La reine Louise de Prusse

Artiste(s) : TISCHBEIN Johann Friedrich August
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La reine Louise de Prusse

Louise de Prusse (1776 – 1810), fille du duc Charles II de Mecklemburg-Strelitz, épousa en 1793 le futur roi de Prusse, Frédéric Guillaume III, qui monta sur le trône en 1797. Sincèrement attachée à la famille royale de Prusse et prenant son rôle d’épouse, de mère et de monarque très au sérieux, Louise entretenait par ailleurs une véritable proximité avec sa sœur Frédérique, veuve d’un prince Prusse. Opposante déclarée de la politique napoléonienne, elle considérait l’Empereur comme un ennemi personnel. Après la bataille d’Iéna, quand les troupes françaises furent entrées sur le territoire prussien, elle prit la fuite avec ses enfants à Königsberg puis à Memel. Lors de la signature de la Paix de Tilsit, elle rencontra Napoléon à qui elle demanda, en vain, d’être moins sévère quant aux conditions édictées par le traité. Extrêmement populaire, elle devint, après sa mort précoce en 1810, le symbole du patriotisme prussien.

Appartenant à une célèbre dynastie d’artistes, Johann Friedrich August Tischbein fut un portraitiste très recherché. Son style révèle l’influence de peintres français tels que Fragonard, Greuze ou Vigée-Lebrun, et anglais comme Gainsborough et Romney. Comme peu de ses contemporains, il fut, dans les années 1790, un artiste reconnu dans toute l’Europe. Sa manière élégante, la fluidité de ses compositions, la douceur du rendu des carnations ainsi que l’harmonie de sa palette sont autant d’éléments témoignant du sentimentalisme allemand de la fin du XVIIIe siècle. Même s’il adoucissait souvent les disgrâces de ses sujets, la ressemblance physique et les préférences personnelles de ses modèles demeuraient ses principales préoccupations.

C’est en 1796 que l’artiste fut invité à Berlin pour portraiturer la princesse héritière Louise et sa sœur Frédérique. Le tableau de l’Ermitage quant à lui fut peint deux ans plus tard, en 1798. Ici, Tischbein n’offre pas un portrait psychologique de Louise. Mais le traitement profondément sentimental de la figure correspond parfaitement à la reine aimée et respectée de toute l’Allemagne. Ce portrait fut très certainement emporté en Russie en 1817 par la fille de la reine Louise, Frédérique Louise Charlotte, future tzarine sous le nom de Alexandra Feodorowna, lors de son mariage avec Nicolas, frère d’Alexandre.

Maria Garlowa, novembre 2009

(extrait du catalogue de l’exposition Napoleon. Feldherr, Kaiser und Genie)

Cette œuvre a été présentée dans l’exposition Napoleon. Feldherr, Kaiser und Genie  au château de Schallaburg, en Autriche (16 mai – 1er novembre 2009).

Date :
1798
Technique :
Huile sur toile
Dimensions :
H = 76,5 cm, L = 61 cm
Lieux de conservation :
Saint-Pétersbourg, Musée de l'Ermitage
Crédits :
Musée de l'Ermitage
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