Bal aux Tuileries
Compiègne, musée du Second Empire
Les Expositions universelles de 1855 et de 1867 ont fortement contribué à répandre une image prestigieuse de la France impériale. En 1867, tous les souverains d’Europe sont rassemblés à Paris, Alexandre II, François-Joseph, Louis II de Bavière, Guillaume Ier de Prusse… Carpeaux réalise alors une série de peintures évoquant les fêtes et les bals donnés à cette occasion. Familier des souverains dont il exécute d’admirables bustes, Carpeaux n’est pas juste un grand sculpteur ; il est aussi un peintre d’une étonnante liberté. Brossant de rapides esquisses inspirées par des sujets contemporains, Carpeaux révèle son goût de la matière par le travail d’une pâte épaisse et expressive.
Ici, l’impératrice Eugénie fait son entrée au bras du tsar. C’est un éblouissement visuel, une sorte d’instantané où la vibration de la lumière et les violentes notes de couleur traduisent à merveille l’atmosphère de fête. L’aspect inachevé, le refus d’une description trop précise des personnages et des lieux renforcent cette impression de vision onirique et fugitive.