Nécessaire dentaire de Napoléon Ier

Artiste(s) : BIENNAIS Martin-Guillaume
Partager
Nécessaire dentaire de Napoléon Ier

Napoléon attachait une attention particulière à son hygiène, soignant particulièrement sa dentition qu’il avait fort belle et blanche. Constant, son premier valet de chambre, note dans ses Mémoires qu’« il se servait, pour ses dents, de cure-dents de buis et d’une brosse trempée dans de l’opiat ». Chacun des nécessaires livrés par Biennais contenait une ou plusieurs brosses à dent, composées d’un manche en or ou en vermeil permettant la fixation d’une tablette de bois garnie de poils de sanglier.

Le luxueux nécessaire présenté ici, exceptionnel pour l’époque, rassemble un ensemble d’instruments destinés à des soins dentaires plus délicats. Essentiellement composé d’outils à détartrer, il présente sur deux plateaux d’acajou superposés, creusés chacun de huit compartiments, seize instruments à manche en or avec viroles et culots ciselés dont douze rugines, un fouloir et deux cautères. Sous le deuxième plateau, prennent place sept autres instruments dont une paire de ciseaux, deux lancettes et une paire de précelles. Enfin, autour des deux plateaux, sont répartis deux boîtes en or, deux flacons en cristal aux bouchons d’or ciselé ornés de l’aigle impériale, une précelle et deux lancettes. La comparaison de ces instruments avec ceux d’autres nécessaires dentaires signés Biennais permet d’en attribuer l’exécution à l’orfèvre de l’Empereur.
En revanche, le coffret orné des armes impériales ne porte pas sa signature, habituelle sur des objets de cette qualité, et laisse présager du travail d’un autre artisan. On sait que le coutelier Grangeret fournissait ce type de coffret et un mémoire de 1810 fait état de réparations apportées à un nécessaire de Napoléon composé principalement de rugines à détartrer.

Provenant des collections du baron Nathaniel de Rothschild (1840-1915), ce nécessaire dentaire fut acquis, selon la tradition familiale, par son grand-père Nathan (1777-1836) auprès d’un soldat qui l’aurait volé dans les équipages de l’Empereur à Waterloo. L’Etat (B) du testament de Napoléon fait apparaître dans l’inventaire des effets laissés chez le comte de Turenne, grand-maître de la garde-robe, un « nécessaire d’or pour les dents, resté chez le dentiste » mais, dans l’état actuel de nos connaissances, il est difficile d’établir une correspondance entre les deux.

Karine Huguenaud, octobre 2010

Cet objet a été présenté du 21 mars au 31 juillet 2015 à l’exposition Napoléon et Wellington : destin croisés, au musée Wellington de Waterloo.

Date :
Avant 1815
Technique :
amboine, acajou, or, acier, cristal, velours
Dimensions :
H = 4 cm, L = 19 cm, P = 13,5 cm
Lieux de conservation :
Paris, Fondation Napoléon
Crédits :
© Fondation Napoléon
Partager