Né en 1940, l’historien André Palluel-Guillard est mort le 18 octobre 2023. Il était professeur d’histoire contemporaine à l’université de Savoie, après avoir été enseignant au lycée (à Grenoble et à Chambéry) et attaché de recherche au CNRS. Il était un grand spécialiste de l’histoire de la Savoie au XIXe siècle et de l’histoire napoléonienne. Membre titulaire de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie depuis 1985, il avait également présidé de 1983 à 2021 la Société Savoisienne d’Histoire et d’Archéologie.
Soutenue en 1991, sa thèse, intitulée Une fusion manquée : Genève et la Savoie dans le grand empire napoléonien : 1799-1815, avait été dirigée par Jean Tulard : elle portait sur la réunion éphémère de Genève et de la Savoie. Une étude résumée dans L’aigle et la Croix. Genève et la Savoie, 1798-1815, publiée en 1999 et Prix Premier Empire 2000 de la Fondation Napoléon. André Palluel-Guillard y soulignait la préoccupation constante de Napoléon pour cette région, essentielle pour ses relations avec l’Italie et la Suisse, et analysait les raisons de l’échec de cette réunion. Il avait également participé à l’édition de la Correspondance générale de Napoléon par la Fondation Napoléon (2002-2018).
André Palluel-Guillard publia aussi de nombreux articles, notamment dans La Revue Napoléon. Il était l’auteur, le co-auteur ou l’éditeur scientifique de plus d’une vingtaine d’ouvrages, depuis L’administration communale de Chambéry au XVIIIe siècle (1963) jusqu’à Chambéry à la Belle époque (avec Monique Dejammet, 2014).
Sur Napoléon, on lui doit notamment un remarquable Dictionnaire de l’Empereur (1969) dans lequel il recensa et classa les propos de l’empereur selon des rubriques aussi utiles que bien choisies. Fruit d’un immense travail, cet ouvrage reste un livre de référence encore aujourd’hui. Il apporta également son précieux concours à d’autres publications, tels L’épisode napoléonien, Aspects extérieurs (1973, avec Jacques Lovie), et l’Histoire et dictionnaire du Consulat et de l’Empire (avec Alfred Fierro et Jean Tulard, 1995).
Dans sa préface, il écrivait : « Ne nous trompons pas sur l’historiographie napoléonienne, elle a de beaux jours devant elle pour toujours mieux dévoiler le fonctionnement des institutions “à la base” et pour nous apprendre l’évolution des mentalités en ces années. »
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Mise en ligne le 24 octobre 2023