James Bruce Elgin est né à Londres en Angleterre, le 20 juillet 1811. Il est le fils cadet de Thomas, septième Comte d'Elgin et de sa deuxième femme, Elizabeth, la fille de J. T. Oswald. Il fit ses études à Eton et à l'Église du Christ, Oxford (B.A., 1833; M.A., 1835).
En 1840, à la mort de son frère aîné, il devient l'héritier du titre de comte d'Elgin dans la pairie écossaise et, en 1841, à la mort de son père, devient le huitième comte du nom. La même année il est élu à la Chambre des communes pour la ville de Southampton. Mais sa succession à la pairie ralentit sa carrière parlementaire et, en 1842, il accepte sa nomination comme gouverneur de la Jamaïque.
Il reste à ce poste jusqu'en 1847. Sa bonne administration lui vaut la place de gouverneur général du Canada de 1847 à 1854. A ce poste, c'est lui qui fit les premières concessions pour permettre l'établissement d'un gouvernement responsable au Canada. En 1848, les partis réformateurs modérés du Canada-Est et du Canada-Ouest, dirigés par Louis-Hippolyte Lafontaine et Robert Baldwin, avaient fait élire plus de représentants que les conservateurs. Lord Elgin demanda à ces deux partis de former conjointement le gouvernement. Après la formation du gouvernement, Lord Elgin fut le premier gouverneur général à se distancer des affaires de la législature et à laisser des pouvoirs réels aux élus du peuple, ouvrant la voie à ce qui est aujourd'hui la fonction essentiellement symbolique du gouverneur général au Canada. Il signa les lois qui avaient été proposées par Lafontaine et votée par le Parlement pour abolir le régime seigneurial au Canada-Est et pour accorder l'amnistie aux chefs des Patriotes du Canada-Est qui avaient été exilés. Ce dernier projet de loi ne fut pas accepté par les loyalistes du Canada-Est qui protestèrent violemment et incendièrent le Parlement situé à Montréal. En 1854, Lord Elgin négocia un traité de réciprocité avec les États-Unis pour stimuler l'économie du Canada.
En 1857, il devint haut commissaire pour la Chine. Il visita la Chine et le Japon en 1858 et 1859 et supervisa la fin de la seconde guerre de l'opium. C'est Lord Elgin qui ordonna la destruction du Palais d'été (résidence et siège du gouvernement de la dynastie Qing) près de Pékin.
Il devint ensuite ministre des Postes et Télécommunications dans le cabinet Palmerston puis en 1862 vice-roi de l'Inde.
Source : W. Stewart WALLACE, ed., The Encyclopedia of Canada, Vol. II, Toronto, University Associates of Canada, 1948, 411p., pp. 285-286.