BONNEFOUX, François, baron de, (1761-1838) officier de marine, préfet maritime

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La carrière de cet officier de marine ne lui eût pas mérité de passer à la postérité s’il n’avait sauvé la vie de Napoléon en 1815, au mépris délibéré des ordres reçus.

Né à Marmande, garde marine à treize ans, lieutenant de vaisseau à vingt six, il est en 1793 major de l'escadre commandée par Morard de Galle. Préfet maritime de Rochefort en 1810, il est confirmé à ce poste sous la Première Restauration et aux Cent Jours. C'est un royaliste fervent dont l'attitude d'autant plus honorable est un exemple de ces cas de conscience de l'officier si bien analysés par le général Spillmann.
 
Napoléon tombe comme la foudre dans sa préfecture le 3 juillet 1815, s'y installe et pendant douze jours, hésite à s'enfuir aux États-Unis ou à se rendre aux Anglais, cherchant un refuge précaire à bord de la Saale, puis à l'île d'Aix. Or Bonnefoux reçoit quotidiennement des instructions contradictoires de Fouché et après le 8 juillet, de Jaucourt, nouveau ministre de la Marine de Louis XVIII. La dernière en date apportée le 13 par le baron Richard lui prescrit de s'emparer coûte que coûte de la personne de Napoléon. Toute la journée du 14 Bonnefoux tergiverse et fait secrètement prévenir l'Empereur du sort qui l'attend. Cet ultime sursis lui permettra de s'embarquer de son plein gré sur le Bellérophon le 15 au matin.
 
Sans la loyauté de Bonnefoux, Napoléon eût été livré à Louis XVIII et sans doute fusillé comme traître et rebelle sous la pression de Blücher.
 
Bonnefoux vit sa carrière brisée par cette complicité chevaleresque. Mis à la retraite d'office, il se retira dans son département natal du Lot-et-Garonne où il mourut obscurément à Escassefort en 1838.
 
 
Auteur : Guy Godlewski
Revue : Revue du Souvenir Napoléonien
Numéro : 265
Mois : août
Année : 1972
Pages : 32-

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