BENEDEK, Ludwig August Ritter von (1804-1881), général autrichien

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Ludwig August Ritter von Benedek (14 juillet 1804-27 avril 1881), connu aussi sous le nom de Lajos Benedek, était un général autrichien, descendant d'une famille hongroise, tristement célèbre pour son désastreux commandement de l'armée impériale en 1866, lors de la bataille de Königgrätz, contre l'armée prussienne.
BENEDEK, Ludwig August Ritter von (1804-1881), général autrichien
Benedek © Wikipedia Commons

Les débuts de carrière


Né à Sopron (ville hongroise à 60 km de Vienne, dont le nom allemand est Ödenburg), Benedek était fils de médecin. Il suivit ses études militaires à l'Académie militaire de Theresiana, à Vienne-Neustadt. Il débuta sa carrière en 1822, dans le 27e régiment d'infanterie de l'Armée impériale autrichienne, devenant Premier Lieutenant en 1833 au quartier général de l'Armée d'Italie, puis capitaine en 1835, il avait alors 31 ans.

L’apogée de la carrière

Cinq ans plus tard, il fut promu major et aide de camp du Commandant général de Galicie. Toujours en Galicie en 1843, il fut promu lieutenant-colonel et reçu la Croix de chevalier (Ritterkreuz) de l'Ordre de Léopold (en même temps que sa nomination au rang de colonel) pour avoir maté une révolte en Galicie de l'Ouest, près de Cracovie, en 1846.
En août 1847, Benedek reçut le commandement du 33e régiment d'infanterie en Italie. Le 5 avril 1848, il prit la tête d'une nouvelle brigade, et s'illustra particulièrement à Curtatone le 29 mai, ce qui lui permit d'être reçu dans l'Ordre de Marie-Thérèse. Le jour suivant, Benedek conduisait ses troupes lors de la bataille de Goito. Ses différents commandements lui valurent de recevoir la croix de commandeur de l'Ordre de Léopold, et la croix de chevalier de l'ordre militaire de Marie-Thérèse, lui donnant par là-même le titre de chevalier (Ludwig, Ritter von Benedek).
Lors de la campagne de 1849, il se distingua lors de la prise de Mortara (21 mars) et de la bataille de Novare. L'archiduc Albrecht, le commandant de la division de Benedek, le comparait aux hommes qui se battirent auprès de son père, l'archiduc Charles, victorieux à Aspern. Le 3 avril 1849, Benedek devint major général et entra dans l'entourage du chef du quartier général de la 2ème armée d'Italie.
Benedek fut envoyé en Hongrie, pour mettre fin à la Révolution. Ses hommes matèrent la révolte à Raab (Györ). Blessé lors de la bataille de Szöny, il reçut la croix du Mérite militaire, fut fait colonel de régiment à la 2ème armée d'Italie et revint en Italie auprès de Joseph Radetzky. En 1852, il fut promu Feldmarschalleutnant et en 1854 il reçut le commandement du 4ème corps d'armée à Lemberg, l'armée autrichienne de réserve envoyée en Galicie pendant la guerre de Crimée.
Quand Radetzky prit sa retraite en 1857, Benedek devint le commandant du 2ème corps d'armée.
Au début de l'année 1859, Benedek prit le commandement du 8ème corps d'armée en Italie, basé à Crémone. Le 27 mai 1859, il fut promu Feldzeugmeister, commandant en second de l'armée autrichienne. Le 24 juin, à la bataille de Solferino, Benedek tenait la position à l'extrême droite de la ligne autrichienne devant Pozzolengo, face aux régiments sardo-piémontais commandés par Cucchiari, Fanti, Mollard et Durando. Il se battit autour du village de San Martino, jusqu'à 9h du soir. Il dut finalement couvrir la retraite de l'armée autrichienne de François Joseph Ier défaite, abandonnant San Martino aux Piémontais. A la fin de l'année, il reçut la croix de commandeur de l'ordre de Marie Thérèse, pour sa bravoure lors des combats de ce 24 juin 1859. Le 30 janvier 1860, Benedek devint chef du Quartier général, et le 19 avril de la même année, il revint à la vie civile en devenant le gouverneur militaire de Hongrie. Le 20 octobre, il devint OberKommandant des troupes autrichiennes en Vénétie et régions alpines, et reçut la Grand-Croix de l'Ordre de Léopold, avec décoration militaire le 14 juillet 1862. Le 18 avril 1861, il devint membre à vie du parlement autrichien.

Une fin de carrière malheureuse

Lorsque la guerre austro-prussienne éclata en 1866, Benedek fut place à la tête de l'armée du Nord, ce qu'il ne souhaitait pas, soutenant qu'il ne connaissait pas ni le terrain ni l'ennemi qu'il devait affronter. Lors de la bataille de Königgrätz (Hradec Králové), il commanda mal et fut débordé par l'armée prussienne, pour finir par être battu sans ambiguïté. L'armistice fut signé trois semaines plus tard, et Benedek se retira avec ce qu'il lui restait de son armée, en Hongrie. Reconnu entièrement responsable de la défaite autrichienne, Benedek démissionna de son poste de commandant en chef de l'Armée à Pressbourg (Bratislava) le 26 juillet 1866, remplacé par l'archiduc Albrecht. Il devait passer en cour martiale mais l'empereur suspendit la procédure. Profondément affecté par cette fin de carrière, Benedek se retira à Gratz, où il mourut le 27 avril 1881.
 
 
Notice par Peter Hicks, trad. I. Delage
juin 2009

Bibliographie

Heinrich Friedjung (Hrsg.): Benedeks Nachgelassene Papiere. Carl Reißner, Dresden 1904.
James G. Huckenpöhler: From Cracow to Königgrätz: Feldzeugmeister Ludwig Ritter von Benedek and the shifting balance of power in Central Europe. Washington 1990.
John Presland: Vae victis. The life of Ludwig von Benedek, 1804 – 1881. London 1934.
Emil Schmedes: Geschichte des k. k. 28. Infanterie-Regimentes F. Z. M. Ludwig Ritter von Benedek. Wien 1878.
Constantin v. Wurzbach: Biographisches Lexikon des Kaiserthums Österreich. Band II.; Zamarski, Wien 1861.
Oscar Criste: Benedek, Ludwig von. In: Allgemeine Deutsche Biographie (ADB). Band 46, Duncker & Humblot, Leipzig 1902, S. 351–354.
Oskar Regele: Benedek, Ludwig von. In: Neue Deutsche Biographie (NDB). Band 2, Duncker & Humblot, Berlin 1955, S. 42 f.

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