15 janvier
Après la fin désastreuse de l’expédition anglaise à Buenos Aires en août 1806, une seconde expédition est envoyée dans la région espagnole de Rio del Plata, sous le commandement du lieutenant général Whitelocke. Le 15 janvier, Whitelocke. Commence le siège de Montevideo.
30 janvier
Le 8e corps sous les ordres de Mortier commence le siège de la ville de Stralsund (en Poméranie suédoise), au nord de Berlin et potentiel point de ralliement des troupes suédoises et anglaises, ennemies de la France.L
3 février
Napoléon remporte une nouvelle bataille à Olsztyn (Allenstein). Le lendemain c’est Ney qui bat les Prussiens sur la route de Liebstadt.
Les forces de Whitelocke prennent Montevideo; Bennigsen essaye de tenir Napoléon à Jenkendorf (Ionkovo).
8 février
Le 8 février 1807, a lieu la bataille d’Eylau, terrible affrontement contre les forces russes. Malgré de lourdes pertes de part et d’autre, le champs de bataille reste aux Français. Napoléon rapporte dans une lettre au général Duroc, le 9 février 1807 : « Il y a eu hier à Preussich-Eylau une bataille fort sanglante. Le champ de bataille nous est resté, mais si on a de part et d’autre perdu beaucoup de monde, mon éloignement me rend ma perte plus sensible. Corbineau [aide de camp de l’Empereur] a été enlevé par un boulet ; le maréchal Augereau a été légèrement blessé ; d’Hautpoul, Heudelet, quatre ou cinq autres généraux ont été blessés. » (Correspondance n°11789)
10 février
Après avoir reçu des instructions du cabinet anglais le 21 novembre 1806, pour saisir la flotte turque et obtenir le droit de garnison aux Dardanelles et à Alexandrie, le vice amiral, Sir John Thomas Duckworth guide l’escadre navale anglaise aux Dardanelles.
16 février
Le 16 février a lieu le combat d’Ostrolenka. Savary, commandant par intérim le corps de Lannes, bouscule l’aile gauche des Russes qui vont déplorer 1 300 tués et 1 200 blessés. La sécurité de Varsovie est assurée, et Savary gratifié de 20 000 francs. Ce combat marque la fin des combats hivernaux en Pologne. Dès le lendemain, la Grande Armée prend ses quartiers d’hiver sur la rivière Passarge. Napoléon s’installe quant à lui à Osterode à partir du 21 février, pour y rester jusqu’au 1er avril.
18 – février : Plan du siège de Danzig (Gdansk)
Dans une lettre en date du 18 février, Napoléon note au Maréchal Lefebvre : « Votre gloire est attachée à la prise de Danzig ; c’est là qu’il faut vous rendre ». (Correspondance 11826). Plus tard il fait remarquer à Mortier, le 23 février : « […] j’assiège Danzig […] » (Correspondance 11842).
19 février
L’Espagne adhère au Blocus continental. Le Premier ministre espagnol Godoy se range aux côtés de la France, et envoie en Allemagne un corps expéditionnaire de 8 000 hommes, qui sera placé sous les ordres de Bernadotte.
23 février
La forteresse de Schweidnitz (Silésie) se rend à Jerôme et Vandamme.
Dambrowski, à la tête de 3000 soldats polonais (totalement inexpérimentés prend la vie fortifiée de Dirschau à 25 km au sud de Danzig. Dirschau se situe sur la rive ouest de la Vistule qui protège Dantzig. La garnison prussienne du Major von Both ne possède que deux canons. Les Polonais avec une seule pièce d’artillerie tirent sur les ponts et prennent la ville. Quelques Prussiens réussissent à s’échapper à Dantzig.
25 février
L’armée française prend ses quartiers d’hiver sur la rivière Passarge. L’Empereur s’installe au château d’Osterode avec sa garde et sa réserve. La cavalerie de réserve se trouve entre Osterode et la Vistule, en arrière de la ligne Torun/Elbing (Elblag).
Le 1er corps de Bernadotte et plus tard de Victor, se trouve à l’extrême gauche de l’arméee occupant Braunsberg, Frauenburg (Frombork), Elbing (Elblag), les côtes de la Baltique jusqu’à la Passarge et Preussisch Holland
Le 4e corps, sous les ordres de Soult, s’installe au centre sur la droite du 1er corps, à Liebstadt, Mohrungen et Liebemuhl.
Le 3e corps, de Davout couvre Hohenstein jusqu’à la mer par Deppen et Spanden.
Le 5e corps, de Masséna stationne à Varsovie.
Le 8e corps, de Mortier est à Dirschau
Le 6e corps de Ney prend place entre la Passarge et l’Alle, de Guttstadt à Allenstein – son avant-garde est laissée à Heilsberg.
6 mars 1807
Face aux difficultés de transports d’équipements rencontrées durant la campagne de Prusse, Napoléon lance l’idée des trains des équipages. « Je voudrais former des bataillons de transport des équipages militaires. Chaque bataillon aurait un conseil d’administration, et serait commandé par un homme ayant rang de capitaine dans la ligne. Chaque compagnie pourrait être composée de trente-deux caissons attelés de quatre chevaux chacun et conduits par deux hommes. […] Ainsi il y aurait dans une compagnie 32 caissons, 128 chevaux de trait et 64 hommes. On y ajouterait une forge de campagne, une voiture de rechanges de harnais et d’approvisionnements de réparations pour les caissons. Chaque compagnie serait divisée en quatre escouades chacune de huit caissons et commandée par un maréchal des logis chef. Six compagnies pourraient former un bataillon, qui se trouverait ainsi composé de 192 voitures, 78 chevaux et 384 hommes.» (Correspondance n°11945)
16 mars
6000 Anglais sous les ordres du général A. Mackenzie Fraser envahissent l’Egypte et prennent Alexandrie. Le but est de sécuriser le port, base des opérations en Méditerranée et de prévenir une avance française et s’allier à la Russie (La Russie voit en l’Egypte une de ses zones d’influence). Cependant, cette action s’averre une catastrophe militaire, Fraser perd plusieurs régiments à Rosette le 9 mars et le 21 avril.
Un accord est finalement signé avec l’Egypte le 19 septembre 1807.
19 mars – 24 mai : Le Siège de Dantzig
Après Eylau, Dantzig est une place importante dans le théâtre des opérations polonais avec son port fortifié comprenant 60 000 habitants, à l’embouchure de la Vistule. Elle est une menace directe pour les Français. C’est le maréchal Lefebvre qui est chargé de commander le siège. La place est investie le 19 mars 1807.
Après deux mois de siège, Dantzig capitule le 24 mai 1807.
« Nous trouvons dans cette importante place une immense artillerie, des magasins considérables de marchandises anglaises et du blé pour nourrir l’armée pendant deux ans ». (Correspondance n°12646, 25 mai 1807)
Le maréchal Lefebvre, qui a tenu le siège du côté français, passe trois jours à négocier avec le général prussien Kalkreuth. Il est conclu (en accord avec Napoléon – Correspondance n°12629 du 22 mai 1807) que « la garnison défilera avec les honneurs de la guerre ». Napoléon se montre généreux car il s’agit de mettre un terme au siège avant l’été et de repositionner ses troupes ailleurs.
Napoléon ordonne ensuite le siège du fort de Weichselmünde mais le général russe Kamenski, positionné sur place fuit avec ses troupes. La garnison capitule peu de temps après.
Pour récompenser Lefebvre de ses services, Napoléon lui accorde le titre de Duc de Dantzig dans une lettre au Sénat, en date du 28 mai 1807 (Correspondance n° 12666). Il n’en informe pas directement l’intéressé comme on peut le lire dans une lettre adressée au maréchal le 29 mai : Je suis « très satisfait de vos services, et je vous en ai déjà donné des preuves, que vous apprendrez aux premières nouvelles de Paris et qui ne vous laisseront aucun doute sur le cas que je fais de vous » (Correspondance n° 12683)
1er avril
Napoléon installe son quartier général à Finkenstein pour deux mois.
« je viens de porter mon quartier général dans un très beau château, dans le genre de celui de Bessières, où j’ai beaucoup de cheminées, ce qui m’est fort agréable ; me levant souvent la nuit, j’aime à voir le feu. »
(Lettre à Joséphine du 1er avril 1807, Correspondance n°12263)
avril 1807,
On procède à l’appel en masse d’hommes sur l’année de 1808 quatre mois à peine après le dernier appel de conscription.
La Gazette de France du 10 avril note : « un arrêté de M. le conseiller d’Etat, préfet du département de la Seine, enjoint à tous les conscrits de 1808 de se présenter, avant le 10 mai prochain, au chef-lieu de la municipalité de leur arrondissement, pour s’y faire inscrire. Tous les jeunes gens nés depuis le premier janvier 1788 jusqu’au 31 décembre de la même année inclusivement, font partie de la conscription ».
16 avril
A Anklam, Mortier bat les Suédois et contraint leur chef, Essen, à un armistice (Schlachtow), le 18 avril.
Napoléon prévoie cette attaque comme les troupes suédoises passent la stratégique rivière Peene : il écrit ainsi au maréchal Brune « Les Suédois ayant passé la Peene, il est convenable que vous réunissiez toutes vos forces pour les inquiéter sur leur flanc droit. Du 12 au 15, le maréchal Mortier les attaquera avec des forces considérables. » et au Maréchal Mortier : « Mon Cousin, j’ai fait connaître à votre aide de camp, de vive voix, toutes les dispositions que j’ai ordonnées et qui vous seront transmises par le major général. J’espère que le 12 ou le 15, vous serez en mesure de repousser les Suédois.
Votre premier but doit être de couvrir Stettin ; le second, de couvrir Berlin. Pour cela, il est indispensable de rejeter les Suédois de l’autre côté de la Peene.» (Correspondance n° 12327 et 12328, Finkenstein le 7 avril 1807)
Avec l’armistice de Schlachtow, les Suédois conservent leur part de Poméranie et Straslsund. Le corps de Mortier est, lui, libre de rejoindre le reste de la Grande Armée qui se prépare à affronter les Russes.
26 avril
La Russie et la Prusse signent une convention secrète à Bartenstein (Bartoszyce). Y sont inclus : L’entraide entre l’Autriche, la Suède et l’Angleterre pour refouler la France jusqu’au Rhin, Hanovre revenant à l’Angleterre et le Tirol et Mincio sur la frontière italienne est promis à l’Autriche.
La Prusse et la Russie sont d’accord pour signer une paix séparée avec la France et de pousser les Français hors d’Allemagne.
5 mai
A La Haye (Pays-Bas), Napoléon Charles Bonaparte, le fils aîné du Roi Louis et de la Reine Hortense, meurt de la rougeole. « Mardi dernier, 5 mai, à 5 heures du soir, est mort à La Haye, entre les bras de ses augustes parents, le jeune prince Napoléon-Charles, prince royal de Hollande, né à Paris le [11] octobre 1802. […] Le jeune prince laisse des regrets proportionnés aux belles espérances qu’il donnait et aux heureuses qualités que le développement précoce de son esprit permettait déjà de découvrir en lui… » (Gazette de France du 10 mai 1807)
Le jeune prince, auquel l’Empereur songea un temps pour lui succéder, fut immortalisé aux côtés de sa mère sur le tableau du sacre peint par David.
Le 12 mai, l’Empereur, qui avait fait envoyé son médecin Corvisart au chevet de l’enfant, n’est toujours pas au courant de ce décès, puisqu’il écrit à l’Impératrice : « Napoléon est guéri, à ce que l’on me mande […] J’espère qu’il a été vacciné, et qu’il sera quitte au moins de la petite vérole. » (Correspondance n° 12574). Deux jours plus tard, il partage sa peine avec Joséphine : « Je conçois tout le chagrin que doit te causer la mort de ce pauvre Napoléon ; tu peux comprendre la peine que j’éprouve… » (Correspondance n°12577)
27 mai
A Constantinople, le sultan Sélim III est renversé et remplacé par Mustafa IV.
Après la défaite de la flotte anglaise aux Dardanelles (mars 1807), l’amélioration des relations franco-ottomanes fragilise la position du sultan Selim III. Ses janissaires, hostiles à sa politique de réforme, dénoncent les dangers d’une alliance avec la France et tentent d’expliquer le déclin de l’Empire ottoman par la politique de réformes anti-islamiques du sultan. Une insurrection éclate alors dans l’armée le 25 mai 1807. Six jours plus tard, le grand mufti de Constantinople apporte sa caution aux rebelles en promulguant une fatwâ appelant à la déposition de Selim III.
2 juin
Après avoir repoussé au-delà du Danube plusieurs tentatives d’avancées russes, les Turcs reprennent Bucarest.
3 juin
Les Turcs battent les Serbes à Loznica, tandis que les Russes battent les Turcs à Bazardik (Dobric).
4 juin
Bennigsen reprend l’initiative et lance deux attaques de diversion à Spanden (contre Bernadotte) et à Lomitten (contre Soult) et attaque le centre français de Ney à Guttsatdt. Manquant d’hommes, Ney bat en retraite.
10 juin
Murat et Soult conduisent une attaque contre les troupes russes à Heilsberg. La charge de la cavalerie de Murat se montre particulièrement téméraire et occasionne d’importantes pertes sans réel résultat (20,000 blessés en tout dans les deux camps).
Lorsque Napoléon lance une nouvelle action plus stratégique, Bennigsen abandonne la ville.
Les Français entrent le 12 juin dans la ville désertée par les Russes et les Prussiens ;
12 juin
Lestocq et Bennigsen battent en retraite vers Königsberg, les Prussiens le long de la côte et les Russes sur la rive droite de la rivière Alle.
Napoléon vise Königsberg, endroit stratégique par excellence, pas seulement en tant que lieu de confrontation mais aussi comme lieu de ravitaillement pour l’armée.
Voyant en Friedland le meilleur endroit pour intercepter Bennigsen, Napoléon commande à Lannes de partir en reconnaissance et envoie Murat, Soult et Davout à Königsberg.
13 juin
L’avant garde de Lannes s’établit à Friedland. Bennigsen qui arrive plus tard, repousse l’avant-garde française. Au même moment, Lestocq en retraite souffre face aux troupes de Soult à Kreuzberg. Mais il parvient à rentrer à Königsberg.
14 juin- Bataille de Friedland
Tôt dans la matinée, Bennigsen décide de passer la rivière Alle, se confronte aux troupes de Lannes et traverse de nouveau la rivière. Mais la topographie de Friedland l’empêche d’entrer dans Königsberg. Bennigsen installe ses troupes en face de Lannes et commence par attaquer l’aile gauche. Lannes tient, soutenu par les dragons de Grouchy et le 8e corps de Mortier.
La bataille s’affaiblit jusqu’à midi lorsque Napoléon arrive en scène. Voyant que Bennigsen se trouve dans une situation intenable, il dicte ses plans : une attaque puissante sur la gauche de Bennigsen par le 6e corps de Ney, suivie par des attaques sur le centre et la gauche.
Attaqués par trois côtés, les Russes sont mis en déroute et déplorent 20 000 blessés.
Toutefois, Napoléon ne les poursuit pas, il se prépare à une volte-face diplomatique Le traité avec Alexandre.
16 juin
Capitulation de Königsberg.
21 juin
Armistice franco-russe.
25 juin – Paix de Tilsit
Napoléon rencontre Alexandre à Tilsit (Sovetsk)
Auteur : P. Hicks et E. Papot, juin 2007