Une chronique de Victor-André Masséna : co-écrire l’Histoire

Auteur(s) : MASSÉNA Victor-A.
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« – Madame, je n’aime pas du tout les femmes qui s’intéressent à la politique.
– Monsieur, à une époque où on leur coupe la tête, il est bien normal qu’elles cherchent à savoir pourquoi.
Ce dialogue piquant se tint entre Napoléon Bonaparte et Madame de Staël. Avérées ou apocryphes, peu importe. Ces citations historiques ont le charme de nous montrer la brillante répartie de nos personnages français. », nous disait Le Figaro, le 23 décembre dernier.

« Avérées ou apocryphes, peu importe. » ?
La Fondation Napoléon a pour vocation de distinguer les deux depuis sa création en 1987. Son but, en publiant prochainement en ligne, accessible gratuitement, la Correspondance de Napoléon Ier, est précisément que tout le monde – absolument tout le monde – puisse vérifier de manière sûre les propos de Napoléon Ier, moins anecdotiquement, sur des sujets sérieux, et comprendre sa pensée au plus proche de la source. Sortons de la légende, abordons les vraies réflexions, ne restons pas aux clichés qui ont pu être véhiculés, encore en 2021, année du bicentenaire de la mort de l’Empereur.

Une chronique de Victor-André Masséna : co-écrire l’Histoire

Rendre accessible les sources à tout le monde, en effet.
En premier lieu, pour les boursiers soutenus par la Fondation et les historiens, parfois lointainement hébergés, que nous voulons voir accéder facilement aux documents primordiaux.
Partager leurs analyses, dialoguer avec eux est dans l’essence de notre institution.
Mais le faire aussi avec les passionnés et les curieux est tout autant dans nos gènes.
Nous l’espérions au départ, nous le soupçonnions tout au long des bicentenaires au fil des ans, nous en avons eu l’éclatante confirmation pendant toute cette année 2021 : nous devons faire cette histoire entre spécialistes, professeurs, critiques, férus, jeunes… ensemble.

Toutes nos activités se tourneront ainsi encore plus vers le partage, désormais moins centré sur les dates de commémoration ponctuelles, mais sur le rappel constant que l’Histoire ne vit que par notre volonté commune sur le long terme. Elle n’appartient à aucune personne docte en particulier, elle nous appartient à tous, et toujours dans la volonté de distinguer l’avéré, de l’apocryphe, de l’à-peu-près et encore plus, du mensonge.

Victor-André Masséna
Janvier 2022

Victor-André Masséna, prince d’Essling, est président de la Fondation Napoléon.

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