Collaboratrice de la Fondation depuis 1996, je sais que beaucoup parmi vous lisent la Lettre d’information depuis les premières années. Puis les réseaux sociaux ont émergé, Facebook, Twitter entre autres, nous promettant spontanéité, convivialité, simplicité, liberté… Ainsi, comme la plupart des institutions culturelles, nous avons décidé de déployer notre communication napoléonienne, sur Facebook en 2009, puis sur Twitter, Instagram. Mais nous n’avons jamais pensé cette évolution en remplacement de la Lettre d’information.
Pourtant, alors que les réseaux sociaux connaissaient un développement considérable (bouleversant nos sociétés et concurrençant les médias d’information traditionnels), les lettres d’information, newsletters, infolettres ou autres, apparaissaient dépassées, trop longues à lire, sans interaction spontanée.
Le tamis du temps fait son œuvre, et face aux réseaux sociaux, les lettres d’information restent dans la course. Sans doute pour contrebalancer ce qui apparaît parfois, dans cette dernière décennie marquée par une accélération des rythmes et une profusion des communications, comme la tyrannie de l’immédiateté, la volatilité de l’attention, la dilution de l’information en tranches entremêlées et disparates.
Mais il serait regrettable que la redondance des posts aguicheurs et la faiblesse, voire l’agressivité, des commentaires qu’ils suscitent, absorbent l’intelligence, la nuance et la beauté d’autres posts ou tweets. Nos usages restent multiples, fluctuants, et la diversité des médias est une richesse si nous en usons avec recul et attention.
Ainsi, loin d’être en concurrence, tous ces moyens de communication sont complémentaires, les lettres d’info offrant un temps de pause quand les Facebook, Twitter, palpitent dans une instantanéité toujours en mouvement.
La lettre d’information, et nous avons toujours considéré la nôtre ainsi, demeure un rendez-vous, celui de la surprise, de la découverte d’une cohérence de contenus sélectionnés (dont certains nécessiteront une lecture bien au-delà de la minute !), et de rubriques ou annonces privilégiées réservées aux lecteurs. Aujourd’hui, vous êtes 8 973 inscrits à nous lire, à nous transmettre vos émotions, vos joies, et vos regrets parfois, à l’égard de l’actualité napoléonienne, ainsi que vos commentaires envers notre travail.
Cette 1 000e Lettre est dans la lignée de toutes les précédentes, mettant en valeur ce que nous essayons de faire depuis des années, avec nos sites Internet, nos expositions, nos publications : faire découvrir les personnages de l’histoire napoléonienne, étudier et approfondir les événements, éclairer et nuancer les a priori tranchés.
Et hasard absolu, elle vous dévoile les noms des lauréats des prix d’histoire et des bourses d’études 2020 de la Fondation Napoléon : alors, place aux historiens d’aujourd’hui et à ceux de demain !
Irène Delage
20 novembre 2020
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Irène Delage est chef du service Documentation et Communication numérique de la Fondation Napoléon.