War and Peace/Guerre et Paix (film américain de K. Vidor, H. Lom est Napoléon)

Période : Directoire-Consulat-Ier Empire/Directory-Consulate-1st Empire
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Pays : États-Unis / Italie
Technique : Vistavision Technicolor
Durée : 208′
Copie VHS : Paramount
Production : Ponti / Dino De Laurentiis
Scénario : King Vidor, Bridget Boland, Robert Westerby et Mario Camerini d’après Léon Tolstoï
Dialogues : King Vidor
Musique : Nino Rota
Directeur de la photographie : Jack Cardiff

Résumé : En 1812, après de violents combats en Autriche, Napoléon et la Grande Armée pénètrent en Russie par le Niémen. Moscou suit minute après minute la progression des Français sur le territoire national et s’inquiète de la prise de Smolensk. Cela vaut surtout pour les grandes familles nobiliaires que sont les Rostov, les Bolkonski et les Besoukov, dont la vie se résumait à de dérisoires luttes de privilèges. Sur fond de passion amoureuse, les couples se déchirent et les alliances se forment car  » le plus difficile mais aussi l’essentiel, c’est d’aimer la vie, même dans la souffrance, car la vie est tout. La vie est Dieu et aimer la vie c’est aimer Dieu  » (Tolstoï).

Interprétation : Herbert Lom (Napoléon) ; Audrey Hepburn (Natasha Rostov) ; Henry Fonda (Pierre Besoukov) ; Mel Ferrer (André Bolkonski) ; Vittorio Gassman (Anatole Kuragin) ; Oscar Homolka (Kutuzov) ; Anita Ekberg (Hélène) ; John Mills ; Milly Vitale ; Jeremy Brett ; Wilfred Lawson ; Sean Barrett ; Tullio Carminati ; May Britt ; Barry Jones ; Anna Maria Ferrero

Extrait : « Bolkonski. – Mais, mon général, si les Français sont au sud d’Austerlitz, nos plans…
Kutuzov. – Tes plans ! Demain après la bataille, les généraux se demanderont pourquoi leurs plans n’ont pas réussi. Ils blâmeront tout le monde sauf eux-mêmes.
Bolkonski. – Comment se passeront les choses demain ?
Kutuzov. – Je crois que nous perdrons la bataille, mais nous ne perdrons pas la guerre, André. Nous signerons la paix, et nous recommencerons la guerre. Des hommes comme Napoléon ne s’arrêtent que lorsque leur propre ambition les a détruit. La seule bataille importante, c’est la dernière. »

Critique : Servi par une distribution sans égale (Fonda, Hepburn, Gassman, Ferrer, Ekberg, Brett, Mills…), par des costumes somptueux de Maria de Matteis et une mise en scène de premier ordre, Guerre et Paix demeure une superproduction hollywoodienne digne des reconstitutions de Cecil B. de Mille. Mais King Vidor ne parvient pas à la même athenticité historique. Surtout pas celle que retrouvera, dix ans plus tard, Sergei Bondartchouk avec Voina i mir. Bien entendu, les décors somptueux de Piero Gherardi, les milliers de figurants, la reconstitution du passage de la Bérézina, permettent de se replonger dans une époque particulièrement intéressante mais les facilités cinématographiques et les plans trop larges finissent par lasser. Et ne parlons pas du trop discret Napoléon incarné par Herbert Lom. Les trois heures du film auraient donc sans doute pu être consacrés à une meilleure adaptation du chef-d’uvre de Tolstoï. Mais rendons-nous à l’évidence : Vidor reste un narrateur génial des passions humaines. Et la musique de Nino Rota pardonne toutes les facilités.

D. Chanteranne (1999-2000)

Année de sortie :
1956
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