FANTI, Manfredo (1806-1865), général et homme politique italien

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FANTI, Manfredo (1806-1865), général et homme politique italien
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Né le 26 février 1806, il est le fils d'Antonio Fanti et de Silea Ferrari Corbolani, Manfredo grandit dans le duché de Modène. En 1825, il rejoignit le corps de pionniers dans l'armée et après 5 années d'études fut reçu comme officier du Génie.
En 1831, il rejoignit le gouvernement insurrectionnel de Modène (avec Ciro Menotti) qui avait pris le pouvoir après la fuite du duc. Il se battit en Romagne avec les troupes de Carlo Zucchi, se distinguant lors du combat de Rimini le 25 mars. Mais ces succès furent de courte durée. Après la capitulation d'Ancône, il fut condamné à mort et s'enfuit en France où il s'engagea dans le Génie de l'armée française. En 1834 il fut aux côtés de Mazzini alors qu'il tenta d'envahir la Savoie.

En 1835, il se rendit en Espagne, où il demeura 13 ans. Il s'engagea dans l'armée de la régente Marie-Christine dans la guerre contre les carlistes. Au sein du 5ème bataillon de Catalogne, il passa du grade de lieutenant à celui de capitaine, puis de major. En 1839, il entra dans l'armée régulière espagnole et en 1847 fut promu colonel dans la cavalerie. C'est au cours de cette période qu'il épousa Carlotta Tio de Valencia.
Il retourna en Italie en 1848 comme la guerre était déclarée contre l'Autriche, offrant ses services au roi de Piémont-Sardaigne et au gouvernement provisoire lombard. Il ne reçut un commandement qu'en juillet, lorsque le gouvernement lombard lui demanda de préparer la défense de la ville de Vicenza, en Vénétie, avec le grade de major général. Après la retraite de Vénétie, il prit part à de vaines opérations défensives à Brescia, Milan et Alessandria. A Milan, il joua un rôle dans la protection du roi Charles-Albert de Sardaigne contre la colère des Milanais comme leur ville avait été remise, une fois de plus, aux Autrichiens.

En novembre 1848, il prit le commandement de la 2ème brigade de la « Division lombarde », qui regroupait des volontaires lombards, avec le rang de brigadier général. En 1849, il fut admis au Congrès consultatif permanent de la Guerre piémontais, et devint membre du Collegio di Nizza Monferrato. Il prit part à la campagne de 1849, sous les ordres du général Gerolamo Ramorino. Après la défaite de Novare le 23 mars, Ramorino fut tenu pour responsable de cet échec et exécuté pour lâcheté.

En 1849, Fanti empêcha ses Lombards de rejoindre la révolte génoise. Mais à cause de ses liens avec le révolutionnaire Mazzini, Fanti fut considéré comme suspect et passa en cour martiale où il fut jugé comme responsable avec Ramorino de la défaite de Novare. Bien qu'il ne fut pas reconnu coupable, il dut s'éloigner de l'armée.
Sa disgrâce dura jusqu'en 1855, année où il reçut le commandement de la 2ème brigade piémontaise lors de la campagne de Crimée.
A Magenta, Palestro et San Martino, il commanda la 2ème division en tant que lieutenant général. S'étant particulièrement distingué au cours de trois batailles, il reçut la croix de chevalier dans l'ordre militaire de Savoie.
 
Après l'armistice de Villafranca de 1859, on lui confia la tâche de réorganiser une division formée à partir de la Ligue centrale italienne (Lega dell'Italia centrale), comprenant le grand duché de Toscane, le duché de Parme, le duché de Modène et les Légations pontificales. Ce corps de 45 000 hommes lutta de manière significative contre la tentative de restauration de François Joseph (en accord avec François II et Pie IX), à la fin de cette même année,  dans le grand duché de Toscane, les duchés de Parme et de Modène et les Légations. Puis Fanti fonda la nouvelle Ecole militaire d'infanterie de Modène, dans le palais du duc déchu. Il arrêta également la progression de Garibaldi (lancée sans l'assentiment de Napoléon III) à travers l'Ombrie et les Marches. Grâce à ce succès, Fanti fut nommé ministre de la Guerre par Cavour, revenu au gouvernement, après un court retrait lié à l'armistice de Villafranca. Le premier de ses actes en tant que ministre de la Guerre fut d'incorporer l'armée de la Ligue centrale italienne au sein de l'armée sarde. Et le 29 février 1860, le roi nommait Fanti sénateur.
 
Un peu moins de deux mois plus tard, le 5 mai, débutait « l'expédition des 1 000 chemises rouges » de Garibaldi. Fanti fut placé à la tête du corps d'armée chargé des opérations en Italie centrale. Il participa à la libération de l'Ombrie et des Marches (bataille de Castelfidardo, 18 septembre 1860), cette reconquête lui valant d'être décoré de la Grand-Croix de l'ordre militaire de Savoie.
Devenu général et placé à la tête de l'armée de l'Italie du Sud, il battit les Bourbons lors de la bataille de Mola, et pour son rôle dans le siège victorieux de Gaète (13 février 1861) il fut décoré de la médaille d'or du mérite, par un décret royal du 1er juin 1861.
 
Le 4 mai 1861, à Turin, le ministre de la Guerre Fanti déclarait solennellement la naissance de l'Armée d'Italie, anciennement l'armée sarde. Mais refusant l'entrée de 7 000 hommes de Garibaldi dans l'Armée italienne régulière, il devint très impopulaire.
A la mort de Cavour, le 7 juin 1861, il démissionna de son poste de ministre de la Guerre pour prendre le commandement du 7ème corps d'armée. Une grave maladie l'obligea à se retirer en 1863. Il mourut deux ans plus tard à Florence.
 
  
Notice par Peter Hicks, trad. Irène Delage
Juin 2009

 

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