François Ier. Il montre à la reine de Navarre, sa soeur, les vers qu’il vient d’écrire sur une vitre avec son diamant : Souvent femme varie/Bien fol qui s’y fie

Artiste(s) : RICHARD Fleury François
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François Ier. Il montre à la reine de Navarre, sa soeur, les vers qu’il vient d’écrire sur une vitre avec son diamant : Souvent femme varie/Bien fol qui s’y fie

Si l’impératrice Joséphine n’eut pas de peintres officiels, comme David le fut par exemple pour Napoléon, elle joua néanmoins un rôle notable dans la peinture de son temps et fut la première souveraine française à constituer une importante collection de tableaux. À Malmaison, elle fit aménager une « petite galerie » par Percier et Fontaine, appelée aussi Salon de Musique puis, en 1807, elle chargea Berthault de construire dans le prolongement de celui-ci une salle voûtée à éclairage zénithal sur le mode des musées de l’époque. La petite galerie accueillait les œuvres modernes ; la grande galerie les œuvres anciennes. Un Garde des tableaux de SM l’Impératrice et Reine, Guillaume Jean Constantin, nommé le 1er décembre 1807, présidait officiellement à la conservation d’une collection que Joséphine montrait volontiers aux visiteurs.
En 1805, le premier catalogue faisait état d’une quarantaine d’œuvres ; en 1811, c’est près de 450 œuvres qui étaient recensées. Collectionneuse avertie, Joséphine fut conseillée dans ses acquisitions par Vivant Denon et différents artistes. Elle achetait aux Salons, dans les ventes publiques et, contrairement à une légende tenace, ne reçut qu’un seul envoi de tableaux provenant des saisies napoléoniennes, 48 œuvres prises en 1806 dans la galerie de l’Electeur de Hesse-Cassel.

Les  goûts de l’impératrice ne la portaient pas vers la grande peinture de son temps, ce néo-classicisme imprégné de références à l’antiquité ou célébrant la gloire de son illustre époux. Si les grands maîtres du passé avaient sa préférence, elle privilégiait en ce qui concerne les artistes contemporains d’autres styles : paysages, fleurs, scènes de genre et surtout un courant nouveau qu’elle contribua à mettre à la mode, la peinture troubadour. Fleury Richard en fut avec Pierre Révoil, comme lui lyonnais et élève de David, l’un des principaux représentants. Fort du fulgurant succès de sa Valentine de Milan pleurant son époux au Salon de 1802, le peintre présenta au Salon de 1804 quatre toiles dont François Ier et la reine de Navarre que Joséphine acquit immédiatement. Témoignant parfaitement de l’esprit de la peinture troubadour essentiellement prisée sous l’Empire par une clientèle féminine prestigieuse, dont l’impératrice et sa fille, la reine Hortense, l’œuvre met en scène un de ses épisodes anecdotiques de l’Histoire de France qui firent le succès du genre. Le plus souvent empruntés à la vie intime des souverains ou des hauts personnages du Moyen-Âge et de la Renaissance, ces sujets chevaleresques portaient une intention moralisatrice. Participant plus généralement de la redécouverte d’un passé national, la peinture troubadour, bien que considérée comme mineure, ouvrit la voie au romantisme et à l’historicisme.

Karine Huguenaud, janvier 2004

Date :
Salon de 1804
Technique :
huile sur bois
Dimensions :
H = 81 cm, L = 65 cm
Lieux de conservation :
Arenenberg, Napoleon Museum
Crédits :
© Arenenberg, Napoleon Museum
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