Né à Turin, le 17 novembre 1804, Alfonso La Marmora fut formé à la prestigieuse académie militaire de Turin, dont il sortit en 1822, puis entreprit l'année suivante un voyage d'études en Europe. En 1823, le roi de Sardaigne le chargea de moderniser l'artillerie sarde. Le 18 juin 1836, il fonda le corps Bersaglieri, un corps d'élite. En 1848, il fut promu au rang de colonel et reçut une médaille d'argent pour son action au cours du siège de Peschiera. Le 5 août 1848, il protégea le roi de Piémont, Charles Albert, de révolutionnaires milanais. En octobre, il devint général et ministre de la Guerre dans le gouvernement de Perrone, un poste qu'il partagea l'année suivante avec Vincenzo Gioberti.
Après la défaite italienne à Novare en 1848, La Marmora fut envoyé à Gênes pour mater un mouvement indépendantiste ligure (La Ligurie, dont la capitale était Gênes, était un fief de Sabauda). Le succès de La Marmora lui valut d'être nommé au rang de lieutenant général, mais ses hommes agirent brutalement, d'abord en bombardant la ville de Gênes, puis en se laissant aller au pillage et aux viols.
Au sein du triumvirat formé avec Massimo d'Azeglio et Camille Cavour, La Marmora devint de nouveau ministre de la Guerre, et modernisa l'armée piémontaise, afin de la rendre plus forte et plus flexible, malgré une réduction de ses effectifs.
En 1855, il commanda les régiments piémontais qui prirent part à la guerre de Crimée, se distinguant personnellement lors de la bataille de Cernaia.
Après la Paix de Paris, La Marmora fut nommé général de corps d'armée et participa au combat de San Martino, face aux troupes autrichiennes de Benedek. Ce combat de San Martino eut lieu au même moment que la bataille de Solferino du 24 juin 1859. Après la signature de l'armistice de Villafranca, La Marmora devint, pendant six mois, président du Conseil, remplaçant Cavour après sa démission.
Lors de la création du royaume d'Italie en 1860, La Marmora fut envoyé en mission diplomatique afin d'obtenir la reconnaissance officielle du nouvel Etat par la Russie et la Prusse. Peu après il devint gouverneur de Milan, avant d'être nommé, en 1861, préfet de Naples et commandeur de la ville.
Le 15 septembre 1864, le chef du gouvernement, Marco Minghetti, signa un traité avec la France, par lequel Napoléon III devait démanteler la garnison française sise à Rome, en échange de quoi la capitale italienne serait transférée de Turin à Florence. Le Roi d'Italie signifia alors à Minghetti son renvoi par télégramme, le 28 septembre 1864, et le remplaça par La Marmora. Ce dernier promulgua le transfert de la capitale le 3 février 1865, et obtint la reconnaissance du royaume d'Italie par l'Espagne.
Après avoir démissionné en 1865, le roi nomma La Marmora Premier ministre et lui demanda de former un nouveau gouvernement. La Marmora fut chargé de négocier une alliance avec la Prusse, en 1866, dans un contexte politique et diplomatique difficile en raison du conflit de cette dernière avec l'Autriche. En vertu de cette alliance, il refusa l'offre de l'Autriche, concernant la Vénétie, en échange de la neutralité italienne dans le conflit avec la Prusse.
Le 20 juin 1866, il démissionna du gouvernement, ayant reçu le commandement de l'armée dans la guerre contre l'Autriche. Après la défaite italienne de Custoza le 23 juin 1866, il ne fut pas blâmé de la signature de l'armistice de Cormons du 12 août 1866. Il servit par la suite brièvement, à la tête d'un corps d'armée florentin et lors de la prise de Rome (où il fut Premier lieutenant du roi d'Italie), la défaite de Custoza signa la fin de la carrière de La Marmora qui se retira de toute vie publique. Il mourut à Florence et fut enterré à Biella, dans l'église San Sebastiano.
La Marmora rédigea plusieurs ouvrages :
– Un episodio del Risorgimento italiano, Florence : G. Barbera, 1875 (1ère édition 1849)
– I segreti di stato nel governo costituzionale, Florence : G. Barbera, 1877
– Un po' più di luce sugli eventi politici e militari dell'anno 1866, Florence : G. Barbera, 1873
Notice Peter Hicks, trad. I. Delage
juin 2009