Robert Thomas Wilson est né à Londres en 1777. Il entra au 15e Dragons légers en 1793, où il fut fait lieutenant. Au cours de son service pendant les guerres révolutionnaires, Wilson se distingua plusieurs fois, en particulier lors de la bataille de Villers-en-Cauchies, le 24 avril 1794, en empêchant François II, l'Empereur du Saint Empire germanique, de tomber entre les mains ennemies. Peu après son retour en Angleterre et son mariage en mars 1798, il servit en Irlande jusqu'en 1799 puis partit pour les Pays-Bas. En 1801, il débarqua en Égypte, où il surveilla la correspondance entre le lieutenant général Abercromby et le général en chef turc, lors de l'expédition britannique contre l'invasion française conduite par Bonaparte. À son retour en Angleterre, il publia son History of the British expedition to Egypt (1802), connue pour ses accusations diffamatoires contre Bonaparte, qui aurait notamment fait empoisonné des malades de la peste à Jaffa, et ordonné le massacre de prisonniers turcs. En 1804, il publia une évaluation de l'armée britannique, dans laquelle il critiquait les châtiments corporels dans l'armée, ce qui provoqua de nombreuses controverses. Il servit en Afrique du Sud lors de la prise du cap de Bonne Espérance en 1806, et accompagna le général Hutchinson lors de sa mission diplomatique à la cour de Prusse à Berlin. Après la défaite de la Prusse face à Napoléon, Hutchinson fut invité à devenir conseiller militaire auprès du Tsar russe, et Wilson le suivit. Après la paix de Tilsit en 1807, Hutchinson et Wilson s'installèrent à Saint-Pétersbourg. Malgré l'accueil chaleureux que leur réserva Alexandre, la paix franco-russe de Tilsit impliquait une déclaration de guerre contre l'Angleterre, qui pouvait être envisagée pour novembre 1807. Après cette déclaration, l'ambassadeur britannique à la cour de Russie, Lord Gower, fut rappelé et Wilson rentra à Londres, chargé par Gower de transmettre des informations sur la situation et devancer le messager russe dépêché par Alexandre pour annoncer les changements dans les relations diplomatiques entre les deux pays. Wilson fut chargé de commander la Loyal Lusitanian Legion au Portugal en 1808. Combattant sur la ligne de front lors de la guerre Péninsulaire, ses efforts lui valurent le titre de chevalier, une promotion au grade de colonel dans l'armée britannique, et d'être nommé dans l'ordre militaire portugais de la Tour et de l'Epée.
Il continua d'écrire et publia en 1810 ses Brief Remarks on the Character and Composition of the Russian Army and a sketch of the Campaigns in Poland in the years 1806 and 1807. En Turquie en 1811, il repartit en Russie en 1812 et devint conseiller auprès du général Koutousov lors de la guerre franco-russe et la retraite française. Présent aux batailles de Maloiaroslavets, Viazma, et Krasnyi, il écrivit plus tard Narrative of Events during the Invasion of Russia by Napoleon Bonaparte and the retreat of the French Army, 1812, dont la parution, posthume, se fit en 1860. Il continua son service auprès de l'armée russe en 1813 et fut placé à la tête de l'armée de réserve prussienne, se distinguant à Bautzen, ce qui lui valut d'être nommé dans l'ordre de Saint George sur le champ de bataille. Démis de son poste après des machinations politiques de Castlereagh, alors ministre des Affaires étrangères, Wilson servit dans l'armée autrichienne en Italie lors de la campagne de 1814. Après Waterloo, en 1816, il fut impliqué, avec John Hely-Hutchinson et Michael Bruce – dans la tentative d'évasion du comte de La Vallette, condamné à mort par le nouveau régime de la Restauration. Lors de son procès en France, il fut condamné à 3 mois de prison, et subit par ailleurs les foudres du Prince Régent pour son rôle dans cette affaire.
Wilson publia un grand nombre de pamphlets (la plupart du temps de manière anonyme), contre les pays alliés, notamment A sketch of the Military and Political power of Russia in the year 1817 (dans la Quaterly Review). Il combattit auprès de Simon Bolivar en 1818, en Amérique du Sud, mais l'épisode tourna court après que Wilson se brouilla avec les Vénézuéliens et retourna à Londres.
En 1818, il devint député de Southwark, en tant que Whig, et en 1821 il se compromit en s'interposant entre la foule et les troupes lors des funérailles de la reine Caroline. Ses opposants s'emparèrent de l'affaire et l'amenèrent à démissionner de l'armée sans pension. Elu député de Southwark, il soutint les Cortès en Espagne en 1832 après l'invasion française. Gravement blessé à La Corogne, il rejoignit Gilbraltar. En 1826, il fut de nouveau élu député de Southwark. Son opposition à la réforme budgétaire du parlement (qui passa en 1832) le conduisit à se retirer. Après l'accession au trône de Guillaume IV en 1830, il réintégra l'armée au grade de lieutenant-général, puis fut promu général en 1841 et nommé gouverneur de Gibraltar en 1842. Il quitta son poste quelques semaines avant sa mort qui intervint à Londres, le 9 mai 1849.
Peter Hicks, I. Delage (trad.), juin 2012
Sources et documents :
– History of the British expedition to Egypt, by Robert Thomas Wilson
– Brief Remarks on the Character and Composition of the Russian Army and a sketch of the Campaigns in Poland in the years 1806 and 1807
– Procès de Sir Robert Wilson, Sir Hutchinson, Sir Michael Bruce
– Narrative of Events during the Invasion of Russia by Napoleon Bonaparte and the retreat of the French Army, 1812