Napoléon (d’Abel Gance avec Albert Dieudonné dans le rôle-titre)

Période : Directoire-Consulat-Ier Empire/Directory-Consulate-1st Empire
Partager

Pays : France
Technique : Noir et blanc (muet puis sonore)
Durée : 195′
Copie VHS : MPM Production – 1990
Production : Société du film Napoléon
Scénario : Abel Gance
Dialogues : Abel Gance
Musique : Arthur Honegger
Directeur de la photographie : Jules Kruger

Résumé : La bataille de boules de neige du jeune Bonaparte, la rencontre avec Joséphine et la campagne d’Italie : trois instants mémorables de la vie du héros. À chaque instant qui mène Bonaparte vers la gloire, la mort ne cesse de le frôler. La fuite du territoire corse sur une barque mais aussi la prise de Toulon aux Anglais ou la victoire dans les plaines italiennes sont inoubliables mais ont failli emporter le jeune général républicain vers la catastrophe. Heureusement pour lui, à chaque fois, son aigle veille sur sa destinée. Mais Joséphine aussi, dont l’image ne cesse de le hanter.

Interprétation : Albert Dieudonné (Bonaparte) ; Gina Manès (Joséphine) ; Vladimir Roudenko (Bonaparte enfant) ; Antonin Artaud (Marat) ; Edmond Van Daele (Robespierre) ; Abel Gance (Saint-Just) ; Annabella (Violine) ; Alexandre Koubitzky (Danton) ; Harry Krimer (Rouget de Lisle) ; Philippe Hériat (Salicetti) ; Jean d’Yd (Labussière) ; Robert Vidalin (Camille Desmoulins) ; Max Maxudian (Barras) ; Marguerite Gance (Charlotte Corday) ; Maurice Schutz (Paoli) ; Pierre Batcheff (Hoche)

Extrait : « Marat. – Quels sont tes projets, Bonaparte ?
Bonaparte. – La libération des peuples asservis, la fusion des grands intérêts européens, la suppression des frontières et… la République universelle. »

Critique : Le meilleur film qui ait été à ce jour réalisé sur Napoléon. Bien que Gance n’ait pu finir sa gigantesque fresque historique (qui prévoyait plusieurs volets), on reste encore subjugué par la très belle narration et le lyrisme des images. Le rythme est haletant, sans doute du fait des innovations techniques apportées par le réalisateur : caméras sur la selle des chevaux ou sur de petites balançoires, superposition d’images, etc. Quant à la musique de Honegger, magnifique, elle conserve tout son pouvoir de séduction. L’emploi du triple écran avait fait beaucoup, à sa sortie, en 1927, pour la publicité du film. Sans doute maintenant serait-il préférable d’insister sur la rigueur historique de Gance, car rien n’est laissé au hasard. C’est un absolu chef-d’ouvre de fidélité. Gance aimait tellement ce film qu’il en donna de nouvelles versions, notamment quelques années plus tard pour y ajouter le son, élément qu’il avait déjà prévu en 1925 en faisant «articuler» ses acteurs. Albert Dieudonné incarne à la perfection Bonaparte, Gina Manès est une Joséphine troublante et Antonin Artaud restera comme le Marat le plus dramatique de toute l’histoire du cinéma. À voir absolument.

D. Chanteranne (1999-2000)

Année de sortie :
1925
Partager