Biographie
Né à La Bastide-Fortunière, le 25 mars 1767, exécuté à Pizzo (en Calabre) le 13 octobre 1815
Il épouse Marie Annunziata, ‘Caroline’ Bonaparte, le 20 février 1800
Maréchal-des-Logis du 12e régiment des chasseurs, le 15 mars 1792.
Sous-lieutenant de l’escadron franc à Arras, le15 octobre 1792
Capitaine aide de camp du Général d’Urre, le14 avril 1793
Chef d’escadron, le 1er mai 1793
Participe avec Bonaparte au démantèlement de l’insurrection royaliste menée par Danican le 5 octobre 1795
Chef de brigade le 2 février 1796
Premier aide de camp de Bonaparte pour la Première Campagne d’Italie :
Général de Brigade le 10 mai 1796
Commandant de la province de Kelioub pendant la campagne d’Egypte
Nommé Général de Division sur le champ de bataille le 25 juillet 1799, à la bataille d’Aboukir
Général du corps de l’Armée de réserve et Commandant de la cavalerie, le 20 avril 1800.
Prend Vercelli (le 27 mars), Piacenza (le 4 juin), et reçoit un sabre d’honneur pour le rôle qu’il a joué dans la bataille de Marengo (le 14 juin)
Commandant de l’Armée de Réserve près de Dijon, le 20 novembre 1800
Déloge l’armée napolitaine des Etats pontificaux le 6 février 1801, imposant la Paix de Foligno au Roi de Naples
Commandant de l’Armée d’observation du Midi au Royaume de Naples. Il s’empare de l’île d’Elbe
Président du collège électoral du Lot
Député au Corps législatif en 1804
Gouverneur de Paris, 15 janvier 1804 (pendant l’affaire du Duc d’Enghien)
Maréchal de l’Empire, 1804
Grand Amiral, Prince et Grand Aigle de la Légion d’Honneur, Chef de la 12e cohorte de la Légion d’Honneur
Grand Duc de Berg et Clèves, 30 mars 1806
Commandant général de la cavalerie : il coince l’armée autrichienne à Ulm, l’obligeant à capituler; il vainc la cavalerie autrichienne et la cavalerie russe à la bataille d’Austerlitz.
Destruction totale de l’armée prussienne à Iéna, en 1806
Charge acharnée et victorieuse à Eylau, en 1807
Lieutenant de l’Empereur en Espagne en 1808, écrase le soulèvement du » Dos de Mayo »
Joachim-Napoléon (Gioacchino-Napoleone) Ier Roi de Naples, le 15 juillet 1808
Action de distinction à la bataille de Borodino, le 7 septembre 1812
Négociations avec l’Autriche et l’Angleterre, 1813
Signe, avec l’Autriche, un traité séparant Naples de l’Empire, le 11 janvier 1814
Dans une tentative d’unification de l’Italie, les troupes napolitaines repoussent les Autrichiens jusqu’au Pô et jusqu’à Ferrare mais elles doivent battre en retraite et sont vaincues à la bataille de Tolentino, 2-4 mai 1815
Absent de Waterloo, Murat s’enfuit en Corse après Tolentino
Retour à Naples avec six navires et une poignée d’hommes
Fait prisonnier à Pizzo, il est exécuté le 13 octobre 1815
D’origine modeste (il était fils d’aubergiste) Murat connaît probablement l’élévation sociale la plus spectaculaire parmi les hommes qui entourent Napoléon.
Sa progression de simple soldat de cavalerie au rang de commandant de cavalerie est prodigieuse. C’est en fournissant 40 canons destinés à combattre le soulèvement royaliste du 13 Vendémiaire qu’il rencontre pour la première fois Bonaparte ; par la suite, il se distingue non seulement au cours de la Première Campagne d’Italie à Dego et à Mondovi, mais aussi au cours de la Deuxième, notamment à Marengo, et il devient l’un des militaires les plus proches de Napoléon, combattant régulièrement avec la cavalerie pendant toute la durée du Consulat et de l’Empire. Son action la plus glorieuse se situe probablement à Iéna où il anéantit totalement l’armée prussienne et oblige Blücher à capituler. Comme Murat le fait ironiquement remarquer dans une lettre à Napoléon, » Sire, la bataille est terminée car il ne reste plus personne contre qui se battre « . La seule grande bataille manquant à son actif (et c’est peut-être significatif, tout comme pour Berthier), c’est Waterloo. Bien que Gouverneur de Paris, il ne prend pas position dans l’affaire du Duc d’Enghien et ne s’oppose pas à Napoléon. Il est récompensé en obtenant le royaume qu’il briguait tant, à savoir celui des Deux-Siciles, mais non sans contraintes. Le titre de Roi Joachim-Napoléon lui est imposé, ainsi que la clause selon laquelle, à sa mort, sa femme Caroline deviendrait unique souveraine. Berthier rappelle à Murat : » Pour vos sujets vous devez être le roi, mais pour l’Empereur vous devez être vice-roi « . Murat entreprend cependant avec enthousiasme de gouverner Naples, modernisant son royaume en lui apportant le Code civil, en démembrant de vastes domaines terriens, en fondant une université et une école navale, en soutenant l’industrie cotonnière et en apportant une réponse efficace au problème du banditisme. Des désaccords avec Napoléon et avec son épouse Caroline créent toutefois des tensions au sein du royaume, et il abandonne le commandement de la Grande Armée en déroute lors de la retraite de Russie en 1812 (commandement qu’il cède à Eugène de Beauharnais) pour rentrer stabiliser son royaume en Italie. L’échec du traité avec l’Autriche et le fait qu’il n’ait pas été reconnu comme souverain légitime par les alliés pendant la Première Restauration le conduisent à tenter de rejoindre Napoléon pour les Cent-Jours (mais pour finalement ne pas y parvenir). Il essaie de jouer la carte de l’unification italienne de manière à s’attribuer un rôle et une position de repli par rapport à l’Autriche, mais la défaite de Tolentino met fin à ses espoirs. Etant donné les circonstances, le fait d’accoster à Pizzo a des allures de tentative de suicide.
Bibliographie
– Hulot, F., Murat: la chevauchée fantastique, Paris : Pygmalion-Gérard Watelet, 1998
– Lacour-Gayet, M., Joachim et Caroline Murat (préface de Jean Tulard), Paris : Perrin, 1996
– Tulard, J., Murat, Paris : Fayard, 1999
– Murat ou l’Eveil des Nations, Paris : Hachette, 1983