« Vue des fossés de Vincennes et du tombeau du duc d’Enghien »

Artiste(s) : PERNOT François-Alexandre
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Publiée en 1819, l’estampe de Pernot représente de manière énigmatique les fossés de Vincennes et le tombeau du duc d’Enghien. Les Fossés de Vincennes sont les vestiges d’un ensemble de fortifications médiévales qui faisaient partie de l’imposant château de Vincennes, situé à la périphérie de l’est parisien. Ce château a joué différents rôles au cours de son histoire, passant de la résidence royale à la prison d’État. Les douves, connues en français sous le nom de « fossés », ont historiquement servi de barrières défensives, protégeant le château et ses habitants des menaces extérieures. L’importance des fossés de Vincennes est indissociable de l’une des exécutions les plus controversées de l’histoire de France, celle de Louis Antoine Henri de Bourbon-Condé, duc d’Enghien.

« Vue des fossés de Vincennes et du tombeau du duc d’Enghien »
« Vue des fossés de Vincennes et du tombeau du duc d'Enghien », Pernot François-Alexandre
© BnF Gallica

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L’exécution du duc d’Enghien eut lieu dans les douves du château de Vincennes – les fossés de Vincennes – plus connues pour leur beauté pittoresque que pour les scènes de mort. Au petit matin du 21 mars 1804, à la faible lueur des torches, le duc d’Enghien fut escorté dans les douves et exécuté, après quoi on enterra son corps à la hâte dans une fosse à côté du château. Les retombées de l’exécution du duc sont immédiates et étendues. Elle provoque une onde de choc dans toute l’Europe et ternit l’image de Napoléon en tant que leader, le faisant passer pour un tyran plutôt que pour un libérateur. La condamnation de l’acte ne se limite pas aux monarques et aux cours étrangères ; elle envoie également un message glaçant à la population française et aux derniers royalistes du pays. Au premier plan de l’estampe, un soldat est assis, les mains sur le visage et son casque à ses pieds, rempli de désespoir devant la tombe du duc d’Enghien.

L’estampe des fossés de Vincennes et le tombeau du duc d’Enghien offre ainsi une fenêtre poignante sur le passé, à la croisée d’un destin personnel et d’un bouleversement national. François-Alexandre Pernot offre aux spectateurs non seulement une leçon d’histoire, mais aussi un lieu de réflexion sur le coût du pouvoir et le chemin souvent semé d’embûches de la dissidence politique, en offrant cet hommage : « À la Mémoire de Louis Antoine Henri de Bourbon-Condé, Duc d’Enghien ».

Claudia Bonnafoux, web-éditrice des sites de la Fondation Napoléon (13 mars 2024)

Date :
1819
Technique :
Lithographie
Lieux de conservation :
Bibliothèque nationale de France
Crédits :
BnF Gallica
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