DU TAILLIS, Adrien-Jean-Baptiste-Amable Ramond du Bosc (1760-1851), général, comte

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Issu d'une noble famille, élève du génie en 1778, il entra aux volontaires du corps de Nassau-Siegen l'année suivante. Il servit sur mer dans l'expédition de Jersey puis à l'affaire de Cancale, avant d'être réformé le 7 juillet 1779. Capitaine adjudant-major au 3e bataillon de la 6e division de la garde nationale de Paris le 1er septembre 1789, il fut incorporé, le 3 août 1791, dans le bataillon de l'infanterie légère, fit les campagnes de 1792 et 1793 à l'armée du Nord commandée par Dumouriez. A l'avant-garde, il prit part aux batailles de Valmy (20 septembre) et de Jemmapes (6 novembre). Blessé en mars 1793, il est suspendu de ses fonctions comme royaliste le 2 décembre 1793 puis réintégré le 2 février 1795 par le comité de Salut public. Proche de Berthier, celui-ci le prit auprès de lui dans l'armée des Alpes. Après la victoire de Castiglione, Du Taillis reçut la mission de porter les drapeaux enlevés à l'ennemi au cours de cette journée, au grand dépit de Marmont, alors aide de camp de Bonaparte. Le 13 novembre 1796, il reçut du Directoire des pistolets d'honneur et fut confirmé dans son grade de chef de bataillon obtenu en avril. Du Taillis combattit à Arcole, Rivoli et Bassano. Il fut chargé de joindre Joubert dans le Tyrol, et de lui porter l'ordre d'attaquer Bolzano et Bressanone.
A l'issue de ces deux combats, il partit rejoindre Bonaparte et retrouva l'état-major de Berthier. Nommé chef de brigade dans la cavalerie légère le 13 novembre 1797, il servit à l'armée de Rome en 1798, puis à l'armée d'Orient en 1799. Rejoignant l'armée de réserve en mars 1800, il combattit à Marengo. Son aptitude pour les services d'état-major ayant retenu l'attention de Bonaparte et de Berthier, il fut nommé auprès du ministre de la Guerre et le demeura jusqu'à sa promotion au grade de général de brigade le 29 août 1803. Envoyé aux camps de Compiègne, puis de Montreuil, comme chef d'état-major du corps de Ney – le futur 6e corps de la Grande Armée –, il participa à ses côtés aux campagnes d'Autriche, de Prusse et de Pologne, en 1805, 1806 et 1807. Le 8 novembre 1806, il reçut la capitulation de Magdebourg. Gravement blessé lors de la journée de Guttstadt, le 16 juin 1807, il eut le bras droit emporté par un boulet. Général de division le 29 juin 1807, il fut fait comte de l'Empire par décret impérial du 10 mars, titre confirmé par lettres patentes du 23 mai 1808, et reçut une rente de 30 000 livres du royaume de Westphalie. Mis à disposition du major général de l'armée d'Allemagne, il fut chargé pendant la campagne de Wagram, du commandement supérieur de Munich. Il assura plusieurs missions en Allemagne en 1810-1811. Chevallier de la Couronne de fer et Grand Croix de l'ordre militaire de Bavière, il revint à Paris en décembre 1809. En janvier 1811, il fut candidat au Sénat pour la Seine-et-Marne mais il ne fut pas élu. Dès que les troupes de la Grande Armée furent entrées en Pologne en 1812, il fut nommé commandant militaire de Varsovie et reçut d'importantes missions. L'année suivante Napoléon le désigna pour commander la place de Torgau, en remplacement du comte de Narbonne, décédé. Il mena une défense héroïque mais dut capituler le 26 décembre 1813. Prisonnier de guerre de janvier à mai 1814 et mis en non-activité en mai, il fut admis à la retraite pour blessures le 18 octobre 1815. Chevallier de Saint-Louis le 19 juillet 1814, pair de France le 11 octobre 1832, Grand-Croix de la Légion d'honneur le 19 juillet 1845, il mourut à Paris le 4 février 1851. Le nom du général Du Taillis est inscrit au côté Est de l'Arc de Triomphe de l'Etoile.

 
Baron Gourgaud, notice « Du Taillis », p. 636, in Dictionnaire Napoléon, publié en 1989 sous la direction du prof. Jean Tulard, avec l'aimable autorisation des Editions Fayard.

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