Napoléon et le Tyrol en 1809
Article 8 sur la Paix de Presbourg
« S.M. l’Empereur d’Allemagne et d’Autriche… cède et abandonne … à S.M. le Roi de Bavière… le comté de Tyrol, y compris les principautés de Brixen et de Trente ; (…). »
Les 20% d’augmentation sur les impôts du Tyrol par Maximilien Ier, régent de Bavière, les faillites causées par le système continental, la nouvelle constitution du royaume de Bavière qui résultait de la dissolution du cadre institutionnel du Tyrol et de la suppression du nom « Tyrol », qui est remplacé par trois départements nommés d’après les trois principales rivières, l’augmentation de la conscription (à laquelle le peuple a répondu par une désertion massive) et les réformes religieuses vues comme une atteinte au catholicisme, alors religion officielle du Tyrol : déjà en 1808, la propagande au Tyrol avait causé une sourde fermentation nationale.
Des pourparlers secrets ont eut lieu entre l’imposant aubergiste et vendeur de vin, Andreas Hofer (membre du Landtag tyrolien avant 1800), l’archiduc Johann, et le diplomat autrichien, Stadion. Cette réunion avait pour but d’organiser une diversion dans le Tyrol en vue de la guerre en Bavière à venir et d’empêcher l’arrivée de troupes italiennes par le sud.
Les troupes autrichiennes avec à leur tête l’archiduc Charles sont entrées en Bavière signifiant le début de la campagne de Wagram.
C’est le début officiel de l’insurrection menée par Hofer, après la bénédiction des drapeaux tyroliens.
Massacre de troupes bavaroises et expulsion des survivants – au total 3 000 soldats abattus, blessés ou faits prisonniers.
Innsbruck est pris par les tirailleurs tyroliens.
Les troupes autrichiennes menées par Chasteler rencontrent les insurgés tyroliens à Vipiteno. Première victoire des forces réunies contre les troupes bavaroises le jour suivant.
Les troupes autrichiennes atteignent Innsbruck. La région est officiellement libérée.
Les troupes de l’archiduc Johann forcent Eugène de Beauharnais et ses troupes à battre en retraite après la bataille de Sacile.
Napoléon bat les troupes autrichiennes successivement aux batailles de Teugen-Hausen, Abensberg, Landshut, Eckmühl et Ratisbonne.
Les troupes de Lefebvre reprennent Innsbruck. La région retrouve la paix.
Résultat ambigu pour les troupes françaises à la bataille d’Aspern-Essling, vue comme une défaite française par les Autrichiens et les Tyroliens.
Les Tyroliens apprennent que Lefebvre a l’intention de se replier à Salzbourg. Compte tenu du résultat de la bataille d’Aspern-Essling, les hostilités reprennent avec les tirailleurs tyrolien qui prennent le « Berg Isel » (une colline stratégique au Sud d’Innsbruck) et reprennent Innsbruck (le 30 mai).
Hofer reçoit en récompense de sa bravoure une chaine (Ehrenkette) d’une valeur de 3 000 ducats pour avoir défendu l’Empire.
Victoire française sur l’Autriche à la bataille de Wagram.
L’Archiduc Charles signe un armistice après la bataille de Znaim. L’accord passé assigne au retrait des troupes autrichiennes du Tyrol. Dans les raisons qui incitèrent Napoléon à accepter l’armistice était « principalement la soumission du Tyrol » (Lettre à Lefebvre le 30 juillet).
Lefebvre avec 20 000 hommes prend finalement Innsbruck, abandonnée par les Tyroliens.
Hofer prend à nouveau Berg Isel et reprend Innsbruck avec ses troupes. Hofer reste dirigeant du Tyrol jusqu’au 21 octobre, bien qu’il rencontre des difficultés. Les coffres de la ville épuisés, Hofer ne peut plus payer ses hommes qui commencent à rentrer chez eux.
Dans les négociations passées avec les Autrichiens après Wagram, Napoléon exigeait le contrôle du Tyrol (important en raison de sa position séparant l’Allemagne, l’Italie et limitrophe avec la Suisse). Ainsi par le traité de Schönbrunn, le Tyrol, une fois de plus, devenait bavarois.
Hofer perd le contrôle de Berg Isel et de Innsbruck.
Le Tyrol se soulève à nouveau.
Le 27 Franz Raffl, corrompu par la promesse d’une récompense, livre Andreas Hofer. Ce dernier est fait prisonnier le 28 dans un refuge de montagne non loin de Saint Martin im Passeier. Il est transféré dans la prison de Mantoue et condamné à mort.
Andréas Hofer est exécuté à Mantoue.
La dépouille d’Andreas Hofer est exhumée et transférée au Hofkirche de Innsbruck.