Bonaparte sur un dromadaire

Artiste(s) : MEURANT Casimir
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Bonaparte sur un dromadaire

Voir l’image en grand format sur le site des collections de la Fondation Napoléon

A. C. Thibaudeau raconte dans le second volume de son Histoire générale de Napoléon Bonaparte paru en 1828 et intitulé Guerre d’Égypte :

Grâce à la vitesse de leurs chevaux, à l’habileté avec laquelle ils savaient les manier, à leur habitude de la vie du désert, les Arabes échappaient le plus souvent à la cavalerie française qui se ruinait à leur poursuite.
Le général en chef, à son retour d’Asie à Suez, avait rencontré des Arabes montés sur des dromadaires et escortant une caravane. Les voyant conduire ces animaux avec adresse, il avait ordonné à Eugène Beauharnais et à Édouard Colbert, aujourd’hui lieutenant-général, d’essayer de monter et de conduire des dromadaires.
Ces officiers ayant exécuté avec facilité les ordres du général en chef, qui les suivait au galop sans pouvoir les atteindre, Bonaparte annonça qu’avant un mois il aurait un régiment de dromadaires pour faire la police de l’Égypte
.
De fait, le régiment des dromadaires fut créé par Bonaparte le 20 nivôse an VII (9 janvier 1799) afin de lutter efficacement contre les insurgés qui poussaient leurs exactions jusque dans les faubourgs du Caire. La rapidité, la maniabilité, la docilité de ces animaux ainsi que leur résistance aux rudes conditions du désert en firent de précieux alliés lors de la campagne d’Égypte.
Napoléon lui-même testa cette monture originale et le musée africain de l’île d’Aix conserve un dromadaire naturalisé qui aurait été monté par le général Bonaparte. Le régiment des dromadaires ne survécut pas au départ de son créateur.

L’image de Napoléon sur un dromadaire frappa bien des esprits et les artistes s’emparèrent de cette vision exotique en plein accord avec la vogue orientaliste qui traversa tout le XIXe siècle.
Ce petit bronze non signé, conservé dans la collection de la Fondation Napoléon, en donne une version saisissante tout autant que cocasse. Une épreuve similaire, mais ne possédant pas la riche décoration de bronze doré de notre exemplaire, est conservée au musée national de Malmaison et porte sur sa base la signature d’un certain Meurant, un sculpteur difficile à identifier avec certitude.

Les rehauts dorés du chapeau, de l’uniforme et du sabre de Bonaparte, ainsi que les éléments de bronze doré du harnachement ou du tapis de selle du dromadaire, ajoutent ici préciosité et raffinement à une statuette dans laquelle continuent de s’incarner les rêves et les fantasmes que suscitèrent la campagne d’Égypte.

Karine Huguenaud
2010
Mise à jour : février 2024

Statuette présentée lors de l’exposition Napoléon et Wellington : destin croisés, au musée Wellington de Waterloo (21 mars – 31 juillet 2015) ; présentée dans le parcours de l’exposition Napoléon à la grande halle de La Villette (28 mai – 19 décembre 2021).

La statuette sera de nouveau présentée lors de l’exposition On the Backs of Camels, au Weltmuseum à Vienne (27 février 2024 – 26 janvier 2025).

Date :
Deuxième moitié du XIXe siècle
Technique :
bronze ciselé patiné et partiellement doré
Dimensions :
H = 37 cm, L = 27 cm, P = 12 cm
Lieux de conservation :
Paris, Fondation Napoléon, donation Lapeyre, INV 465
Crédits :
© Fondation Napoléon - P. Maurin-Berthier
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