MORTIER, Adolphe-Édouard-Casimir-Joseph, duc de Trévise (1768-1835), maréchal

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MORTIER, Adolphe-Édouard-Casimir-Joseph, duc de Trévise (1768-1835), maréchal

D’ascendance franco-anglaise, fils d’un drapier, Mortier fait des études à Douai au moment de la Révolution. Il rejoint les rangs de la Garde nationale de Dunkerque en 1789, est élu capitaine d’une unité de volontaires en septembre 1791, combat dans l’armée du Nord à Jemappes et à Namur en 1792, à Neerwinden en 1793 et à Fleurus en 1794. Il est ensuite transféré à l’armée de Sambre-et-Meuse, se distingue à Maestricht et au passage du Rhin, refuse une promotion au rang de général de brigade en 1797, mais finit par l’accepter en 1799. Il sert ensuite sous les ordres de Soult, en Suisse, où sa conduite, notamment à la bataille de Zurich, lui vaut la recommandation de Masséna. Son rang de général de division est confirmé en octobre 1799, et il est affecté à Paris au début de 1800.
Le Premier Consul l’envoie conquérir le Hanovre dont l’armée se rend, à Artlenburg, en juillet 1803. Mortier devient au début de 1804 colonel-général des artilleurs et des marins de la Garde consulaire. Il fait partie de la première liste des maréchaux en mai 1804 et prend, en 1805, le commandement de l’infanterie de la Garde impériale. Il commande un corps provisoire pendant la campagne de 1805, fait des prodiges à Durrenstein alors que les chances sont contre lui et remplace, après Austerlitz, Lannes à la tête du 5e corps. Il passe quelque temps à Paris avant de prendre le commandement du 8e corps avec lequel il conquiert la Hesse et le Hanovre (fin 1806). À la bataille de Friedland (1807), il commande l’aile gauche de l’armée de Napoléon, qui le fait duc de Trévise un an plus tard.
À partir d’octobre 1808, il prend le commandement du 5e corps d’armée en Espagne et combat à Somo Sierra et au siège de Saragosse. Plus tard, il combat, sous les ordres de Soult, à Arzobispo et à Ocaña où il est blessé. Il sert ensuite en Andalousie, notamment au siège de Badajoz, et il est rappelé en France en mai 1811. Nommé commandant de la Jeune Garde en 1812, il combat à la Moskowa, devient gouverneur de Moscou et refuse de faire sauter ce qui reste de la ville au moment où la retraite commence. Il combat ensuite à Krasnoë, sur la Bérézina et prend, en janvier 1813, la tête des survivants de la Garde impériale. Pendant la campagne d’Allemagne, il assume le commandement de la Jeune Garde avec laquelle il prend part à de nombreuses batailles, notamment Lützen, Bautzen, Dresde et Leipzig. L’année suivante, il est de nouveau à la tête de la Vieille Garde à Montmirail, Craonne et Laon et participe aux derniers combats devant Paris. À la Première Restauration, il se rallie à Louis XVIII.
Après le retour de l’île d’Elbe, il escorte le roi de Lille à la frontière et se range du côté de Napoléon, mais tombe malade à Beaumont et ne joue aucun rôle actif pendant la campagne de Waterloo. Il accepte à contrecœur de faire partie de la cour martiale chargée de juger Ney et tombe en disgrâce quand celle-ci se déclare incompétente. Il retrouve cependant un commandement en janvier 1816. Des années plus tard, il est  envoyé à Saint-Pétersbourg comme ambassadeur (1830 et 1832), devient ministre de la Guerre puis président du Conseil. Il trouve la mort le 28 juillet 1835 quand une machine infernale explose au cours d’une parade de la Garde nationale.

Source
Dictionnaire Napoléon, éditions Fayard, 1999, notice : Jacques Garnier
Avec l’aimable autorisation des éditions Fayard

Bibliographie
Frignet-Despreaux (colonel), Le Maréchal Mortier, 1913.

Mise à jour : décembre 2024

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