Prince-électeur de Bavière de 1799 à 1805 sous le nom de Maximilien IV Joseph, puis roi de Bavière sous le nom de Maximilien Ier, de 1805 à 1825
Né à Schwetzingen en 1756, entre Heidelberg et Mannheim, Maximilien Joseph devient colonel dans l'armée française en 1777 et obtient rapidement le grade de major-général. Puis à l'occasion de la Révolution française, il quitte les rangs français pour rejoindre l'armée autrichienne, prenant part aux guerres contre les armées révolutionnaires.
A la mort de son frère, il devient duc de Zweibrücken le 1er avril 1795, sous le nom de Charles II, puis avec le décès de l'électeur Charles Theodore, électeur de Bavière et comte palatin du Rhin le 16 février 1799.
Bien que plutôt suspicieux à l'égard des gouvernements français révolutionnaires, Maximilien n'est pas pour autant pro-autrichien, comme l'était Charles Theodore. Ainsi, la Bavière répond favorablement aux tentatives de rapprochement conduites par le Premier Consul Bonaparte.
Favorable aux idées françaises des Lumières, Maximiliens'entoure de figures pro-françaises, tel son secrétaire particulier puis ministre des Affaires étrangères Maximilian Josef Garnerin, comte von Montgelas. Malgré le parti pro-autrichien qui existe à la cour de Munich, Montgelas conduit une politique de renforcement des liens avec la France.
Acceptant les arrangements territoriaux du traité de Lunéville (notamment la perte de territoires sur la rive gauche du Rhin), Montgelas obtient des garanties de dédommagement sur la rive droite du Rhin.
De la Reichdeputationshauptschluss (ou commission extraordinaire réunie pour organiser les indemnisations après la traité de Lunéville), la Bavière reçoit la « médiatisation » de 13 villes libres (qui perdent donc leur autonomie), et la sécularisation de 15 monastères. Elle s'agrandit au total de 17 000 km2, augmente sa population de 800 000 habitants et reçoit 6,5 millions de florins. Soutenue par la France, la Bavière tente de constituer un ensemble compact de ces 83 territoires disparates, et de résister aux tentatives de démembrement et d'annexion de la part de l'Autriche.
Les relations entre Maximilien Joseph et le Premier Consul commencèrent sur de bonnes bases. Le gouvernement bavarois est ainsi l'un des premiers à adresser un message de félicitation à Napoléon Ier pour son accession au trône. Maximilien Joseph ne fait pas partie de la cour des princes qui accueillent Napoléon lors de sa visite à Aix-la-Chapelle en septembre 1804, mais c'est à ce moment-là que Napoléon projette de marier son fils adoptif Eugène de Beauharnais à la fille de Maximilien Joseph, Augusta de Bavière.
Un traité d'alliance défensive et offensive est signé entre la France et la Bavière le 25 avril 1805. Comme Maximilien Joseph hésite à ratifier, l'Autriche envahit la Bavière le 7 septembre, pour entrer dans Munich une semaine plus tard. Aussi, compte tenu de la situation, dans l'incapacité totale de riposter, Maximilien Joseph signe un traité d'alliance défensive plus qu'offensive, avec Napoléon.
Avec la victoire totale à Ulm le 17 octobre 1805 et leur entrée à Munich une semaine plus tard, l'alliance franco-bavaroise est à son zénith. Avec le traité de Brünn du 10 décembre et le traité de Presbourg du 26 décembre 1805, Maximilien Joseph devient non seulement roi de Bavière, mais assoit davantage son royaume avec d'importantes acquisitions en Souabe et en Franconie. L'accession au trône royal est officialisée le 1er janvier 1806, donnant lieu à de grandes célébration auxquelles assistent Napoléon Ier et l'Impératrice Joséphine. Compte tenu des relations étroites entre les Bonaparte et les Wittelsbachs (Eugène et Augusta vont se marier le 16 janvier), le nouveau roi de Bavière devient l'un des plus importants princes réfléchissant à la constitution de la Confédération du Rhin. Cependant, alors que l'Empire assoit toujours plus son emprise en Europe, et que la Bavière fournit toujours plus de troupes en échange d'avantages qui s'amoindrissent, les relations entre les deux gouvernements deviennent difficiles.
Ainsi, malgré les manifestations de bravoure victorieuse en 1807, la Bavière ne tire aucun avantage des traités de Tilsit (juillet 1807) entre la France et la Russie d'une part, et de la France avec la Prusse d'autre part. Napoléon ne pouvait pas accepter le refus de Maximilien Ier d'introduire le Code Napoléon dans son royaume.
Les relations continuent de se dégrader en 1809, quand la Bavière perd de nombreux hommes et 22 millions de florins (l'équivalent de deux années de revenus) sans rien en retour, et plus encore quand Napoléon pense à organiser son divorce d'avec l'Impératrice Joséphine, et son mariage avec l'archi-duchesse autrichienne Marie-Louise, fille de l'Empereur d'Autriche.
Le rapprochement franco-autrichien fait resurgir le spectre du rétablissement des Habsbourg devant les yeux de l'opposition bavaroise lors de cette première décennie du XIXe siècle. Des négociations débutent fin 1810 concernant les compensations de la participation bavaroise à la guerre de 1809. Mais la Bavière étant amenée à céder le Tyrol au royaume d'Italie, le roi Maximilien Ier n'a plus aucun doute sur le fait que ces « relations particulières » avec Napoléon Ier prennent fin.
De plus, avec la naissance du fils de Napoléon en 1811, Augusta voit ses chances de monter sur le trône du royaume d'Italie s'éloigner. Alors, la désaffection fait le lit de la défection. A la veille de la bataille de Leipzig, Maximilien Ier accepte de rejoindre les alliés contre Napoléon en signant le traité de Ried le 8 octobre 1813, à la condition expresse de préserver l'intégrité de son territoire.
Cependant, avec le premier traité de Paris du 3 juin 1814, la Bavière doit céder le Tyrol à l'Autriche, en échange de l'ancien duché de Würzburg. Puis, de nouveau, au Congrès de Vienne auquel il assiste en personne, Maximilien Ier doit faire des concessions à l'Autriche, en lui cédant le quart d'Inn et d'Hausruck, en échange d'une partie du vieux Palatinat. Le roi bataille dur pour maintenir l'intégrité de ses territoires, comme cela était pourtant convenu à Ried, mais tout ce qu'il peut obtenir s'apparente comme l'assurance de Metternich qu'il obtiendra la succession de Bade, affaire dans laquelle il sera finalement perdant.
A Vienne et un peu plus tard, Maximilien Ier s'oppose obstinément à une quelconque reconstitution « germanique » qui mettrait en danger l'indépendance de la Bavière, et c'est son insistance à défendre le principe de souveraineté pleine et entière des princes germaniques qui contribue largement à fragiliser l'organisation de la nouvelle Confédération germanique.
Ainsi, l'Acte fédéral est proclamé en Bavière non pas comme une loi mais comme un traité. Et c'est en partie pour rassurer le soutien populaire dans sa résistance à toute interférence par la diète fédérale dans les affaires intérieures du royaume, mais aussi pour donner une homogénéité à ces territoires disparates qui constituent le royaume, que Maximilien Ier donne une constitution libérale le 26 mai 1818 à son peuple. Montgelas, opposé à cette décision, avait été remplacé l'année précédente, au moment où Maximilien Ier revoyait également sa politique religieuse en signant, le 24 octobre 1817, un concordat avec Rome, réintégrant le clergé dans ses prérogatives.
Maximilien Ier meurt au Palais de Nymphenburg, près de Munich, le 13 octobre 1825 et son fils Ludwig (Louis) Ier lui succède.
Homme simple et affable, Maximilien Ier n'aimait rien comme se promener dans les rues de sa capitale et converser avec ses sujets, qui l'appréciaient alors grandement pour cela.
Peter Hicks, trad. Irène Delage, juin 2006