L’Aiglon (de Tourjansky, d’après Rostand, Emile Drain à nouveau en Napoléon)

Période : Directoire-Consulat-Ier Empire/Directory-Consulate-1st Empire
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Pays : Italie / France
Technique : Noir et blanc
Durée : 109′
Production : Société des Films Adolphe Osso
Scénario : Pierre-Gilles Veber d’après Edmond Rostand
Dialogues : Pierre-Gilles Veber
Musique : Edouard Flament
Directeur de la photographie : Nicolas Toporkoff

Résumé : A Vienne, quelques courtisans entourent Marie-Louise. Mais toutes les jeunes filles attendent avec impatience le prince envié de toute l’Europe entière : le duc de Reichstadt. Arrivé sous les ovations des soldats, le fils de l’Empereur Napoléon prouve à l’assistance, et à Metternich surtout, qu’il n’est plus le docile enfant que l’on souhaite encore voir en lui. Utilisant la complicité de l’épouse d’un dignitaire autrichien (qu’il fait passer pour sa maîtresse), l’Aiglon apprend alors que Paris l’attend et que le duc d’Otrante, Fouché, prépare le terrain pour son retour. A l’aide d’un ancien grognard de son père, le fidèle Flambeau, il tente de s’évader d’Autriche. Profitant d’un bal donné à Schönbrunn et de la présence de sa cousine la comtesse Camerata, il se rend à Wagram, point de ralliement des conjurés, où une voiture de poste l’attend pour le conduire à la frontière. Mais la police politique de Metternich met fin au projet et Flambeau meurt sur les lieux mêmes de la célèbre victoire de juillet 1809…

Interprétation : Jean Weber (L’Aiglon) ; Emile Drain (Napoléon Ier) ; Victor Francen (Flambeau) ; Henri Desfontaines (Metternich) ; Georges Colin (Marmont) ; Jeanne Heldia (Marie-Louise) ; Jeanne Boitel (Comtesse Camerata) ; Simone Vaudry (Thérèse de Lorget)

Extrait : « Flambeau. – Et nous, les petits, les obscurs, les sans-grades
Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades
Sans espoir de duchés ni de dotations ;
Nous qui marchions toujours et jamais n’avancions ;
Trop simples et trop gueux pour que l’espoir nous berne
De ce fameux bâton qu’on a dans sa giberne… »

Critique : Les vers de Jean Rostand et leur souffle épique ne prennent décidemment aucune ride. Avec le Flambeau très proche de l’idéal des grenadiers de la Garde joué par Victor Francen, on signalera que le monologue très bien interprété par le Metternich (« Quelle mouche, ou plutôt quelle abeille vous pique ») d’Henri Desfontaines devant le bicorne de Napoléon (« Il est énorme, oui, il est bien encore chez lui Bonaparte… et je revois le grenadier monter la garde ») reste comme un des grands moments du cinéma napoléonien. N’oublions pas non plus que nous sommes en 1931, débuts du parlant et grande année pour les adaptations dramatiques. La mort au combat reste alors la plus honnête et la plus glorieusse des happy end. Les évocations et les citations choisies par Tourjansky ne sont pas sans rappeler l’esprit d’Abel Gance (on notera le passage des croix et des morts qui remontent à la surface), ce pourquoi d’ailleurs le Chant du départ de Méhul est donc opposé, à la façon du 1812 de Tchaïkovsi, à l’hymne autrichien très annonciateur de lendemains qui déchantent…

D. Chanteranne (1999-2000)

Année de sortie :
1931
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