Un extrait d’une lettre de Sir Hudson Lowe au ministre britannique de la Guerre et des Colonies, Lord Bathurst, daté du 14 mai 1821, cinq jours après l’enterrement de Napoléon, donne une description détaillée de la structure intérieure du tombeau de Napoléon dans la vallée de Sane à Sainte-Hélène.
Une grande fosse a été creusée d’une largeur suffisante tout autour, pour admettre un mur de deux pieds d’épaisseur de maçonnerie solide, étant construit de chaque côté; ainsi, formant un oblong exact, l’espace creux à l’intérieur duquel était précisément douze pieds de profondeur – près de huit de long et cinq de large. Un lit de maçonnerie était au fond. Sur cette fondation, soutenue par 8 pierres carrées d’un pied chacune de hauteur, était posée une dalle de pierre blanche de cinq pouces d’épaisseur; quatre autres dalles de même épaisseur fermaient les côtés et les extrémités, qui, jointes aux angles par du ciment romain, formaient une espèce de tombe en pierre ou de sarcophage. C’était juste d’une profondeur suffisante pour admettre que le cercueil y était placé. Une autre grande dalle de pierre blanche qui était soutenue d’un côté par deux poulies, fut déposée sur la tombe, après que le cercueil y eut été mis, et chaque interstice ensuite rempli de pierre et de ciment romain. Au-dessus de la dalle de pierre blanche qui formait le couvercle de la tombe, deux couches de maçonnerie, fortement cimentées, et même serrées ensemble, ont été construites, de manière à s’unir avec le mur de deux pieds qui soutenait la terre de chaque côté, et l’espace vide entre ce dernier ouvrage de maçonnerie et la surface du sol, mesurant environ huit pieds de profondeur, fut ensuite rempli de terre. L’ensemble a ensuite été recouvert un peu au-dessus du niveau du sol, avec un autre lit de pierres plates, dont la surface externe s’étendant jusqu’au bord du mur de deux pieds de chaque côté de la tombe, couvre un espace de douze pieds de long et neuf pieds de large. [British Library Mss Add 20133 Fol 200 r.v]
Rebecca Young, trad. Marie de Bruchard, mai 2021