La destruction de l’Orient lors de la bataille du Nil (bataille d’Aboukir), 1er août 1798

Artiste(s) : ARNALD George
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La destruction de l’Orient lors de la bataille du Nil (bataille d’Aboukir), 1er août 1798
La destruction de l'Orient au cours de la Bataille du Nil, 1er août 1798, 1825-1827, National Maritime Museum, Londres

Le 1er août 1798, un mois après le débarquement des troupes en Egypte à Alexandrie, la flotte française fut complètement anéantie à Aboukir par la marine anglaise, lors d’un combat naval tristement célèbre, le seul combat d’escadre de la période avec Trafalgar en 1805. Ayant engagé la bataille à la tombée de la nuit, Nelson adopta une tactique téméraire mais efficace et l’explosion du vaisseau amiral « L’Orient », vers 10h, marqua la défaite française bien avant la fin des combats. C’est ce moment tragique, le point culminant de la bataille, que choisit de représenter George Arnald, un peintre anglais qui reçut commande du tableau en 1825 pour la « Naval Gallery of Greenwich Hospital » à Londres.
Le centre de la composition est occupé par « Le Swiftsure », aux voiles gonflées par le souffle d’une explosion dont la  violence fut telle qu’on l’entendit jusqu’à Alexandrie et que les combats cessèrent pendant près d’un quart d’heure. À gauche, « L’Orient », un trois ponts de 118 canons construit à Toulon et dont l’équipage comptait plus de mille hommes, se découpe tel un navire fantôme dans la puissante lumière des déflagrations. Dans l’obscurité de la nuit renforcée par les nuages de fumée, cet éclairage violent crée l’intensité dramatique de la scène en révélant la tragédie humaine en train de se jouer. Au premier plan, sur les flots agités, une chaloupe pleine d’hommes qui tentent de recueillir des rescapés tandis que d’autres s’accrochent aux morceaux de mâts flottants. Un témoin, le marin anglais John Nichol, servant de canons sur « Le Goliath », rapporta ses impressions après l’explosion : « Lorsque le vaisseau amiral français explosa, « Le Goliath » fut tellement secoué que nous crûmes que l’arrière de notre navire avait sauté […] Quand le feu cessa, je montai sur le pont pour voir dans quel état se trouvaient les flottes et ce fut une vision horrible. La baie tout entière était couverte de cadavres mutilés, blessés, brûlés, sans autre vêtement que leurs pantalons. Il y avait un certain nombre de Français du vaisseau amiral « L’Orient » qui s’étaient blottis sous le gaillard d’avant du « Goliath ». Pauvres gens ! ». L’œuvre fascina lors de sa présentation à Londres en 1827. Cette vision sombre et romantique qui n’exalte en rien la victoire anglaise, possède toujours ce pouvoir de témoigner de l’épisode le plus terrible de la bataille navale d’Aboukir.

Karine Huguenaud, mars 2004

Date :
1825
Technique :
huile sur toile
Dimensions :
H = 1, 85 m, L = 2,69 m
Lieux de conservation :
Londres, National Maritime Museum, Greenwich Hospital Collection
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