie
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La ministre de la Culture nous l’assurait, début février 2021 : « Dès qu’une « décrue » de l’épidémie sera engagée, « les musées et les monuments seront les premiers convoqués à la réouverture ». Cette amélioration ne se profilant pas, professionnels des musées et visiteurs rongent leur frein, baignant dans l’incertitude et devant l’horizon flou des ouvertures effectives d’expositions. Cette situation est d’autant plus frustrante qu’une étude montrait récemment que le musée est moins dangereux qu’un supermarché en termes de propagation du virus. Prise de rendez-vous pour les visites, nombre limité de visiteurs simultanés, respect des gestes barrières avec parcours scrupuleusement étudiés, les établissements culturels avaient prouvé leur capacité d’adaptation aux obligations sanitaires du moment cet été, lors du déconfinement. Il faut donc attendre, encore et toujours… alors que nos voisins européens (Italie, Espagne, Belgique, Suisse, Luxembourg, …) rouvrent leurs musées. Parfois par intermittence, certes, mais avec ténacité. Comment faire en attendant, en France, pour profiter des œuvres d’art ?

Une chronique de Marie de Bruchard : le numérique dans les musées, d’un outil annexe à un ersatz sanitaire

S’en remettre au numérique, depuis chez soi.

Outre la numérisation – utilitaire – toujours plus importante de leurs collections, en parallèle des nombreuses expositions en ligne qui fleurissent sur leurs sites web, les musées n’ont pas attendu la pandémie de la covid-19 pour s’intéresser à l’outil au potentiel encore insoupçonné qu’est le numérique, mis au service de l’art et de la médiation culturelle. Fin 2018, la presse le constatait : « nous allions voir les expositions immersives se multiplier ».
Qu’est-ce qu’une exposition immersive ? Une mise en scène permettant de plonger au cœur des œuvres d’art grâce aux technologies 3D, au mapping et aux procédés de numérisation en haute définition. L’objectif était de permettre au visiteur de pénétrer dans une peinture, voire de l’expérimenter avec des sens supplémentaires, autres que la vue. Ces expériences ne voulaient pas remplacer la création authentique, originelle ; elles permettaient une exploration complémentaire, multiple et nouvelle (pour en savoir + sur ces utilisations : l’émission Soft power de France Culture revenait fin décembre 2019 sur plusieurs expositions immersives en cours alors – Durée du sujet : 44 min).
Dans le fond, un parallèle pourrait presqu’être fait entre la réalisation de maquettes grandeur nature des projets monumentaux au XIXe s. et cette démarche : la maquette de l’éléphant de la place de la Bastille ou celle de l’arc de Triomphe dans les années 1810 n’étaient construites que pour donner un aperçu, rendre palpables les véritables monuments à venir. L’utilisation du numérique ne peut remplacer une œuvre originale existante mais permet de mieux la comprendre et se la figurer.
En ces temps de crise sanitaire et de fermeture des lieux physiques que sont les musées, les professionnels des musées sont obligés de penser cet outil numérique comme seul moyen actuel de communiquer avec leur public : les initiatives fourmillent pour valoriser ces contenus. Et la recherche se poursuit, en attendant de jours meilleurs : pas plus tard qu’hier, jeudi 25 mars 2021, se tenait virtuellement un webinaire (séminaire virtuel) pour préparer les parcours in situ de demain…
En attendant l’ouverture « en chair et en os » des expositions autour du bicentenaire de la mort de Napoléon, les partenaires du label « 2021 Année Napoléon » et la Fondation Napoléon, impatiemment vôtres, vous donnent rendez-vous sur les réseaux sociaux, dans la Lettre d’information et sur Internet pour des contenus numériques de qualité.

Marie de Bruchard
Mars 2021

Marie de Bruchard est web-éditrice à la Fondation Napoléon.

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