Cette chronologie fait partie du dossier thématique : Le traité de Vienne (14 octobre 1809), traité franco-autrichien qui mit un terme à la campagne autrichienne de Napoléon de 1809. Ce traité de Vienne vient conclure notre série de dossiers sur cette campagne qui se constitue de :
La bataille d'Aspern-Essling, La bataille de Wagram et Napoléon et le Tyrol.
4-6 juillet : La bataille de Wagram
Ayant pris place sur l'île Napoléon, l'empereur a transformé le site en une véritable forteresse garnie de pièces de gros calibres prises à l'arsenal de Vienne. Les troupes françaises se préparent à affronter l'archiduc Charles qui avait fait avancer les siennes dès le 30 juin au nord d'Aspern et d'Essling. Ce dernier est convaincu que Napoléon utilisera la même stratégie qu'au mois de mai et fera déboucher ses troupes dans la plaine du Marchfeld. Aussi, l'archiduc Charles fait occuper et organiser les villages d'Aspern, Essling et Enzersdorf. Une diversion effectuée par Masséna le 30 juin le confirme dans cette idée. Mais, le 3 juillet, voyant que l'offensive française ne se développe pas, il se retire dans les hauteurs au nord de Russbach.
Le 4 juillet vers 21h30, Napoléon fait débuter le franchissement du bras du Danube par ses troupes, sous un violent orage. Le 5 juillet à 6h du matin, Oudinot, Masséna et la division Friant du corps de Davout sont passés sur la rive gauche. Ce sont plus de 30 000 hommes massés au nord. Jusqu'à 9h, les ponts de Enzersdorf, Wittau et Mühllein sont sous contrôle français. Les Français se sont déployés en quart de cercle, la droite au Russbach, la gauche près du Danube. Les Autrichiens se tiennent à l'extérieur de ce quart de cercle, parallèlement à la ligne française. La mission la plus importante est confiée à Masséna et son 5e corps, puisqu'il devra à lui seul couvrir toute l'aile gauche du dispositif. A 19h, la division Molitor atteint Breitenlee, Boudet atteint Kagern, Carra Saint-Cyr, Leopoldau, et Legrand, Sussenbrünn. Le corps de Masséna tient à lui seul un front de 7 à 8 km. Mais en se déployant, les troupes françaises sont fragilisées à la droite des Autrichiens qui ne manquent pas de marcher sur Aspern.
Le 6 juillet, à l'aube, l'archiduc Charles lance deux offensives : l'une sur la droite des Français (Davout), l'autre sur la gauche (Masséna). Davout parvient à repousser l'adversaire jusqu'au plateau de Neusiedel. La droite autrichienne reprend le village d'Aderklaa. Les divisions de Masséna, isolées, marchent vers Aderklaa. A 11h, la division Molitor est rejetée d'Aderklaa. A 11h30, Napoléon ordonne à Masséna de se porter vers le sud et à Macdonald de reprendre l'espace laissé par ce dernier. A 13h, Masséna est prêt à passer à l'offensive, malgré une blessure au pied qui l'oblige à se déplacer en calèche. Il lance l'attaque centrale. L'offensive devient générale à 14h. A 18h, alors que la victoire française est acquise, le général Lasalle se fait tuer en chargeant à la tête de ses escadrons. A 20 heures, tout est terminé. Les Français ont perdu 37 000 hommes et les Autrichiens 43 000.
Après cette victoire à Wagram, Napoléon perd la trace de l'armée autrichienne. Mais très vite, il acquiert la certitude qu'elle se replie sur Znaïm et se lance à sa poursuite. Les combats reprennent à Znaïm dès le 10 juillet 1809.
10-11 juillet : la bataille de Znaïm
Après leur défaite à Wagram entre les 4 et 6 juillet 1809, les Autrichiens battirent en retraite en bon ordre. Peu après la fin de la bataille, Napoléon envoya les hommes de Marmont vers Nikolsburg (Mikulov, République tchèque), pour se rendre en Hongrie ou en Bohême, suivant les renseignements que l'Empereur français aurait obtenus. Au même moment, Masséna reçut l'ordre de rassembler ses troupes et de partir pour Znaïm (Znojmo, République tchèque). Bernadotte et l'armée d'Italie restaient autour de Wagram, en attendant des ordres, tandis qu'Eugène de Beauharnais sécurisait Vienne.
Napoléon, cependant, n'était pas sûr de l'endroit où se trouvait l'archiduc Charles, et envoya Davout sur les traces de Marmont. Ce fut une erreur, l'Autrichien et la majorité de ses troupes se trouvant alors sur la route de Znaïm. En apprenant la position des Autrichiens, Marmont revint en arrière via Laa (Laa An Der Thaya), sur la route de Znaïm, où il arriva le 10 juillet. Marmont et ses 10 000 hommes montèrent une attaque, mais contre 60 000 soldats autrichiens, ils eurent vite besoin de renforts.
Le 11 juillet 1809, Masséna et ses troupes s'avançaient sur la ville. Après avoir franchi le Taya, Masséna lança une attaqua contre un couvent défendu par des chasseurs hongrois. Refusant de se rendre, ces derniers durent se réfugier dans la chapelle, où les derniers soldats tombèrent. Une contre-attaque redonna aux Autrichiens la maîtrise du pont mais ce succès fut de courte durée, face à l'intervention des hommes de Carra Saint-Cyr qui débouchèrent dans la plaine de Znaïm. A 19h, Marmont rejoignait Masséna. A ce moment de la partie, Napoléon recevait une demande de l'archiduc Charles pour un cessez-le feu. L'Empereur français considérait aussi qu'assez de sang avait été versé et qu'il était temps de faire la paix. Znaïm marquait la fin de la campagne d'Autriche. Le maréchal Berthier, pour la France, et de Wimpffen, pour l'Autriche, entreprirent des discussions sur les modalités du cessez-le feu. Les Autrichiens furent contraints d'accéder aux demandes de Napoléon, et le contrôle de plus d'un tiers du territoire autrichien des Français fut entériné.
12 juillet
Signature d'un armistice avec l'Autriche après la bataille de Znaïm. Les affrontements au Tyrol s'intensifient.
Après l'acceptation de l'armistice immédiatement après la bataille de Znaïm le 11 juillet 1809, le ministre des Affaires étrangères Champagny entreprit les négociations de paix avec le ministre autrichien Metternich. Après avoir envisagé, dans un premier temps (peu après Wagram), l'abandon du trône autrichien par la maison des Habsbourg, Napoléon décida de demander plutôt le maintien des territoires autrichiens encore occupés par la France après la campagne (selon le principe défini par l'expression latine uti possidetis, c'est-à-dire « les régions occupées à ce jour »).
Août – septembre
Dans une lettre du 22 août 1809 (n°15 700), Napoléon chargea son ministre Champagny de demander la cession d'un « lot de quatre à cinq millions d'habitants ». Mais quelques semaines plus tard, peu d'avancées avaient pu être obtenues. Napoléon changea ses vues et écrivit à Champagny qu'il consentait à ce que « l'Autriche ne fît qu'une perte égale à celle qu'elle a faite à Presbourg ; que trois ou quatre millions de population étaient tout ce qu[‘il] demandai[t] » (lettre du 15 septembre 1809, n°15 816).
Il diminua encore ses exigences dans la lettre qu'il adressa à l'empereur d'Autriche le 15 septembre : « la base de l'uti possidetis est considérée par Votre Majesté comme destructive des principes de sa monarchie ; cela étant, Monsieur mon Frère, j'y renonce, et je suis prêt à faire la paix avec Votre Majesté, moyennant une cession sur la frontière de l'Inn et sur celle de l'Italie équivalente à 1 600 000 âmes, et la cession de moins de la moitié de la Galicie au roi de Saxe et à l'Empereur de Russie. Il n'échappera pas à Votre Majesté, que dans ce sacrifice de trois millions et quelques cent mille âmes que je lui propose, je ne réserve pour moi que ce qui est nécessaire pour lier la Dalmatie avec mes autres Etats d'Italie et me trouver à même de pouvoir veiller à ce qu'il ne se fasse rien, à la Porte, de contraire aux intérêts de mon peuple. » (n° 15 823) Une semaine plus tard, l'Autriche n'avait toujours pas bougé et Napoléon, dans une note à Champagny destinée à l'Empereur d'Autriche, pouvait exprimer aux plénipotentiaires autrichiens, son mécontentement assorti cette fois-ci de menaces : « Les plénipotentiaires autrichiens menacent toujours de la reprise des hostilités ; ce langage n'est rien moins que pacifique, et l'avenir prouvera, comme l'expérience l'a prouvé plus d'une fois, à qui sera funeste le renouvellement des hostilités. Jamais on ne vit dans une négociation déployer moins de dextérité, d'esprit conciliant et d'aménité. » (Note du 22 septembre 1809, n° 15 835) Malgré les menaces françaises, les négociations trainèrent en longueur jusque dans la seconde semaine d'octobre, lorsque le traité fut finalement signé par les deux monarques, le 14 octobre 1809, plus de trois mois après l'armistice.
12 octobre : La tentative d’assassinat de Napoléon par Frederick Staps
Le 12 octobre, deux jours avant la signature du traité de Vienne, Napoléon écrit à Fouché, son ministre de la Police, et l'informe d'un incident survenu durant la parade au Palais de Schönbrunn.
« Un jeune homme de dix-sept ans, fils d'un ministre luthérien d'Erfurt, a cherché, à la parade d'aujourd'hui, à s'approcher de moi. Il a été arrêté par les officiers ; et ; comme on a remarqué du trouble dans ce petit homme, cela a excité des soupçons; on l'a fouillé, et on lui a trouvé un poignard. Je l'ai fait venir, et ce petit misérable, qui m'a paru assez instruit, m'a dit qu'il voulait m'assassiner pour délivrer l'Autriche de la présence des Français ».
Le jeune homme, appelé Frederick Staps, refusa de présenter ses excuses en échange de la vie sauve, informant Napoléon qu'il suivait une mission sacrée. Après interrogatoire, il re-sortit qu'il avait agi seul. Il fut fusillé le 16 octobre 1809. [Correspondance de Napoléon n° 15935]
Le 14 octobre, à 9h le Traité de Vienne est signé entre la France et l’Autriche
Au palais de Schönbrunn, Champagny, ministre des affaires étrangères, et le prince du Liechtenstein signent le traité de Vienne, trois mois après l'armistice conclu. L'Autriche cède un ensemble de territoires, incluant Salzburg, la haute-vallée de Inn (qui rejoint la bavière), Trieste, la Carniole et la Croatie (qui devinrent une partie de l'Empire français sous la dénomination de Provinces Illyriennes). Des articles secrets du traité imposaient à l'armée autrichienne de se limiter à 50 000 soldats jusqu'à la signature de la paix avec l'Angleterre et jusqu'à ce que les fortifications de Vienne furent détruites.
Le même jour, Napoléon ordonne à Eugène de Beauharnais d'envahir la région sud du Tyrol et de mettre un terme à l'insurrection qui y fait rage depuis déjà six mois. Berthier fut levé de son commandement jusqu'à la ratification du Traité, pendant que plusieurs troupes françaises commencent à se retirer des territoires autrichiens.
Du 15 au 26 octobre
Du 15 au 17 octobre a lieu la destruction des fortifications de Vienne. En fait, cette destruction a demandé plus de trois semaines.
Le 15 octobre, Frederick Staps comparait adevant un tribunal militaire, reconnu coupable d'espionnnage, il est condamné à mort.
Les dernières paroles de staps avant de mourir furent : « je meurt pour l'Allemagne, content de m'avoir acquitté devant dieu de la promesse que je lui avait fait »
Le 16 octobre, à 14h Napoléon quitte le Palais de pour regagner Paris.
Le même jour, Frederick Staps est fusillé.
Le 18 octobre, Napoléon arrive à Passau.
Le 19 octobre, le traité de Vienne est ratifié
Le 23 octobre, Eugène de Beauharnais quitte Vienne pour le Tyrol.
Le 26 octobre à 10h, Napoléon est de retour à Fontainebleau.