Août 1805
9 août (21 thermidor)
Après des négociations avec des diplomates britanniques, l’Autriche signe secrètement son accord pour devenir membre de la ‘troisième coalition’ avec la Grande-Bretagne et la Russie (bientôt rejoints par le royaume de Naples et la Suède) contre la France et sa coalition qui comprendra l’Espagne, les Pays-Bas, le principauté de Piombino, la Bavière, le Bade, le Württemberg et le Hesse-Darmstad.
26 août (8 fructidor)
Napoléon fait partir ses troupes de Boulogne vers l’Autriche, soit un mouvement de plus de 200 000 hommes. La veille avait été signé un traité d’alliance avec la Bavière. Le 29 août, Napoléon donne leur ordre de marche à ses troupes : la Grande Armée est née ! Le lendemain, Masséna remplace Jourdan à la tête de l’Armée d’Italie.
Fin août
Napoléon avait établi son plan de bataille (dicté à Daru le 28 août ?) et organisé l’armée en 7 corps, les « 7 torrents » : le 1er corps est sous les ordres de Bernadotte, Marmont dirige le 2e, Davout le 3e, Soult le 4e, Lannes le 5e, Ney le 6e, Augereau le 7e.
Septembre
3 septembre (16 fructidor)
Napoléon est de retour à Malmaison après avoir passé tout le mois d’août au camp de Boulogne. Dès le lendemain, un conseil des ministres se tient à Saint-Cloud
5 septembre (18 fructidor)
Napoléon signe un traité d’alliance avec le Württemberg.
9 septembre (22 fructidor)
Napoléon rétablit le calendrier grégorien qui doit se substituer au calendrier républicain, à compter du 1er janvier 1806.
10 septembre (23 fructidor)
Les Autrichiens ouvrent les hostilités en envahissant la Bavière.
11 septembre (24 fructidor)
Le royaume de Naples rejoint la coalition anglo-austro-russe.
En septembre
Le monde de la finance française est traversé d’une grave crise, précipitée par le scandale des Négociants réunis.
23 septembre (1er vendémiaire an XIV)
Napoléon est à Paris durant la journée pour organiser le pouvoir en prévision de son absence : Cambacérès, archichancelier, et Joseph Bonaparte, grand électeur en titre, se partagent les responsabilités, mais Napoléon devait continuer à gérer les affaires depuis son quartier général.
24 septembre (2 vendémiaire)
Napoléon part de Saint-Cloud au milieu de la nuit pour retrouver la Grande Armée. Après la Ferté-sous-Jouarre (le 24), Bar-le-Duc et Nancy (le 25), il arrive à Strasbourg le 26 septembre (4 vendémiaire) en fin d’après-midi. Il y reste jusqu’au 1er octobre (9 vendémiaire).
27 septembre (5 vendémiaire)
L’ensemble des troupes françaises ont franchi le Rhin et sont prêtes à attaquer. Les soldats enchaînent les marches, les hommes de Murat couvrent ainsi 390 kilomètres du 25 septembre au 1er octobre !
28 septembre (6 vendémiaire)
L’amiral Villeneuve reçoit l’ordre de Napoléon, daté du 20, de prendre la tête de la flotte combinée (flotte française et espagnole) afin de rejoindre Naples (où Gouvion Saint-Cyr doit affronter 30 000 Anglo-Russes) et de perturber la flotte anglaise sur le chemin. Pariant que Villeneuve n’appliquerait pas ses ordres, Napoléon avait déjà prévu de le remplacer par l’amiral Rosily (17 septembre). Mais, dès le 2 octobre (10 vendémiaire), Villeneuve est prêt à prendre la mer.
Octobre
1er octobre (9 vendémiaire)
Napoléon quitte Strasbourg à 15h et rejoint Ettlingen où il reçoit le duc de Bade dans la soirée.
2 octobre (10 vendémiaire)
L’empereur part pour Ludwigsburg et s’installe au palais de l’Electeur du Wurtemberg.
5 octobre (13 vendémiaire)
Napoléon signe un traité d’alliance avec l’Électeur Frédéric de Wurtemberg : la présence des troupes de Ney aux portes de Stuttgart a contraint Frédéric à revenir sur son souhait de maintenir sa neutralité dans le conflit entre Napoléon et la troisième coalition.
6 octobre (14 vendémiaire)
Napoléon est à Nordlingen et prend ses repères à Donauwerth où il compte faire passer le Danube au reste de la Grande Armée, passage prévu le lendemain.
8 octobre (16 vendémiaire)
Murat et Lannes emportent une belle victoire à Wertingen et font plus de 2 000 prisonniers autrichiens, dont le commandant, le général Auffenberg.
9 octobre (17 vendémiaire)
Victoire de Ney et le 5e corps à Günzburg, avec plus de 1 000 prisonniers, et entrée de Soult et le 4e corps à Augsbourg.
10 octobre (18 vendémiaire)
Napoléon arrive à Augsbourg où il reste jusqu’au 12.
13 octobre (21 vendémiaire)
Bernadotte et le 1er corps entre à Munich, et Soult à Memmingen.
13 octobre au soir (21 vendémiaire)
Le général Mack (1752-1828) et ses troupes se trouvent coupés de toute communication et sont encerclées à Ulm.
14 octobre (22 vendémiaire)
Napoléon, brillamment soutenu par les corps de Ney et de Lannes, remporte la victoire d’Elchingen et oblige les Autrichiens du général Mack à se retrancher à Ulm.
14 octobre au soir (22 vendémiaire)
En désespoir avec l’inaction de Mack, le Feldmareschal Schwarzenberg et l’archiduc Ferdinand sortent d’Ulm et s’échappent avec 6 000 hommes de cavalerie. Ils se joignent aux forces russes avant la bataille d’Austerlitz.
15 octobre (23 vendémiaire)
Ney et Lannes prennent position sur les hauteurs du Michelsberg et dominent Ulm.
16 octobre (24 vendémiaire)
Napoléon offre à Mack de capituler.
17 octobre (25 vendémiaire)
Talleyrand expose à Napoléon sa conception de l’équilibre européen, passant par une paix « blanche » avec l’Autriche, pour mieux contrer la Prusse et la Russie. Un plan rejeté par Napoléon.
18 octobre (26 vendémiaire)
Sur le front italien, Masséna entre dans Vérone tandis que Gouvion Saint-Cyr prend le port d’Ancône, ville pontificale.
19 octobre (27 vendémiaire)
Mack capitule. Le lendemain, les troupes autrichiennes vaincues (25 000 hommes avec 60 canons) défilent devant Napoléon.
21 octobre (29 vendémiaire)
La flotte alliée franco-espagnole est battue par la flotte britannique au large du cap de Trafalgar. Lord Nelson, commandant de la flotte de sa majesté, meurt de ses blessures pendant la bataille.
Novembre
3 novembre (12 brumaire)
Traité d’alliance de Potsdam entre Russes et Prusses ; la Prusse entre (quoique timidement) dans la troisième coalition. Lannes et Murat victorieux à Ebersberg.
7 novembre (16 brumaire)
Ney prends Innsbruck.
10-11 novembre (19-20 brumaire)
Action à Dürrenstein. Les forces russes sous Koutouzov sont repoussées par Mortier.
14 novembre (23 brumaire)
Napoléon entre à Vienne et s’installe dans le château de Schönbrunn.
15 novembre (24 brumaire)
Bien que battu par Murat à Hollabrunn, Bagration parvient à ses fins en retardant les forces françaises pour donner le temps à Koutouzov de s’échapper.
17 novembre (26 brumaire)
A Znaïm, Napoléon apprend la nouvelle du désastre de Trafalgar.
19 novembre (28 brumaire)
Débarquement des forces anglo-russes dans le royaume de Naples.
20 novembre (29 brumaire)
L’empereur établit son quartier général à Brünn. Le lendemain, il reconnaît ce qui sera le champ de bataille d’Austerlitz.
28 novembre (7 frimaire)
Gouvion-Saint-Cyr bat le prince de Rohan et ses troupes à Castelfranco en Vénétie (le 26 décembre 1805, suite au traité de Presbourg, cette région sera annexée au royaume d’Italie).
29 novembre (8 frimaire)
Les alliés s’installent autour d’Austerlitz.
Décembre
1-2 décembre (10-11 frimaire)
Victoire de Napoléon à Austerlitz.
=> 7h
Les forces alliées conduites par Kienmayer attaquent les troupes du Colonel Schobert du 3e de Ligne et les Tirailleurs du Pô implantées dans le village de Telnitz. Bien que plus nombreux, les attaquants n’arrivent pas à dégager les Français qui luttent avec acharnement contre le gros de l’attaque alliée.
=> 8h
Buxhöwden lance ses troupes depuis les hauteurs de Pratzen pour soutenir l’attaque sur Telnitz. Le général allié Langeron quitte le plateau pour attaquer Sokolnitz.
=> 8h30
Voyant qu’avec la disparition du brouillard les alliés avaient dégarni leur centre sur le plateau de Pratzen pour soutenir les attaques sur Telnitz et Sokolnitz, Napoléon envoie Soult pour prendre le plateau ; sa mission est accomplie en une demi-heure.
=> 9h
Afin d’essayer de corriger l’abandon des hauteurs de Pratzen, Koutouzov lance toutes ses troupes (y compris la garde impériale russe) pour reprendre les hauteurs de Pratzen. En même temps, Bagration (à la droite de Koutousov) exécute une retraite ordonnée face à Lannes et Murat. Au même moment, la Garde impériale française se déplace pour porter secours à Soult sur les hauteurs de Pratzen.
=> 11h
Après de violents combats de cavalerie, Koutouzov ordonne la retraite vers Austerlitz, un mouvement qui se transforme en déroute dans l’après-midi.
=> Vers 13h
Prise entre Soult et Davout, l’aile gauche austro-russe se voit contrainte de se déplacer vers les marais de Telnitz.
6 décembre (15 frimaire)
Signature de l’armistice avec l’Autriche.
10 décembre (19 frimaire)
L’Electeur de Bavière prend le titre de roi, offert par Napoléon.
11 décembre (20 frimaire)
Tandis que l’Electeur de Würtemberg accepte le titre de roi, l’Electeur de Bade refuse, préférant le titre de grand-duc.
15 décembre (24 frimaire)
Signature du traité d’alliance franco-prussienne.
Un décret de Schönbrunn crée les trois maisons d’éducation pour les filles des membres de la Légion d’honneur.
26 décembre (5 nivôse)
Traité de Presbourg entre la France et l’Autriche.
28 décembre (7 nivôse)
Napoléon quitte Schönbrunn pour retourner en France.
30 décembre (9 nivôse)
Sur proposition du Tribunat, Napoléon accepte d’être appelé « le Grand ».
31 décembre (10 nivôse)
Napoléon arrive à Munich.
Le calendrier républicain disparaît.
P. Hicks, I. Delage, novembre 2005