La cérémonie du Sacre
Majestueuse, l’impératrice Joséphine représentée sur ce tableau aux proportions grandioses évoque le jour du sacre, le 2 décembre 1804. Un moment historique où le couple impérial est à son zénith. L’historien Pierre Branda, commissaire de l’exposition Joséphine et Napoléon, une histoire (extra)ordinaire, le décrit ainsi : « A la suite de Napoléon, Joséphine est radieuse. Le grand jour du sacre est enfin arrivé. Les portes de Notre-Dame s’ouvrent devant la majesté du couple impérial. La France entière les regarde. Même le pape est venu assister à leur couronnement. (…) En coulisses, tout a été préparé, répété avec soin par Napoléon, tel un metteur en scène. »
Représentation du pouvoir
L’Impératrice est assise sur le trône réalisé en 1805 par Jacob-Desmalter et aujourd’hui conservé au château de Fontainebleau. A côté d’elle, sur un coussin, repose la couronne d’or, de pierres de couleur et perles aujourd’hui disparue. A l’instar de celui de l’Empereur, le « grand habillement » de l’Impératrice a été dessiné par Isabey et Percier et comporte « un grand manteau de velours pourpre semé d’abeilles d’or (long de 22,60 m) réalisé par la maison de modes Leroy et Rimbaud ; dans la broderie sont enlacées des branches de laurier, de chêne et d’olivier qui entourent la lettre « N ». La doublure et la bordure sont en hermine. Le manteau est attaché sur l’épaule gauche et soutenu par une agrafe à la ceinture du côté gauche. La robe est semée d’abeilles d’or. Le corsage et le haut des manches sont enrichis de diamants (…) le diadème, le collier et les boucles d’oreilles sont en pierres gravées, entourées de brillants : la collerette est en dentelle lamée d’or » (Revue du Souvenir Napoléonien, 59e année, n° 406, p. 63).
Faste impérial
Dans cette mise en scène de la souveraineté, l’allure de l’Impératrice joue en effet un rôle clé. Elle est parée d’un diadème, symbole de pouvoir et pièce centrale des collections de la Maison Chaumet. Comme toujours pour ses apparitions officielles, ce joyau serti de pierres spectaculaires et de perles fait partie d’un ensemble parfaitement assorti, qui comprend aussi un peigne, une paire de bracelets, un collier et des boucles d’oreilles. Ces deux derniers joyaux sont ornés de perles baroques en forme de poires, que l’impératrice affectionnait particulièrement et qu’elle porte dans plusieurs portraits. Ces créations rappellent par ailleurs l’esthétique d’un collier et d’une paire de boucles d’oreilles également présentés dans l’exposition et réalisées par Nitot, fondateur de la Maison qui deviendra Chaumet.
Restauration de l’œuvre grâce au mécénat de Chaumet
Après l’exposition, ce tableau conservé par le château de Fontainebleau sera restauré avec des interventions limitées au strict nécessaire pour respecter l’œuvre originale. Les vernis seront amincis progressivement et les retouches anciennes ainsi que les usures seront harmonisées par la pose de glacis. Cette intervention permettra d’améliorer l’état de conservation et la lisibilité de cette œuvre. Elle est rendue possible par le mécénat de Chaumet. Un engagement qui s’inscrit dans la démarche de la Maison, attachée depuis toujours à la préservation et à la transmission du patrimoine.
Maison Chaumet, juin 2021