MARMONT, Auguste-Frédéric-Louis Viesse de, (1774-1852), général

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" Il était le plus médiocre des généraux; je l'ai soutenu, défendu contre tous parce que je lui croyais de l'honneur ... il a oublié qu'il doit tous ses honneurs au prestige de cette cocarde nationale qu'il foule aux pieds pour se parer du signe des traîtres qu'il a combattus pendant vingt-cinq ans ! ", Napoléon à Sainte-Hélène, s'adressant à Las Cases, en 1816.
MARMONT, Auguste-Frédéric-Louis Viesse de, (1774-1852), général

Biographie

Né à Châtillon-sur-Seine, le 20 juillet 1774, il meurt à Venise le 3 mars 1852
En sortant de l'Ecole d'Artillerie de Châlons, il devient officier en 1792
Sert en Italie et à Toulon où il rencontre Bonaparte pour la première fois
Combat sous les ordres de Desaix à Mainz en tant que Capitaine en 1795
L'un des Aides de Camp de Bonaparte, le 3 décembre 1796
Général de Division, le 10 juin 1798
Pour son rôle dans le coup d'Etat de Brumaire, il est nommé membre du Conseil d'Etat, le 25 décembre 1799
Grand Aigle de la Légion d'Honneur, le 2 février 1805
1805 : Commandant en chef du 2e corps de la Grande Armée
Gouverneur Général de Dalmatie, le 7 juillet 1806
Déloge les Russes de Raguse en 1808 et en retire le titre de duc de Raguse le 15 avril 1808

Commandant du 11e corps de la Grande Armée en 1809
Victorieux à Göspich (le 20 mai) et à Znaïm (le 9 juillet)
Maréchal le 12 juillet 1809
Gouverneur des provinces Illyriennes, en octobre 1809

Remplace Ney au commandement du 6e corps de l'Armée du Portugal, sous les ordres de Masséna, le 9 avril 1811
Commandant en chef de l'Armée du Portugal, à la place de Masséna, le 7 mai 1811
Envahit le Portugal fin mars 1812
Prend Almeida le 3 avril 1812 et atteint Castel-Branco
Battu en retraite jusqu'en Espagne le 23 avril
Victorieux à Tordesillas (le 18 juillet), vaincu à Arapiles (le 22 juillet) ; est blessé et quitte l'armée
Combat à Lützen, Bautzen, Dresde, Leipzig et Hanau de mai à octobre 1813
Très fortement impliqué dans la Campagne de France, combat aux côtés de Moncey et Mortier dans les faubourgs de Paris, pour capituler à Belleville, le 30 mars 1814
Passe du côté des Alliés avec son corps d'armée, le 5 avril 1814

Nommé Capitaine de la 6e compagnie de Gardes du corps de Louis XVIII et Pair de France, le 4 juin 1814
S'enfuit avec Louis XVIII à Gand à la fin de la Première Restauration, le 20 mars 1815
Proscrit par Napoléon le 12 mars 1815 et radié de la liste des Maréchaux le 10 avril
Ministre d'Etat, 30 novembre 1817

Gouverneur de la 1ère division militaire de Paris du 29 août 1821 au 30 juillet 1830
Ambassadeur extraordinaire au couronnement du Tsar Nicolas Ier, en avril 1826
Pendant la Révolution de Juillet 1830, ses troupes ne parvenant pas à défendre Paris pour Charles X, il est accusé de trahison
Il suit Charles X à Rambouillet puis en Angleterre, pour ne jamais revenir en France
Il vit à Vienne de 1830 à 1834 où il fréquente Metternich et le Duc de Reichstadt auquel il relate les campagnes napoléoniennes

Véritable bête noire de l’historiographie napoléonienne, Marmont est cependant très proche de Bonaparte

…pendant toute la durée du Consulat et de l'Empire, combattant en Italie, en Egypte, en Prusse, en Autriche, au Portugal, en Espagne et en France. Il est même Général de Division à l'âge de 26 ans. Il est l''un des quelques élus qui accompagnent Bonaparte dans son voyage précipité à travers la Méditerranée, lors du retour d'Egypte en France, et joue un rôle important dans le coup d'Etat de Brumaire. Fils d'un officier royaliste, soldat de seconde classe qui se spécialise dans l'artillerie, il se distingue tout particulièrement à Marengo. A sa grande déception, il ne fait pas partie de la première vague de Maréchaux. Après avoir fait ses preuves en tant qu'Administrateur des provinces Illyriennes, il retourne au combat en Espagne et en France avec un succès mitigé. En 1814, son changement radical de position lui vaut d'être particulièrement bien accueilli par Louis XVIII. L'échec qu'il essuie au cours de la Révolution de Juillet le conduit à l'exil mais aussi jusqu'aux discussions fascinantes qu'il a avec le Duc de Reichstadt à Vienne. Il finit son existence à Venise où, en plus de sa réputation de gastronome et de sa fréquentation des salons il devient une cause célèbre non seulement parce qu'il vit ouvertement avec deux femmes mais aussi en raison des Mémoires vengeresses qu'il rédige, et dont les neuf volumes seront publiés à titre posthume à Paris, en 1856-57

Bibliographie

– Christophe, R., Le Maréchal Marmont : duc de Raguse, [Paris,] : Hachette, 1968
– Marmont, Maréchal, duc de Rague : Mémoires de 1792 à 1841, imprimés sur le manuscrit original de l'auteur, Paris : Perrotin, 1857, 9 vol.
– Saint Marc, P., Le maréchal Marmont, duc de Raguse : 1774-1852, Paris : Arthème Fayard, 1957 – avec une bibliographie détaillée.

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