Une famille atypique
Petit-neveu de l’éphémère contrôleur général des Finances sous Philippe d’Orléans, l’écossais John Law, Jacques-Alexandre Law est né à Pondichéry.
Il est fils d’un général français, gouverneur général des établissements français aux Indes, Jean Law de Lauriston, à qui on doit notamment un État politique de l’Inde en 1777.
Lauriston est élevé à Paris au collège des Grassins puis fait ses études à l’École militaire de Paris et se rallie à la Révolution.
Le début d’une carrière militaire sous la Révolution
En 1791, Alexandre de Lauriston est aide de camp du général Beauvoir et sert dans l’armée du Nord puis dans celles de la Moselle, de Sambre et Meuse de 1792 à 1796. Il est particulièrement remarqué pour sa conduite au siège de Maestricht en 1794 puis au siège de Valenciennes et se voit nommer chef de brigade dans l’artillerie à cheval en 1795. Il quitte l’armée en 1796 et ne reprendra du service qu’en 1800, à l’appel de Bonaparte qui en fait un de ses aides de camp.
Aide de camp de Bonaparte puis diplomate de l’Empereur
Il suit ainsi le Premier Consul en italie et assiste à la bataille de Marengo. Il est également chargé d’organiser l’armement des îles et ports de France. Au mois d’avril 1801, une transition s’entamme dans sa carrière militaire puisqu’il est envoyé en mission à Copenhague pour coopérer à la défense de la ville contre les Anglais.
Dans la foulée, le 11 octobre, il est chargé de porter en Grande-Bretagne les préliminaires de la paix d’Amiens. Il reçoit à Londres un accueil triomphal, porté par la foule jusqu’à l’hôtel de l’ambassade…
Général de brigade et chargé d’une mission sur les côtes en 1802, commandant de la Légion d’honneur en 1804 et général de division en, 1805, il reçoit cette même année le commandement des troupes envoyées à Batavia, embarquées sur l’escadre de l’Amiral Villeneuve. Arrivé en Martinique, il prend aux Britanniques le fort du Diamant le 25 mai 1805.
À son retour en Europe, il est nommé gouverneur général des troupes de Brawnaw puis de Raguse et des Bouches de Cattaro, et enfin de Venise en 1807. Il est fait comte de l’Empire en 1808.
Il s’illustre dans la campagne de 1809 et après Wagram est dignitaire de la couronne de fer. Parmi ses missions de colonel général de la garde impériale, il escorte Marie-Louise en France pour le mariage impérial, il ramène également en France les enfants du roi Louis de Hollande après l’abdication de ce dernier.
Le 5 février 1811 Lauriston est nommé ambassadeur en Russie en rempalcement de Caulaincourt. La guerre éclantant entre les deux empires, il rejoint la Grande Armée, à Smolensk et reprend ses fonctions d’aide de camp de l’Empereur. Lors de la prise de Moscou, il est chargé de conclure un armistice avec le général Koutouzov mais ne peut franchir les avants-postes.
Arrivé à Magdebourg, il est chargé d’organiser le 5e corps d’armée qui fera la campagne de 1813.
De Leipzig à la Restauration
Il participe courageusement à la campagne de Saxe de 1813 mais, semble-t-il, sans illusions. Il combat à Lutzen, Bautzen, Weissig… mais est fait prisonnier à la bataille de Leipzig. Conduit à Berlin, il ne rentre en France qu’après la paix de 1814.
Il est nommé par Louis XVIII capitaine de la compagnie des mousquetaires de la maison du roi, « les mousquetaires gris » et il suit le roi jusqu’à Béthune lors du retour de Napoléon.
Après la seconde Restauration, il est fait pair de France et reçoit le commandement de la première division d’infanterie de la garde royale. Commandeur de Saint-Louis en 1816, il est créé marquis en 1817. Ministre de la Maison du roi en 1820, il est nommé maréchal de France en 1823.
Il meurt à paris le 10 juin 1828.
D’après :
– la notice de Jean Tulard du Dictionnaire Napoléon, dir. Jean Tulard, Éd. Fayard, 1999 ;
– le Catalogue historique des généraux français, connétables, maréchaux de France, lieutenants généraux, maréchaux de camp. Maréchaux de France. Restauration. Monarchie de Juillet. Second Empire, M. Louis de La Roque, Éd. A. Desaide (Paris), 1896-1902