ADAM, Adolphe-Charles (1803-1856), musicien et compositeur

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Compositeur d'opéras-comiques, Adolphe-Charles Adam naît à Paris le 24 juillet 1803, son père Louis Adam (1758-1848) est alors un pianiste virtuose qui l'initie à la musique mais ne souhaite pas qu'il fasse carrière dans la musique. Mais la passion l'emporte, et Adolphe Adam entre au Conservatoire en 1820, où il a Boïeldieu comme professeur de composition. Il reçoit le Second Prix de Rome en 1825 avec une cantate Ariane. Ses deux premières oeuvres, dans un style vif et léger, La batellière en 1827, sur un livret d'E. Sue, puis Pierre et Catherine, en 1829, remportent un vif succès : cette dernière tint l'affiche durant 80 représentations à l'Opéra-Comique.

La période d'instabilité politique ouverte par les Trois Glorieuses plonge les théâtres parisiens dans les difficultés financières, et Adam décide de voyager à l'étranger, à Londres, en Allemagne et en Russie, où il connut à chaque fois un franc succès pour ses opéras et ses ballets : La chatte blanche (ballet, 1830), La fille du Danube (ballet, 1836), Les Hamadryades (opéra créé à Berlin en 1840). 
 
Avec les années, le succès d'Adam ne se dement pas et ses oeuvres, drames lyriques, opéras-bouffes et ballets, messes solennelles, sont joués dans tous les théâtres et les églises parisiens : Le Chalet connut 1400 représentations, Le postillon de Longjumeau (1836). Elu à l'Institut en 1844, il fonde en 1847 l'Opéra National, qui sombre avec la Révolution de 1848. Ruiné, il en arrive à abandonner de nombreux droits d'auteurs à ses créanciers. En 1849, le Conservatoire de Paris crée une 4e classe de composition à son intention et il y entre comme professeur. Il tient également une rubrique de critique musicale dans Le Constitutionnel.
 
Adam reprend la composition : Le Fanal (1849), Le Toréador (1849, sur des paroles de Thomas Sauvage), la Filleule des Fées (1849, ballet) ; en 1850 : Giralda (1850, sur des paroles d'Eugène Scribe), une Messe de Sainte-Cécile ; Les Nations (1851, intermède chanté à l'Opéra pour la visite des Anglais), La Poupée de Nuremberg (1851), Le Farfadet (1852, sur des paroles de Planard, Opéra-Comique), Si j'étais roi (1852, opéra-bouffe) qui figure toujours au répertoire de l'Opéra-Comique…
L'ensemble de sa production est immense : 78 opéras-comiques, 29 ballets, 5 opéras, mais aussi des vaudevilles, de nombreuses pages religieuses (4 messes, des motets, un Mois de Marie), de cantates de circonstance, près de 150 morceaux de piano, et de marches à grand orchestre. Il a également terminé une pièce inachevée de Donizetti (Betly).
 
Décédé à Paris le 3 mai 1856, il est aujourd'hui connu pour être l'auteur de la musique du célèbre ballet Gisèle ou les Willis (1841 ; livret de Théophile Gautier et Henri de Saint-Georges) et du chant de Noël Minuit chrétien (1850 ; titre initial Noël, sur des paroles d'un négociant en vins provençal, Placide Cappeau).

Ses Souvenirs d'un musicien parurent à titre posthume en 1857, suivis deux ans plus tard de Derniers souvenirs d'un musicien, aux éditions Michel Lévy.

 
Auteur : I. Delage, octobre 2003

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