Diadème épis de blé de l’impératrice Joséphine

Période : Directoire-Consulat-Ier Empire/Directory-Consulate-1st Empire
Artiste(s) : NITOT François-Regnault
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Ce diadème épis de blé a été créé par Nitot, joaillier sous l’Empire et fondateur de la Maison qui deviendra Chaumet.

Diadème épis de blé de l’impératrice Joséphine
Diadème épis de blé François-Regnault Nitot, vers 1811 © Chaumet- Nils Herrmann

Un manifeste joaillier

Ce joyau est composé de 9 épis de blé sertis de plus de 66 carats de diamants taille ancienne montés sur or et argent. Acquis en 2011 et figurant parmi les pièces de joaillerie les plus anciennes de la collection Chaumet, il a valeur de manifeste pour plusieurs raisons. Il illustre d’abord l’art du diadème, spécialité de Chaumet depuis le 1er Empire. Son mouvement et sa légèreté sont aussi caractéristiques de la virtuosité de la Maison et de son art du trait. Suggérant une brassée de blé balayée par le vent, ce diadème semble prendre vie, comme si le joaillier avait saisi la fugacité d’un instant pour animer sa création.

Les épis de blé et l’impératrice Joséphine

Emblème de prospérité et de générosité, évoquant la renaissance et la paix, les épis de blé font partie des symboles repris par Napoléon. Joaillier impérial, la Maison interprète régulièrement ce motif dans ses créations, notamment pour l’impératrice Joséphine qui aimait le porter en diadème. En effet, c’est couronnée d’épis de blés en diamant que Joséphine choisit d’apparaitre pour sa première cérémonie officielle en tant que souveraine : la distribution des croix de la Légion d’Honneur en l’église des Invalides, à Paris, le 15 juillet 1804. Madame de Rémusat, dans ses Mémoires, note ainsi : « On la vit, au grand jour, vêtue d’une robe de tulle rose, semée d’étoiles d’argent, fort découverte selon la mode du moment ; couronnée d’un nombre infini d’épis de diamants, et cette toilette fraîche et resplendissante, l’élégance de sa démarche, le charme de son sourire, la douceur de ses regards produisirent un tel effet, que j’ai ouï dire à nombre de personnes qui assistèrent à la cérémonie qu’elle effaçait tout le cortège qui l’environnait. »

Nitot, joaillier officiel de Joséphine

Alors que le talent de Nitot est déjà reconnu par Napoléon, dont il a serti l’épée du sacre, le joaillier gagne les faveurs de l’impératrice en Mai 1805. En route pour Rome où il doit livrer au Vatican la tiare offerte par Napoléon au pape Pie VII pour le remercier d’avoir célébré la cérémonie du sacre, François-Regnault Nitot, fils du fondateur de la Maison Chaumet, fait halte à Milan. L’Empereur, accompagné par l’Impératrice, s’apprête à y être couronnés roi d’Italie et Talleyrand en personne a chargé le joaillier parisien de leur présenter le somptueux cadeau. Joséphine s’émerveille, Napoléon félicite. Le destin de Nitot bascule alors : « À partir de ce moment M. Nitot fut admis chez l’Impératrice comme son joaillier : plus tard, il en obtint le brevet et la suivit dans plusieurs voyages », commente Mlle. Avrillon, première femme de chambre de Joséphine. Dès lors, les commandes s’accumulent. Joséphine va apparaître en public telle une véritable incarnation de la gloire de l’Empire, parée de somptueux bijoux signés Nitot, soigneusement choisis pour s’harmoniser avec les circonstances de ses apparitions officielles.

Maison Chaumet, mai 2021

→ Ce diadème est l’une des pièces de joaillerie les plus exceptionnelles présentées dans l’exposition Joséphine et Napoléon, une histoire (extra)ordinaire, qui s’est tenue du 19 mai au 18 juillet 2021 dans les grands salons de l’hôtel particulier Chaumet du 12 Vendôme. Réalisé vers 1811 par le fils du fondateur de la Maison, il se distingue par sa virtuosité et sa dimension symbolique.

Cette exposition a été labélisée « 2021 Année Napoléon ».

 

 

Date :
vers 1811
Technique :
Or, argent et diamants
Dimensions :
H = 6,5 cm, L = 15 cm
Lieux de conservation :
Paris, Collection Chaumet
Crédits :
© Chaumet- Nils Herrmann
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